Hong Kong: heurts entre police et militants prodémocratie devant le siège du pouvoir

  • Des manifestants prodémocratie rassemblés devant le siège du gouvernement, dans le quartier d'Admiralty, le 30 novembre 2014 à Hong Kong
    Des manifestants prodémocratie rassemblés devant le siège du gouvernement, dans le quartier d'Admiralty, le 30 novembre 2014 à Hong Kong AFP - Philippe Lopez
  • Des policiers repoussent les manifestants prodémocratie rassemblés devant le siège du gouvernement, le 1er décembre 2014 à Hong Kong
    Des policiers repoussent les manifestants prodémocratie rassemblés devant le siège du gouvernement, le 1er décembre 2014 à Hong Kong AFP - Dale de la Rey
  • Des policiers repoussent les manifestants prodémocratie rassemblés devant le siège du gouvernement, le 1er décembre 2014 à Hong Kong
    Des policiers repoussent les manifestants prodémocratie rassemblés devant le siège du gouvernement, le 1er décembre 2014 à Hong Kong AFP - Dale de la Rey
  • Heurts entre policiers et manifestants prodémocratie devant le siège du gouvernement, le 1er décembre 2014 à Hong Kong
    Heurts entre policiers et manifestants prodémocratie devant le siège du gouvernement, le 1er décembre 2014 à Hong Kong AFP - Dale de la Rey
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Centre Presse Aveyron

La police de Hong Kong a repoussé par la force lundi les militants prodémocratie qui tentaient d'encercler le siège du pouvoir dans l'ex-colonie britannique, en proie à un brusque accès de fièvre après plus de deux mois de manifestations.

Les heurts, parmi les plus sérieux depuis le 28 septembre, ont vu les policiers armés de bâtons et de gaz au poivre aller au contact des manifestants qui avaient envahi dans la nuit une artère principale devant le siège du pouvoir dans le territoire passé sous tutelle chinoise. "Encerclez le siège du gouvernement, paralysez le gouvernement!", criaient les protestataires.

"Dans une situation où ils n'avaient pas d'autre choix, les policiers ont fait un usage minimal de la force en aspergeant (les manifestants) d'eau, de gaz au poivre et de bâtons", a assuré un haut gradé de la police, Tsui Wai-hung.

A Admiralty, près du siège du pouvoir, où se trouve le principal site occupé par les manifestants, la colère le disputait au découragement.

"Je suis énervé mais il n'y a rien à faire", disait Justin Yan, un comptable de 22 ans. "Ils sont censés protéger les citoyens, pas nous (faire du mal). Nous n'avons plus confiance en eux".

Le 28 septembre, le mouvement prodémocratie s'était brutalement accéléré à Hong Kong et les manifestants étaient descendus dans les rues par dizaines de milliers. Depuis, leur nombre s'est considérablement réduit mais ils occupent toujours, outre Admiralty, un site plus petit à Causeway Bay, quartier ultra-commerçant couru des Chinois du continent.

La semaine dernière, les autorités avaient évacué un troisième campement, celui de Mongkok, dans la partie continentale de Hong Kong, alors que la popularité du mouvement s'est beaucoup érodée. Près de 150 personnes avaient été interpellées, dont les leaders étudiants Joshua Wong et Lester Shum.

Les protestataires redoutent désormais que les autorités ne réservent le même sort au site d'Admiralty, où des centaines de tentes sont installées sur ce qui était jusqu'à récemment une autoroute urbaine à neuf voies.

-Visage ensanglanté-

La situation restait volatile lundi matin. De nouveaux heurts se sont produits entre policiers et manifestants dans un centre commercial près d'Admiralty. Une personne a été évacuée sur un brancard, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les routes étaient ouvertes à la circulation mais les bâtiments gouvernementaux ont gardé portes closes. Le Conseil législatif a suspendu ses travaux.

Territoire chinois bénéficiant d'une large autonomie, l'ancienne colonie britannique connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Ses habitants bénéficient de droits inconnus sur le continent, comme la liberté d'expression ou le droit de manifester mais le sentiment que ces libertés sont menacées se répand de plus en plus.

Pékin a approuvé le principe "une voix, un vote" pour la prochaine élection du chef de l'exécutif en 2017 mais a réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorable au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats, conditions inacceptables pour le camp prodémocratie.

Dans la nuit, des centaines de manifestants portant des casques et brandissant les parapluies devenus le symbole du mouvement avaient envahi la rue devant les bureaux du chef de l'exécutif Leung Chun-ying.

Plusieurs manifestants ont été blessés. Un manifestant au visage ensanglanté a été aperçu par les médias alors qu'il était emmené par la police. D'autres ont été soignés par des volontaires après avoir été aspergés de gaz au poivre.

La police a annoncé 40 interpellations. Onze officiers ont été blessés, a-t-elle également dit. Les forces de l'ordre ont été la cible de jets de casques.

"C'est l'escalade qu'on attendait. Cela aurait dû avoir lieu depuis un bon moment", déclarait à l'AFP Kelvin Lau, un des manifestants présents.

Le mouvement se heurte à la lassitude des sept millions d'habitants excédés par les embouteillages monstres.

Et le manque de perspectives s'ajoute aux frustrations. Une seule séance de négociations entre les manifestants et les autorités locales n'a débouché sur aucun résultat concret et personne ne s'attend à ce que la Chine cède d'un pouce aux exigences des protestataires.

Source : AFP

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