La tension monte entre la municipalité de Sébazac et la MJC

  • Rémi Sévigné et Katia Falcao ne veulent pas croire à la fin de la MJC.
    Rémi Sévigné et Katia Falcao ne veulent pas croire à la fin de la MJC. SO
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Salima Ouirni

Politique. Les élus du conseil municipal de Sébazac ont décidé de ne pas renouveler la convention liant la Ville et la MJC. Un choix "budgétaire" que les animateurs de la structure contestent. Une pétition a déjà recueilli 390 signatures. 

À peine née, la MJC de Sébazac va-t-elle mourir ? Rémi Sévigné, le président de son conseil d’administration et Katia Falcao, la secrétaire, n’ont plus guère d’espoir, même s’ils entendent se "battre et s’accrocher jusqu’au bout". Florence Cayla, le maire de Sébazac, ne parle pas de la fin de la MJC, mais plutôt de "du non-renouvellement de la convention qui liait la mairie à la MJC". C’est justement là où le bât blesse. En ne reconduisant pas cette convention et la subvention qui va avec, la municipalité a bien décidé d’enterrer la MJC.

Un grand "gâchis"

Cette dernière, créée en 2012 à l’initiative de la municipalité, assurera jusqu’à fin décembre ses activités d’animation. Lesquelles constituaient la principale activité de la MJC sébazacoise, affiliée à la Fédération régionale et qui n’a d’autre pourvoyeur de fonds que la commune. Sans "la subvention, sans les locaux et sans les délégations nous donnant le droit d’accueillir les enfants et d’organiser des activités, vous comprenez bien qu’on ne peut pas continuer", explique Katia Falcao, qui dénonce "le gâchis du tissu associatif, l’énergie et la dynamique que cette décision va casser"Leurs principales craintes :

  • disparition de certaines animations,
  • modification des tarifs,
  • perte de la qualité d'organisation liée aux conditions de travail des salariés qui "vont obligatoirement changer".

Florence Cayla veut "éviter la dérive"

Florence Cayla reste sourde à ses arguments. Pour la première magistrate, qui a obtenu l’unanimité pour la création d’un EPA (Établissement public administratif) lors du conseil du 15 septembre, il ne fait aucun doute que la bonne décision a été prise. "On est à ce jour et comme avant 2012, avec un même service et un surcoût de 30 000€. Si l’on prend en compte le budget prévisionnel pour 2015, nous nous retrouverons avec un surplus de 60 000€, détaille le maire qui affirme que le dépassement représente "6% des taxes locales ou autant d’argent qu’on ne mettra pas dans des investissements". Elle a donc décidé de reprendre la maîtrise budgétaire de la MJC pour "éviter la dérive".

La population en arbitre ?

Derrière ces chiffres, d’ailleurs contestés par le conseil d’administration, se cacherait, selon les membres de la MJC "une volonté de maîtriser la mise en œuvre de la politique enfance et jeunesse". Courrier à l’appui, Rémi Savigné démontre comment "cette affaire a été préparée en amont. J’ai été informé par courrier de la fin de la convention, le 11 septembre, alors que la décision ne devait être prise qu’au cours du conseil municipal qui s’est tenu le 15 septembre!". En créant l’EPA, il ne fait aucun doute pour les membres de la MJC que l’édile ne poursuit d’autre but que celui d’écarter "des gens impliqués et qui risquent de lui faire de l’ombre".

Reprise en main

Pour illustrer leur argument, Rémi Sévigné et Katia Falcao détaillent la composition de l’EPA, "composée par 9 élus et six personnes de la société civile, et dont Florence Cayla est désignée présidente, alors que le conseil d’administration ne comptait que deux élus et une majorité de bénévoles". Le bras de fer est donc bien engagé entre la municipalité et la MJC. C’est sans doute la population et les parents d’élèves qui joueront les arbitres dans cette affaire qui commence à prendre de l’ampleur. Ils étaient en effet une centaine de personnes à avoir répondu à l’invitation des élus pour une réunion publique, la semaine dernière. Une pétition en faveur du maintien de la MJC a déjà recueilli 390 signatures. 

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