Ukraine: semaine cruciale pour l'avenir du pays

  • Des combattants de la République de Donetsk sur un char, le 7 décembre 2014 dans l'Est de l'Ukraine
    Des combattants de la République de Donetsk sur un char, le 7 décembre 2014 dans l'Est de l'Ukraine AFP - Eric Feferberg
  • La chancelière allemande Angela Merkel, le 4 décembre 2014 à Hanovre
    La chancelière allemande Angela Merkel, le 4 décembre 2014 à Hanovre AFP - Johannes Eisele
  • Les présidents français et russe François Hollande (g) et Vladimir Poutine le 6 décembre 2014 à Moscou
    Les présidents français et russe François Hollande (g) et Vladimir Poutine le 6 décembre 2014 à Moscou AFP - Alain Jocard
  • Le président ukrainien Petro Porochenko discute avec des militaires lors d'une visite dans la région de Kharkiv, dans l'est du pays, le 6 décembre 2014
    Le président ukrainien Petro Porochenko discute avec des militaires lors d'une visite dans la région de Kharkiv, dans l'est du pays, le 6 décembre 2014 AFP - Sergey Bobok
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Centre Presse Aveyron

Une semaine cruciale pour l'avenir de l'Ukraine s'ouvre lundi avec en ligne de mire les premières négociations de paix depuis trois mois entre rebelles et représentants de Kiev et l'entrée en vigueur d'une trêve dans l'Est prorusse, où onze civils ont été tués ce week-end.

Dans le bras de fer parallèle entre la Russie et les Occidentaux, la chancelière allemande Angela Merkel a lancé une charge contre Moscou en l'accusant de "causer des difficultés" à ses voisins, et en premier lieu à l'Ukraine, qui fait face depuis près de huit mois à une rébellion armée prorusse, soutenue militairement par la Russie selon Kiev et les Occidentaux.

Mme Merkel, très certainement le dirigeant européen que Vladimir Poutine respecte le plus, a également défendu les sanctions occidentales contre la Russie, estimant que c'était la "bonne" solution malgré les dommages collatéraux infligées aux économies européennes.

La chancelière, en pointe des efforts diplomatiques européens dans le dossier ukrainien, agit de concert avec le président François Hollande qui a tenté samedi un coup en se déplaçant à Moscou pour rétablir le dialogue avec le chef de l'Etat russe.

Premier dirigeant occidental à se rendre en Russie depuis le début de la crise ukrainienne, qui a provoquée les plus graves tensions dans les relations entre la Russie et l'Ouest depuis la fin de la Guerre froide, le président français a rappelé à son homologue russe que le temps pressait et qu'il fallait désormais des "résultats" et non pas de simples "avancées" dans le dossier.

- Trêve et négociations de paix -

De maigres espoirs d'une résolution du conflit sont nés samedi après l'annonce par le président ukrainien Petro Porochenko d'un "accord de principe" pour de nouvelles négociations de paix mardi à Minsk, qui coïncident avec l'entrée en vigueur d'une trêve surprise dans l'Est, confirmée par les deux camps.

Les chefs rebelles ont promis de respecter la nouvelle trêve, mais un doute subsiste sur la date de reprise des négociations à Minsk, certains évoquant mardi et d'autres une date ultérieure dans la semaine.

Ces pourparlers visent à relancer le processus de paix entamé début septembre dans la capitale bélarusse, avec la participation de dirigeants rebelles, de représentants russes et de responsables de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et qui avait abouti à un cessez-le-feu, au final très peu respecté jusqu'à devenir inexistant.

M. Porochenko a souligné lundi que ces accords seront "la base d'un règlement pacifique" du conflit. Il a également appelé à une réunion du groupe de contact sur l'Ukraine "dès que possible" pour mettre en oeuvre le nouveau cessez-le-feu.

Si la nouvelle trêve décidée par les deux parties est respectée, les deux camps prendront ensuite position derrière une ligne de démarcation dans les 30 jours avant de retirer leurs armes lourdes du front.

Ces initiatives de paix, qui ne sont pas les premières, sont à prendre avec prudence, les protagonistes ayant pris l'habitude de violer rapidement une trêve qu'ils venaient de décréter. Les combats entre rebelles et armée ukrainienne n'ont ainsi pas perdu en intensité pendant le week-end, provoquant la mort d'au moins 11 civils.

A Donetsk, bastion des rebelles prorusses, les bombardements ont continué jusque dans la soirée dimanche, avant de laisser place à une nuit et à une matinée de lundi calme. L'aéroport de Donetsk, aujourd'hui en ruines, reste le point le plus chaud des combats.

- Le FMI à Kiev mardi -

Le conflit armé dans l'Est n'a pas seulement eu un lourd coût humain, mais a également porté un coup à l'économie de l'Ukraine, déjà confrontée à une profonde crise, à la chute de sa monnaie et à une corruption endémique.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), principal créancier de l'Ukraine, doit arriver à Kiev mardi pour discuter avec le nouveau gouvernement de la mise en oeuvre de larges mesures de restructuration économiques.

Le FMI, qui a promis aux autorités une aide financière internationale de 27 milliards de dollars, exige notamment de l'Ukraine des mesures très impopulaires telles qu'une hausse des tarifs de l'énergie et une coupe des dépenses sociales.

Les nouveaux ministres de l’Économie et des Finances, le lituanien Aivaras Abromavicius et l'américaine Natalie Jaresko, ont d'ores et déjà promis les "méthodes les plus radicales" pour mener à bien ce travail.

Source : AFP

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