Un artificier français jihadiste probablement tué par un tir américain en Syrie

  • Image fournie par le média jihadiste Welayat Raqa le 30 juin 2014 montrant des jihadistes du groupe Etat islamique paradant dans une rue de la ville syrienne de Raqqa
    Image fournie par le média jihadiste Welayat Raqa le 30 juin 2014 montrant des jihadistes du groupe Etat islamique paradant dans une rue de la ville syrienne de Raqqa Welayat Raqa/AFP/Archives
  • Le Pentagone à Washington, le 26 décembre 2011
    Le Pentagone à Washington, le 26 décembre 2011 AFP/Archives
  • Patrice Drugeon montre un portrait de son fils David Daoud Drugeon, le 6 novembre 2014 à Meucon Patrice Drugeon montre un portrait de son fils David Daoud Drugeon, le 6 novembre 2014 à Meucon
    Patrice Drugeon montre un portrait de son fils David Daoud Drugeon, le 6 novembre 2014 à Meucon AFP - Jean-Sébastien Evrard
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis pensent avoir tué, après des semaines de traque, le Français David Daoud Drugeon, un expert en explosifs au sein de Khorassan en Syrie, un groupe jihadiste qui planifie des attentats dans des pays occidentaux.

"Je pense qu'on l'a eu", s'est contenté d'affirmer un responsable du Pentagone à l'AFP, soulignant que la confirmation du décès du jeune homme prendrait un peu de temps.

"Il faisait partie de nos cibles", a ajouté cette source qui a requis l'anonymat, confirmant implicitement que le Pentagone était sur la trace de David Daoud Drugeon depuis longtemps.

Le général Lloyd Austin, patron du commandement militaire américain pour la région (Centcom) qui supervise la campagne de frappes aériennes en Irak et en Syrie, s'est montré plus prudent.

"Nous sommes toujours en train d'évaluer les résultats de ces frappes", a-t-il dit lors d'un forum à Washington.

David Drugeon, a-t-il ajouté, "est un élément dangereux de ce groupe. A chaque fois que nous éliminons l'un de ses dirigeants, c'est une bonne chose".

Sa mort serait un coup dur pour Khorassan, puisque "Daoud", le nom qu'il s'est donné après sa conversion à l'islam, brillait par son savoir-faire en matière d'explosifs, selon une source sécuritaire française à l'AFP.

A l'égal du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et du groupe Etat islamique, Khorassan a su attirer de nombreux jihadistes étrangers en Syrie et est régulièrement ciblé par les raids américains.

La grande crainte des pays occidentaux est que Khorassan organise des attentats sur leur sol.

James Clapper, le directeur du renseignement national américain, avait ainsi jugé en septembre que le groupe représentait le "même genre de menace" pour les Etats-Unis que l'organisation Etat islamique.

- Tué par un drone -

David Drugeon, 24 ans, était originaire de Bretagne, dans l'ouest de la France. Après sa conversion à l'islam, il était parti en 2010 rejoindre la voie du jihad, à destination des zones tribales pakistanaises, où il s'était formé au maniement des explosifs et à la fabrication de bombes. Il s'était ensuite installé en Syrie, lorsque celle-ci est devenue à son tour "terre de jihad".

Selon des médias américains, il a été tué lors d'une attaque menée par un drone dans la région d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.

"Le chauffeur du véhicule aurait perdu une jambe et devrait mourir, selon des sources ayant connaissance de l'opération. Une seconde personne, qui serait Drugeon, a été tuée", selon la chaîne de télévision Fox News, qui a été la première à sortir l'information.

De son côté, le Centcom a uniquement indiqué dans un communiqué que l'armée américaine a mené cinq frappes la nuit dernière contre des cibles de Khorassan à proximité de Sarmada, dans la province d'Idlib.

Le nom de David Drugeon avait été évoqué lorsque le groupe de presse américain McClatchy avait affirmé il y a un mois qu'un ancien officier du renseignement français avait rejoint les rangs du jihad en Syrie et avait été la cible fin septembre d'une frappe américaine.

Le ministère français de la Défense avait toutefois démenti toute implication d'un ancien agent français. La Direction Générale de la Sécurité extérieure (DGSE, renseignement extérieur) s'était refusée pour sa part à tout commentaire, de même que le ministère français des Affaires étrangères.

Le 22 septembre, le Pentagone avait annoncé avoir "éliminé" en Syrie des membres du groupe Khorassan, formé d'ex-combattants d'Al-Qaïda, qui menaçaient leurs intérêts. Les frappes avaient été menées dans la région d'Alep (nord) en Syrie.

Source : AFP

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