Flambée de violence à Zurich contre l'"embourgoisement" de la ville

  • La façade endommagée d'une agence de la banque UBS, le 13 décembre 2014 dans le centre de Zurich au lendemain d'actes de violence
    La façade endommagée d'une agence de la banque UBS, le 13 décembre 2014 dans le centre de Zurich au lendemain d'actes de violence AFP - Michael Buholzer
  • Vitrines brisées lors de violences le 13 décembre 2014 à Zurich
    Vitrines brisées lors de violences le 13 décembre 2014 à Zurich AFP - Michael Buholzer
  • Véhicule incendié lors de violences le 13 décembre 2014 à Zurich
    Véhicule incendié lors de violences le 13 décembre 2014 à Zurich AFP - Michael Buholzer
Publié le
Centre Presse Aveyron

Quelque 200 casseurs et autonomes, armés de barres de fer et pour la plupart masqués, ont saccagé dans la nuit de vendredi à samedi le centre de Zurich "pour protester contre l'embourgeoisement" de la plus grande ville de Suisse.

Ils s'en sont également pris aux forces de l'ordre à coups de pierres, fusées et torches enflammées, blessant sept policiers.

Si le montant des dommages --vitrines cassées, locaux de la police endommagés, voitures incendiées...-- n'a pas encore été précisément chiffré, il devrait s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Quatre hommes, âgés de 20 à 36 ans, ont été interpellés. Deux sont originaires de Suisse, un de Grande-Bretagne et un du Liechtenstein, a annoncé la police, qui a reçu une lettre de revendication des autonomes suisses pour cette manifestation qui a eu lieu entre 22H et minuit (heure locale).

Selon les médias suisses, les manifestants brandissaient une banderole avec l'inscription en anglais "Reclaim the Streets" (Reprenons possession de la rue, référence à un mouvement anti-capitaliste, ndlr).

"Nous reprenons possession de la rue pour protester contre l'embourgeoisement progressif de la ville et la destruction des projets alternatifs", ont expliqué les activistes sur le site internet Indymedia, ajoutant avoir choisi les quartiers délibérement, car ils étaient le symbole des dérives de l'argent et de la richesse.

"Je n'ai jamais vu cela depuis dix ans", a réagi Mario Cortesi, porte-parole de la police municipale.

La ville de Zurich était au début des années 2000 le théâtre de manifestations similaires, menées par les "black blocs", activistes d'extrême gauche qui se mobilisaient surtout au moment du Forum de Davos, fin janvier, et lors du 1er mai.

Depuis quelques années, ce genre de manifestation avait quasiment disparu à Zurich jusqu'aux évènements survenus dans la nuit de vendredi à samedi.

Beaucoup de manifestants "étaient munis de barres de fer, certains portaient des casques, des masques à gaz et des vêtements de protection", a indiqué la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et de lances à eau pour les disperser.

Dès la formation du cortège, les manifestants ont jeté des projectiles sur la police, arraché la portière d'un véhicule où s'étaient réfugiés des policiers, et y ont lancé une torche enflammée. L'équipement d'une policière a pris feu, mais la fonctionnaire n'a pas été blessée.

Les manifestants ont également dérobé du matériel aux forces de l'ordre. Face à l'escalade de la violence, des renforts sont intervenus.

Outre les pierres, pétards et fusées lancées sur la police, les manifestants ont également procédé à des attaques au laser et mis le feu à plusieurs containers à ordures et à des voitures.

Plusieurs véhicules d'intervention ainsi que des locaux de la police ont été sérieusement endommagés.

Les manifestants ont également brisé toutes les vitres d'un restaurant bondé, dont les clients apeurés ont dû se réfugier au sous-sol et dans une arrière-salle.

Source : AFP

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