Logements neufs : l’Aveyron amortit la chute

En France, le nombre de logements neufs mis en chantier continue de chuter. Après un recul de 4,2% en 2013, leur nombre à chuté de 10,3% l’an dernier. À l’exception des logements en résidence (seniors, étudiants…), tous les secteurs de la construction sont orientés à la baisse.

En Aveyron, si la chute a été vertigineuse les années passées, elle semble s’atténuer en 2014. Sur les onze premiers mois de l’année, 1227 autorisations ont été délivrées pour un total de 1210 mises en chantier. Des chiffres, à peu de chose près, semblables à ceux de 2013 en Aveyron, alors que le nombre de permis délivrés et de mises en chantier dans les départements limitrophes s’effondre. En particulier dans le Tarn qui enregistre une baisse de ses permis de construire de l’ordre de 35%.

Un secteur toujours en crise

Si les chiffres donnés par l’Adil (Association départementale information logement) présagent d’un léger mieux pour 2014, Robert Hyronde, secrétaire général de la Fédération du bâtiment et des TP 12 (FBTP), estime toutefois «que ces données sont à prendre avec des pincettes».«Il n’y a qu’à voir le nombre d’entreprises du bâtiment que l’on déclare en faillite à chaque session du tribunal de commerce», déplore le secrétaire général de la FBTP. Pour lui, le secteur du bâtiment ne s’est «jamais vraiment relevé de la crise de 2008». 

Grand Rodez : la locomotive

Robert Hyronde prend pour exemple le nombre de salariés qui travaillent dans le secteur qui n’a cessé de diminuer, passant de 7600 avant la crise, à un peu moins de 5700 aujourd’hui. Patrick Bounhol, président de la Capeb Aveyron (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), affiche le même scepticisme. Pour lui, «l’essentiel des permis de construire délivrés en 2014 l’a été dans le Grand Rodez. Sur le Lévezou, on peut compter les grues sur les doigts de la main».

«Stopper l’hémorragie»

Les deux représentants du bâtiment en Aveyron n’ont guère de raison d’être plus optimistes pour 2015. «Les politiques doivent prendre la mesure de la situation. Il y a urgence», tempête Robert Hyronde. Et malgré la baisse de dotations de l’État, «les communes doivent continuer à investir». Baisse et harmonisation de la fiscalité, simplification des normes de construction, etc., les moyens de relancer le secteur sont «multiples» selon la FBTP. Encore faut-il agir «rapidement pour stopper l’hémorragie».