Disparus au Mexique: l'espoir renaît après l'arrestation du couple

  • Des proches des étudiants disparus crient leur colère à Mexico le 4 novembre 2014
    Des proches des étudiants disparus crient leur colère à Mexico le 4 novembre 2014 AFP - Yuri Cortez
  • L'ancien maire de Iguala José Luis Abarca et sa femme Maria de Los Angeles Pineda, le 3 juillet 2014 L'ancien maire de Iguala José Luis Abarca et sa femme Maria de Los Angeles Pineda, le 3 juillet 2014
    L'ancien maire de Iguala José Luis Abarca et sa femme Maria de Los Angeles Pineda, le 3 juillet 2014 AFP/Archives - Jesus Guerrero
  • Portraits des 43 étudiants disparus à Iguala, sur les murs du réfectoire de l'école normale d'Ayotzinapa dans l'Etat de Guerrero, dont ces derniers sont issus, le 26 octobre 2014
    Portraits des 43 étudiants disparus à Iguala, sur les murs du réfectoire de l'école normale d'Ayotzinapa dans l'Etat de Guerrero, dont ces derniers sont issus, le 26 octobre 2014 AFP/Archives - Yuri Corterz
  • Des professeurs et des étudiants manifestent devant le ministère de la Justice, le 4 novembre 2014 à Mexico pour les 43 étudiants disparus à Iguala
    Des professeurs et des étudiants manifestent devant le ministère de la Justice, le 4 novembre 2014 à Mexico pour les 43 étudiants disparus à Iguala AFP - Yuri Cortez
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Centre Presse Aveyron

L'arrestation de l'ex-maire d'Iguala (sud du Mexique) José Luis Abarca et de son épouse, soupçonnés d'être responsables de la disparition de 43 étudiants, fait renaître l'espoir d'un dénouement prochain dans cette affaire qui bouleverse le pays.

Car les recherches tous azimuts menées depuis des semaines par des milliers de membres des forces de sécurité, appuyés de drones et d'embarcations, dans les villages, montagnes et rivières de l'Etat du Guerrero sont restées infructueuses.

La trace des étudiants de l'école normale rurale d'Ayotzinapa a été perdue le 26 septembre quand des policiers municipaux et des membres du groupe criminel des Guerreros Unidos ont attaqué avec des armes à feu des autocars dont les élèves-enseignants s'étaient emparés pour, selon leurs dires, recueillir des fonds.

L'attaque a également fait six morts et 25 blessés.

Depuis, une dizaine de fosses clandestines contenant au moins 38 corps non identifiés ont été mises au jour dans la région, faisant craindre le pire quant à l'épilogue de cette affaire mystérieuse qui scandalise tout le pays et met en difficulté le président Enrique Peña Nieto, entré en fonctions en 2012.

Mais malgré ces macabres découvertes, les proches de disparus veulent encore croire qu'ils sont vivants.

Et M. Peña Nieto a déclaré espérer que l'arrestation mardi du "couple impérial", comme ils sont baptisés dans leur ville de 140.000 habitants, puisse enfin permettre de faire la lumière sur ce dossier "de façon définitive".

M. Abarca et sa femme, Maria de los Ángeles Pineda, ont été interpellés mardi après plus d'un mois de cavale dans une maison abandonnée d'un quartier pauvre de Mexico.

Le couple est accusé d'avoir ordonné l'attaque du 26 septembre pour empêcher que les élèves-enseignants de l'école normale, réputée être un bastion de l'activisme social dans l'Etat de Guerrero, ne viennent perturber une cérémonie publique dirigée par Mme Pineda en tant que responsable de l'organisation locale de protection de l'enfance.

Mme Pineda, est la soeur de trois trafiquants de drogue notoires, et est considérée par les autorités judiciaires comme le principal représentant des Guerreros Unidos à la mairie d'Iguala.

- Grèves et manifestations -

Le nouveau gouverneur du Guerrero, Rogelio Ortega, a estimé mercredi sur la chaîne Televisa que cette arrestation avait permis de mettre la main sur la "pièce manquante du puzzle".

Selon lui, des témoins ont affirmé que les étudiants avaient été déplacés vers la localité de Teloloapan, à l'ouest d'Iguala, puis vers Cuetzala, avant d'être divisés en plusieurs groupes.

"Ce sont des indices, des commentaires qui génèrent et alimentent la foi et l'espoir", a-t-il ajouté.

Ils "les cachent, les déplacent, échappent aux recherches", a poursuivi M. Ortega, reconnaissant toutefois qu'il y avait "une incertitude" sur le sort des disparus.

Pour Alejandro Hope, spécialiste en sécurité et ancien des services de renseignement, le plus probable est que les jeunes aient été abattus.

"Pourquoi retiendraient-ils pendant 40 jours 43 personnes sans demander de rançon ? Quel sens cela aurait-il ?", a-t-il déclaré à l'AFP, estimant que maintenir l'hypothèse que les étudiants sont toujours en vie est une stratégie de M. Ortega pour que "les protestations diminuent".

Des enlèvements récents ont trouvé une issue tragique. En 2013, 13 jeunes enlevés en plein jour à la sortie d'un bar de la capitale, avaient été retrouvés dans une fosse commune trois mois plus tard.

Et la semaine dernière, les corps de trois frères et sœur américains d'origine mexicaine ont été découverts dans l'Etat de Tamaulipas, frontalier avec les Etats-Unis, 15 jours après leur enlèvement.

Pour autant, la mobilisation ne faiblit pas. Des proches des disparus ont prévu de participer mercredi à une manifestation organisée à Mexico, coup d'envoi de trois jours de grèves et de mobilisation pour exiger que justice soit faite dans cette affaire.

Source : AFP

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