Harcèlement sexuel à Rodez : un chef de service devant le tribunal

  • Le tribunal de Rodez doit rendre sa décision le 14 mars prochain.
    Le tribunal de Rodez doit rendre sa décision le 14 mars prochain. Archives CP
Publié le
PH.H.

Justice. Deux Ruthénoises ont porté plainte contre leur supérieur hiérarchique. Le prévenu, mis à pied depuis, a été entendu par le tribunal de Rodez qui doit rendre sa décision le 14 mars prochain. 

Le chef d’un service ruthénois est-il allé trop loin ? Suffisamment en tout cas pour que deux de ses subordonnées portent plainte pour harcèlement sexuel. L’affaire était jugée devant le tribunal de grande instance de Rodez.

Durant de longues heures, les témoignages du prévenu et des victimes ont été décortiqués. «À partir d’août 2012, ses compliments se sont faits plus insistants, voire malsains. Son attitude familière est devenue plus pressante», lâche l’une des deux victimes. Elle évoque ainsi les mains de son supérieur qui viennent se poser sur son épaule, les blagues «salaces», les e-mails à connotations sexuelles qu’ils s’échangeaient.

«Je lui ai pourtant dit d’arrêter, a-t-elle poursuivi, mais il m’a fermement dit : “Le jour où je partirai, personne ne te fera plus de compliments”.» Et la victime d’évoquer «la boule au ventre» quand elle arrivait au bureau le matin. «Je ne savais plus comment m’habiller pour qu’il ne me fasse plus de remarques», confie-t-elle au tribunal. Mais pour le chef de service, il ne s’agissait là que de «remarques amicales».

«La main sur l’épaule ? Un simple geste d’amitié»

«Je fais des blagues à tout le monde, je fais des compliments à tout le monde. La main sur l’épaule ? Un simple geste d’amitié», répond le prévenu. Deux autres employées sont venues témoigner des «bonnes relations» du supérieur avec le reste des salariés. Au fil de l’audience et des déclarations, il apparaît que depuis que l’affaire a éclaté, l’ambiance dans le service «s’est fortement dégradée».

Le climat y serait délétère. Le prévenu a été mis à pied au moment du dépôt de plainte. Les mots durs que l’avocate des victimes a tenus -qui a qualifié le prévenu «de pervers, de sexiste et de machiste» -n’ont pas fait vaciller la défense qui qualifie ce dossier de «proprement scandaleux».

«Poser une main sur l’épaule ne suffit pas à qualifier cet acte de harcèlement», estime Me Berger. Pour l’avocat, «il y a une volonté délibérée» de vouloir faire «virer» son client de l’institution où il travaille. Le procureur, Bernard Salvador, s’est interrogé à son tour sur «la volonté de nuire» du prévenu pour qualifier ses actes «de harcèlement sexuel». Il laisse le tribunal trancher la question. Le jugement de l’affaire sera rendu le 14 mars prochain. 

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