11e journée. À 32 ans, le pivot ruthénois qui culmine à 2m10 connaît une trajectoire singulière. Conscient qu’il lui faut du temps pour être à 100%, il n’en reste pas moins déjà très précieux pour un Rodez leader invaincu avant le match, samedi soir,(20 heures) face à Panazol, à l’Amphi.
2m10, 49.5 en pointure, 107 kg sur la balance. Arrivé en Slovénie à l’âge de 10 ans avec sa famille alors que la guerre faisait rage en Bosnie, Fuad Memcic, a le profil type du poste 5. Même un peu plus. Il fait en tout cas partie des très grands pivots, surtout en Nationale 3. Et si évidemment, on ne peut résumer le bonhomme à sa taille, elle a forcément joué un rôle prépondérant dans sa carrière à l’accent très européen qui l’a menée à Rodez l’été dernier.
Globe-trotteur et Draft NBA
"Je me suis mis au basket assez tard, raconte-t-il dans sa langue maternelle, traduit par son coéquipier de club et compatriote, le sérial shooteur du Srab, Matija Sagadin. À 16 ans en fait, au moment où une poussée de croissance m’a fait passer à 1m97" Depuis, sa vie rime avec basket. D’abord dans son pays et son club de Pivovarna Lasko avec lequel il disputera quelques minutes en Coupe Korac et Uleb. Puis en Espagne, en Allemagne ou même en Islande. Et en France, à Chartres où il connaîtra notamment les joies de l’accession (N1).
C’est d’ailleurs à ce moment-là que celui qui avait dû précédemment s’arrêter de jouer pendant deux ans en raison d’une grave blessure au genou a croisé le coach ruthénois, Brahim Rostom, alors technicien avec les filles du club. "Je connais ses qualités. C’est aussi pour cela qu’il est là, indique l’entraîneur. Il est arrivé cet été pas prêt physiquement, il a aussi eu du mal à s’adapter à la N3, mais on a pu remarquer qu’il va de mieux en mieux et qu’il a répondu présent lors des grands matches." En effet, les débuts sous le maillot du Srab ont été compliqués. Mais l’osmose avec les cadres de l’équipe, les Williams, Da Silva ou Sagadin, est désormais bien en marche.
"Je dois faire mieux"
Avec 12,7 points de moyenne lors des 10 premiers matches (14,1 si on écarte son premier cauchemardesque), celui pour lequel des "agents italiens ont fait du lobby" pour l’envoyer à la Draft NBA en 2004, répond aux attentes. Du moins offensivement. Car il en est bien conscient, "et c’est normal vu ma taille", on attend beaucoup de lui aussi au rebond défensif. "D’ailleurs on l’engueule bien à l’entraînement quand il ne s’y colle pas", commente dans un sourire le traducteur du jour et «agent d’intégration» du pivot anglophone mais pas francophone.
"Je ne me trouve pas d’excuse, je dois faire mieux", abonde-t-il alors qu’il a signé au Srab un contrat d’un an. Toujours est-il que son expérience continentale du milieu pèse presque aussi lourd que sa taille dans la raquette ruthénoise. Et aux côtés des autres leaders du groupe, ça se voit. La gestion parfaite des moments clés lors des gros matches est aussi là pour en attester. "On connaît les attentes et on sait que l’on n’a pas droit à l’erreur", indique celui qui a été "agréablement surpris qu’il y ait autant de gens qui suivent le basket à Rodez". Il n’est d’ailleurs pas près d’oublier l’ambiance lors de la partie face à Gardonne. "En D1 en Slovénie, parfois seulement une centaine de personnes venait nous voir. À Rodez, on a un sixième joueur, c’est le public !"
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