Sabrina Viguier raconte son escale en « Zlatanie »

  • Dès le mois de janvier, l’Aveyronnaise troquera son maillot de Göteborg pour celui des Vertes de Saint-Étienne avec lesquelles elle s’est engagée jusqu’en mai.
    Dès le mois de janvier, l’Aveyronnaise troquera son maillot de Göteborg pour celui des Vertes de Saint-Étienne avec lesquelles elle s’est engagée jusqu’en mai. Reproduction Centre Presse
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Maxime Raynaud

Football. Durant huit mois, la défenseur laissagaise de 33 ans a tenté l’expérience du championnat suédois au sein du club de Göteborg. Alors qu’elle vient de s’engager avec Saint-Étienne, elle raconte ce challenge forcément atypique.

Petit retour en arrière. Nous sommes en début d’année 2014. L’Aveyronnaise Sabrina Viguier "ne joue plus trop" à Lyon, club avec lequel elle a remporté deux Ligues des champions (2011, 2012) et trois championnats de France (2011, 2012, 2013). À 33 ans, et même si, avec la défenseur, on ne sait jamais trop, la fin paraît proche. Àmoins d’un défi. Et c’est justement ce que lui a offert le destin. "J’ai eu cette opportunité de partir jouer à Göteborg, en Suède, raconte-t-elle. Je me suis dit: “Pourquoi pas?” C’était un challenge intéressant footballistiquement et humainement".

Moins d’un an plus tard, après une saison pleine dans ce championnat Damallsvenskan (l’élite suédoise) qui se dispute d’avril à mi-octobre, la Laissagaise "ne regrette pas du tout" son escale au pays de Zlatan Ibrahimovic.

"Je finissais carbo !"

Et tandis qu’elle vient de s’engager avec Saint-Étienne (D1), elle ne cache pas son plaisir d’avoir vécu sa première expérience loin de l’Hexagone. Dans la contrée des meubles en kit et du tri sélectif à l’extrême - "Il y a 25poubelles par appartement !", exagère-t-elle à peine- Sabrina Viguier a aussi dû se remettre en question. Personnellement et en tant que joueuse. Sur un terrain, les 92 sélections en équipe de France n’assurent de rien. Surtout lorsque le jeu prôné n’est pas tout à fait le même que celui pratiqué pendant plus de quinze ans.

"À Lyon, derrière, on avait une dizaine de situations à gérer par match. En Suède, ça n’arrête pas, c’est attaque défense permanente avec des duels et des coups sans arrêts, éclaire-t-elle. Moi j’aime le un contre un mais là, je finissais carbo !" Avec son club de Göteborg, deuxième ville du pays derrière la capitale Stockholm, elle découvre donc la rudesse toute nordique. Et les physiques qui vont avec ce championnat dont deux équipes-Linköping et Rosengard-sont encore engagées en quarts de finale de la Ligue des champions. "En France, avec mes 1,69 m, reprend Sabrina Viguier, j’étais dans la moyenne. En Suède, dans le couloir avant de rentrer sur le terrain, j’hallucinais. Chaque équipe avait quatre ou cinq géantes."

Bouffée d’oxygène

S’habituer, s’adapter, l’Aveyronnaise en a fait l’expérience sur les pelouses, enchaînant les titularisations (21 au total) et manquant pour trois petits points une qualification pour la C1, Göteborg s’étant classé 3e. Mais en dehors aussi, Sabrina Viguier a appris à découvrir son pays d’accueil. Et à l’entendre, cela n’avait rien de désagréable, si l’on excepte la barrière d’une langue qu’elle a bien essayé de dompter en prenant des cours. "Le calme suédois n’est pas une légende. Pour moi, ça a été une vraie bouffée d’oxygène, souffle-t-elle. Sur la route, par exemple, c’est limité à 80 km/h, personne ne dépasse. Ils ont eu une autre vision du respect, de l’autorité, et sont si accueillants."

Son seul regret, Sabrina Viguier le lâche du bout des lèvres. "Si j’avais été plus jeune, j’aurais rempilé là-bas. Mais il fallait être présente dès le mois de décembre pour cinq mois de prépa. À mon âge..." À son âge, la Laissagaise, qui soufflera ses 34 bougies le 4 janvier, est repartie vers un autre défi. Dans le Forez. Mais qui sait si l’Angleterre, voire même l’Espagne, ne pourrait pas encore la tenter. Tout est histoire d’opportunité.

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