Meurtre de Millau : l'heure des (200) questions pour les jurés

  • Les six jurés titulaires, avec le président de la cour d’assises, Régis Cayrol, et ses deux assesseurs, ne se quitteront plus jusqu’à ce que leur décision soit prise.
    Les six jurés titulaires, avec le président de la cour d’assises, Régis Cayrol, et ses deux assesseurs, ne se quitteront plus jusqu’à ce que leur décision soit prise. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Justice. A compter de mercredi soir, les jurés délibèrent sur le sort des dix-huit accusés du meurtre de Jean-Ronald d’Haïty.

Ce soir, après deux mois d'un procès hors norme, les jurés se sont retirés pour délibérer. Les six jurés titulaires, avec le président de la cour d’assises, Régis Cayrol, et ses deux assesseurs, ne se quitteront plus jusqu’à ce que leur décision soit prise concernant les dix-huit accusés de ce procès. Soit, vendredi en fin de journée selon les premières prévisions.  

Deux cents questions 

Dans un premier temps, le temps de délibération avait été estimé à trois jours. Cependant, après les réquisitions de l’avocat général, et notamment l'acquittement requis pour neuf des dix-huit accusés, cette durée-là a été revue à la baisse. En effet, durant leur délibération, les jurés devront répondre à un peu plus de deux cents questions concernant, la participation à l’expédition, le meurtre, la préméditation, l’organisation, etc. de chacun des accusés.

"Donner véritablement leur sentiment"

Du coup, le débat devrait être plus rapide concernant ceux pour lesquels l’avocat général a requis l'acquittement. En attendant, jurés et magistrats sont actuellement réunis dans un hôtel de la ville, placé sous bonne garde, afin de revenir sur tout ce qui s’est dit durant ces neuf semaines de procès. Et ce, en toute sérénité. Il faut dire que jusqu’à mercredi soir, ils ont fait l’objet de toutes les attentions pour les avocats de la défense qui se succèdent à la barre depuis mercredi soir. Mercredi matin, Me Martial, a d’ailleurs consacré une partie de sa plaidoirie à leur rôle. Leur demandant de s’efforcer "de donner véritablement leur sentiment. De refuser de se soumettre s’ils avaient la conviction de l’innocence de mon client." 

«Douze hommes en colère»

Il fit même un parallèle avec le film américain «Douze hommes en colère», dans lequel un juré renverse la certitude des onze autres. Quant aux dix-huit accusés, contrairement à ce qu’il se fait habituellement dans un procès en assises, ils ont pu quitter la salle d’audience libre. En règle générale, durant la délibération, le ou les accusés, sont maintenus sous surveillance. Dans ce procès hors norme, il fut un temps évoqué la possibilité de tous les loger dans un hôtel de la ville, avec un policier en faction devant chacune des chambres. Mais cette possibilité a été abandonnée.

On peut penser que des raisons entre autres pécuniaires aient motivé cette décision. Ce procès représente déjà un certain coût, entre prise en charge et défraiements de l’ensemble des jurés et des magistrats, mobilisation de forces de polices, etc. Durant près de neuf semaines, les avocats en ont, à diverses reprises, fait la remarque. Mais cela ne saurait en aucun cas polluer la décision des jurés, attendue vendredi, donc, en fin de journée...

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