Sivens: manifestation à l'appel de la FNSEA contre les "Zadistes" à Albi

  • Le site du projet de  barrage le 6 novembre 2014 à Sivens
    Le site du projet de barrage le 6 novembre 2014 à Sivens AFP/Archives - Remy Gabalda
  • La photo de Rémi Fraisse sur le lieu où son corps a été retrouvé, le 29 octobre 2014 sur le site de Sivens près de Gaillac
    La photo de Rémi Fraisse sur le lieu où son corps a été retrouvé, le 29 octobre 2014 sur le site de Sivens près de Gaillac AFP/Archives - Remy Gabalda
  • Les conseillers généraux du Tarn réunis le 31 octobre 2014 à Albi
    Les conseillers généraux du Tarn réunis le 31 octobre 2014 à Albi AFP - Eric Cabanis
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Centre Presse Aveyron

Le syndicat d'agriculteurs majoritaire, la FNSEA, fer de lance de la première grande manifestation prévue contre les opposants au projet de barrage de Sivens (Tarn), attend "5.000 citoyens exaspérés" samedi après-midi à Albi.

"Ce ne sera pas la manifestation des pro-barrage contre les écologistes, mais celle du ras-le bol contre les 'zadistes', des mercenaires venus de partout, qui utilisent la violence contre un projet qui a suivi un processus démocratique", a déclaré à l'AFP le directeur de la FDSEA du Tarn, Philippe Bardy.

"On dénonce la violence, on n'a pas du tout pour objectif d'envoyer des gens se bastonner avec ceux qui occupent le site", a toutefois assuré M. Bardy.

Le site de Sivens à l'Isle-sur-Tarn est occupé par plus d'une centaine d'opposants, une majorité de jeunes gens qui s'appellent eux-mêmes "zadistes" parce qu'ils occupent une "zone à défendre" (ZAD). Ils refusent de quitter le site du chantier tant que le projet de barrage-réservoir sur 34 hectares n'aura pas été abandonné.

Les agriculteurs comptent faire entendre une autre voix, trois semaines après la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, 21 ans, tué par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie lors d'affrontements entre forces de l'ordre et "zadistes" sur le site de Sivens, alors que des dizaines de manifestations ont été organisés en solidarité avec la victime pour dénoncer les "violences policières".

Ils revendiquent le droit à "sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs". Après le "délai de décence" lié à la mort de Rémi Fraisse, il faut "se mobiliser pour Sivens, une petite mare aux canards améliorée; si cela ne se fait pas, rien ne pourra se faire" déclarait le 5 novembre à Toulouse le président de la chambre régionale d'agriculture, Jean-Louis Cazaubon en lançant l'appel à manifester.

Les FDSEA et les Jeunes agriculteurs de tous les départements limitrophes du Tarn devraient affréter de 20 à 30 cars pour emmener les agriculteurs jusqu'à Albi.

La Coordination Rurale, syndicat minoritaire souvent considéré comme conservateur, a annoncé qu'elle participerait aussi à la manifestation, à la différence de la Confédération paysanne, classée à gauche, qui s'oppose au barrage en dénonçant l'agriculture productiviste.

- Ecologistes contre socialistes -

La CGT a refusé de participer, son union régionale estimant que cette manifestation équivaut à "jeter de l'huile sur le feu", alors qu'un dialogue vient de reprendre avec toutes les parties sur des "alternatives" au projet actuel de barrage, à l'initiative de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Lors de cette manifestation, les agriculteurs recevront le renfort de la chambre de commerce, de la chambre des métiers, des chasseurs et de nombreux élus locaux.

Les organisateurs assurent que la manifestation sera "apolitique" et ont refusé la présence de "drapeaux de partis". Mais les clivages politiques seront très présents, même s'ils ne recoupent pas complètement les catégories nationales.

Le projet de barrage a été porté par le conseil général et son président socialiste Thierry Carcenac, est vivement soutenu par le député socialiste Jacques Valax. La FNSEA demande de les soutenir.

L'association des maires et élus du Tarn, à majorité DVG, a appelé à la manifestation mais un contre-appel d'élus du même département a été lancé pour s'en désolidariser.

L'UMP du Tarn a annoncé jeudi qu'elle appelait "ses élus et adhérents à participer massivement" à la manifestation, "par solidarité totale avec le monde rural (...) en soutien aux forces de l'ordre (...) contre les casseurs et les ayatollahs de l'écologie".

Les élus écologistes ont au contraire vivement dénoncé l'appel des maires à la manifestation, parlant d'une "classe politique acculée qui resserre les rangs pour mieux se protéger" et ils ont assuré que les occupants sont "profondément écologistes et pacifistes".

De source proche du dossier, on indique que la police a prévu "un dispositif nombreux", mais sans craindre, semble-t-il d'affrontements comme ceux qui ont suivi plusieurs manifestations à la mémoire de Rémi Fraisse.

Source : AFP

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