Conduite à 15 ans : les auto-écoles disent « oui »

Prendre le volant dès 15 ans, un rêve pour beaucoup de jeunes. Cela est en passe de devenir une réalité grâce à la conduite accompagnée dont l’âge est abaissé d’un an, passant ainsi de 16 à 15 ans. Depuis dimanche dernier, date à laquelle est parue cette réforme au Journal officiel, les adolescents peuvent donc débuter la conduite accompagnée avec leurs parents, après avoir effectué les démarches nécessaires auprès des auto-écoles. À Rodez, les moniteurs roulent pour cette réforme. 

"Plus on attaque tôt, plus les jeunes se sentent en confiance au moment de se présenter à l’examen. Les parents qui accompagnent leurs enfants pendant deux ans et demi au lieu d’un an et demi ont moins peur aussi", explique William Lemaître, moniteur chez William’s. Même son de cloche de la part de Delphine Bonneviale, exploitante et monitrice à Delph Auto-école (Luc-la-Primaube). Pour elle, l’apprentissage qui commence tôt entraîne forcément une plus grande sensibilisation à la prévention et à la sécurité routière. "On donne bien le permis de conduire un scooter aux jeunes de 14 ans. Pourquoi pas celui d’être accompagné pour la conduite d’une voiture à 15 ans ?" ajoute-t-elle.

La maturité des jeunes n’est pas forcément liée à leur âge

Les moniteurs des écoles du Grand Rodez pensent aussi que la conduite d’un scooter présente plus de danger qu’une conduite accompagnée à 15 ans.  "Pour la conduite accompagnée, il faut passer une vingtaine d’heures de formation tandis que pour le scooter, il ne faut que sept heures", ajoute William Lemaître. La formation théorique est donc moindre pour la conduite d’un scooter, alors même que les risques liés à la conduite d’un deux roues est jugé plus dangereuse. Idem pour la maturité des candidats aux permis.

"Si les jeunes de 14 ans peuvent conduire un scooter avec sept heures de formation, je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas être accompagnés à partir de 15 ans pour une voiture", estime encore Delphine Bonneviale. Chez William’s, les moniteurs pensent que la maturité des jeunes n’est pas forcément liée à l’âge. "Certains le sont à 14 ans, d’autres à 16 ans, quand d’autres encore ne le sont que beaucoup plus tard", ajoute un moniteur qui en a "vu passer, des jeunes". Gérante de CER auto-école de la route, Nelly Cayre pense, pour sa part, "que 15 ans, c’est un peu jeune. Il y a du pour et du contre dans la réforme, mais on n’a pas de recul pour le moment. Il faut attendre un peu pour se faire une opinion". 

Lever les derniers doutes

Si la réforme est donc bien accueillie dans son ensemble par les auto-écoles qui pourront mieux gérer le flux aux passages à l’examen du permis, en revanche l’administration ne suit pas pour l’instant. "Il y a plusieurs points en suspens encore. L’attestation de recensement, indispensable à l’inscription, ne peut être délivrée que pour les jeunes âgés de 16 ans. Elle n’existe pas pour les 15 ans dans les mairies pour l’instant. L’autre point concerne l’avis favorable à l’examen pratique. Une fois que le jeune a son permis à 17 ans et demi, on ne sait pas s’il pourra conduire seul de suite ou s’il faut qu’il attende ses 18 ans", relève Delphine Bonneviale, à l’instar d’autres moniteurs qui attendent des éclaircissements de ce côté-là aussi.