Après le buzz, "Soumission" de Michel Houellebecq arrive en librairie

  • Un libraire met en rayon le 6e roman de Michel Houellebecq "Soumission", le 6 janvier 2015 à Paris
    Un libraire met en rayon le 6e roman de Michel Houellebecq "Soumission", le 6 janvier 2015 à Paris AFP - Dominique Faget
  • L'écrivain Michel Houellebecq, le 5 novembre 2014 à Paris
    L'écrivain Michel Houellebecq, le 5 novembre 2014 à Paris AFP/Archives - Miguel Medina
  • Un libraire met en rayon le 6e roman de Michel Houellebecq "Soumission", le 6 janvier 2015 à Paris
    Un libraire met en rayon le 6e roman de Michel Houellebecq "Soumission", le 6 janvier 2015 à Paris AFP - Dominique Faget
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Centre Presse Aveyron

Jour J pour "Soumission" ! Les lecteurs vont pouvoir juger par eux-mêmes le 6e roman de Michel Houellebecq en librairie ce mercredi, après tout le buzz déjà suscité par cette fiction polémique dont l'intrigue se déroule au coeur d'une France islamisée en 2022.

Publié par Flammarion à 150.000 exemplaires, ce roman de 300 pages, piraté avant même sa sortie, a suscité des commentaires très contradictoires et son sulfureux auteur a envahi cette semaine la scène médiatique: quotidiens, hebdos, 20H00 de France 2 mardi, radios mercredi et jeudi, pour finir par Canal+ le soir...

Accusé notamment par le directeur de Libération Laurent Joffrin de jouer avec la peur de l'islam et d'adouber "les idées du Front national ou celles d'Eric Zemmour", Houellebecq a trouvé en Emmanuel Carrère un défenseur enflammé.

"Soumission" est "un livre sublime, d'une extraordinaire consistance romanesque", affirme dans une tribune à paraître dans le Monde des livres l'auteur du livre à succès "Le Royaume" sur les débuts de la chrétienté.

Pour Carrère, "les anticipations de Michel Houellebecq appartiennent à la même famille" que les romans prophétiques du XXe siècle: "1984" de George Orwell et "Le Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley.

Selon l’auteur du "Royaume", "la résistance n'intéresse pas Houellebecq. Il pense que l’Occident est foutu, tellement foutu qu’il n’y a plus rien à en regretter".

Le président François Hollande a assuré qu'il serait l'un des lecteurs du roman "parce qu'il fait débat", appelant toutefois les Français à ne pas se laisser "dévorer par la peur".

C'est justement à la fin du second mandat de François Hollande, en 2022, que débute l'histoire de "Soumission".

- 'pas un cadeau à Marine Le Pen' -

Le Front National est aux portes du pouvoir, la rue en ébullition. La Fraternité musulmane (parti inventé) bat Marine Le Pen au second tour de la présidentielle grâce à un front républicain.

Le nouveau chef de l'Etat, Mohammed Ben Abbes, nomme François Bayrou Premier ministre. Cette implosion politique se développe sans soubresauts.

"Houellebecquien" en diable, François, le narrateur du livre, est un spécialiste de l'écrivain et critique d'art Joris-Karl Huysmans, prof d'université déprimé à la vie sexuelle débridée mais fatigué de YouPorn et nostalgique de sa relation avec une jeune femme juive réfugiée en Israël.

François finit par se convertir à l'islam pour conserver son poste à Paris III, rebaptisée "Université islamique de Paris-Sorbonne". Mais aussi par opportunisme et pour l'attrait érotique de la polygamie.

Habitué des polémiques qui ont accompagné la sortie de chacun de ses romans, Michel Houellebecq, lui, se défend de toute provocation dans "Soumission".

"Je procède à une accélération de l’Histoire mais je ne peux pas dire que c’est une provocation dans la mesure où je ne dis pas de choses que je pense foncièrement fausses, juste pour énerver."

"Je condense une évolution à mon avis vraisemblable", assure l'écrivain tout en reconnaissant "utiliser le fait de faire peur".

"Ce n'est pas du tout un islam radical dans le livre", a-t-il expliqué mardi soir sur France 2, réfutant également que "Soumission" soit un cadeau à Marine Le Pen: "Ca marche assez bien pour elle, je ne crois pas que cela changera grand chose à son destin".

"Je ne vois pas de roman qui ait changé le cours de l'Histoire, des essais oui", a-t-il ajouté.

Le romancier, qui avait lancé en 2001 "La religion la plus con, c'est quand même l'islam", a reconnu récemment que "le Coran était mieux" que ce qu'il croyait avant de le lire.

Source : AFP

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