Pour Noël, des jouets "torturés" pour la sécurité des enfants

  • Un nounours est enflammé dans un laboratoire à Marseille de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes pour vérifier sa conformité, le 4 décembre 2014
    Un nounours est enflammé dans un laboratoire à Marseille de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes pour vérifier sa conformité, le 4 décembre 2014 AFP - Anne-Christine Poujoulat
  • Un membre du laboratoire de la répression des fraudes de Marseille teste la solidité d'une poussette, le 4 décembre 2014
    Un membre du laboratoire de la répression des fraudes de Marseille teste la solidité d'une poussette, le 4 décembre 2014 AFP - Anne-Christine Poujoulat
  • Un nounours est pendu par le nez pour vérifier sa solidité dans une laboratoire de Marseille le 4 décembre 2014
    Un nounours est pendu par le nez pour vérifier sa solidité dans une laboratoire de Marseille le 4 décembre 2014 AFP - Anne-Christine Poujoulat
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Centre Presse Aveyron

Un nounours en flamme, un autre suspendu à une machine qui lui déforme le nez: dans un laboratoire marseillais, les jouets sont "torturés" pour en vérifier, à trois semaines de Noël, la solidité et la conformité afin de garantir la sécurité des enfants.

Tous les jouets déclarés suspects, importés ou fabriqués en France passent par l'un des onze laboratoires de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) installés dans l'Hexagone.

Ce sont tous des échantillons repérés par les enquêteurs des services des douanes et de la répression des fraudes, soit dans les rayons des magasins, soit lors de leur importation, qui concerne la grande majorité: 80% des jouets vendus en France sont fabriqués en Chine.

A Marseille, dans le quartier de Château-Gombert, sur les hauteurs de la ville, les jouets, peluches, poussettes, voitures, passent tous entre les mains de "tortionnaires" en blouse blanche pour des tests physiques, afin d'en vérifier la solidité, et chimiques, pour en contrôler la composition.

L'un des tests consiste à mesurer l'inflammabilité des futurs cadeaux de Noël. Si la flamme ne se propage pas à plus de 3 cm par seconde, le jouet est jugé conforme. Dans le cas contraire, Nounours est envoyé au rebut. S'il en réchappe, il subira le supplice de l'arrachage du nez, des yeux, de boutons... autant de parties susceptibles d'être mises dans la bouche, arrachées et avalées par les tout-petits.

Testées aussi, les lettres de l'alphabet munies de petits aimants à coller sur un tableau magnétique ou le réfrigérateur. "La présence de petits éléments est une source de non conformité importante", témoigne Laurent Finon, responsable du laboratoire marseillais. S'ils sont ingurgités, les aimants provoquent des maux d'estomac, voire des perforations.

- 15% non conformes -

Les poussettes de poupées, qui transportent parfois des enfants, sont soumises au test de solidité et du coincement de doigt à l'aide de poids de 50 kilos de plomb, enfoncés à plusieurs reprises sur leur assise.

En 2013, 1.000 jouets ont été vérifiés à Marseille, 15% n'étaient pas conformes. Mais les résultats des tests ne sont pas le reflet du marché, selon les ingénieurs du laboratoire. Ils concernent en effet des jouets déjà signalés comme suspects, pas tous ceux qui sont mis sur la marché.

Sont systématiquement envoyés au laboratoire de Château-Gombert les jouets ne comportant pas sur l'emballage les mentions obligatoires du marquage CE, de l'étiquetage en français, le responsable de la mise sur le marché et le pictogramme de la classe d'âge pour les objets interdits aux tout-petits.

D'année en année, "la situation s'améliore parce que la règlementation se renforce", selon M. Finon. Son laboratoire fonctionne à fond durant la période précédant Noël. Mais c'est toute l'année qu’ont lieu les tests sur les jouets.

Le laboratoire marseillais est en outre le seul en France spécialisé dans les tests sur les produits de la mer, le miel, les huiles d'olive ou encore le tabac et les stupéfiants. "Mais cela n'a rien à voir avec un marché de proximité" dans la région, précise-il.

Source : AFP

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