La Jordanie frappe des positions de l'EI après la mort de son pilote

  • Capture d'écran de la TV jordanienne du roi roi Abdallah II s'entretnant le 5 février 2015 avec le chef de l'armée Mashal Mohammad al-Zaben
    Capture d'écran de la TV jordanienne du roi roi Abdallah II s'entretnant le 5 février 2015 avec le chef de l'armée Mashal Mohammad al-Zaben TV jordanienne/AFP - -
  • Image distribuée par le groupe Etat islamique aux sites islamistes montrant le pilote jordanien que l'EI a capturé en Syrie le 24 décembre 2014
    Image distribuée par le groupe Etat islamique aux sites islamistes montrant le pilote jordanien que l'EI a capturé en Syrie le 24 décembre 2014 Welayat Raqa/AFP/Archives
  • La photo du pilote Maaz brandie par un manifestant devant un portrait du roi  Abdallah II le 5 février 2015 à Amman La photo du pilote Maaz brandie par un manifestant devant un portrait du roi  Abdallah II le 5 février 2015 à Amman
    La photo du pilote Maaz brandie par un manifestant devant un portrait du roi Abdallah II le 5 février 2015 à Amman AFP - Khalil Mazraawi
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Centre Presse Aveyron

La Jordanie a annoncé jeudi avoir frappé des positions du groupe Etat islamique après avoir promis de riposter sévèrement à l'exécution d'un de ses pilotes militaires, brûlé vif par l'EI.

Vendredi, des manifestations sont attendues dans le pays en solidarité avec la famille du pilote brûlé vif, pour réclamer une vengeance impitoyable, a annoncé la télévision jordanienne.

La montée en puissance de l'EI a éclipsé les combats entre rebelles et régime en Syrie, où l'aviation gouvernementale a mené près de Damas des raids particulièrement meurtriers, faisant au moins 66 morts, dont 12 enfants. Ces frappes intervenaient en riposte à une pluie d'obus rebelles sur la capitale qui ont fait 10 morts jeudi.

"Des dizaines d'avions de chasse ont mené à 11h00 locales (09h00 GMT) une série de frappes contre des bastions de l'EI (...) et toutes les cibles été détruites", a affirmé l'armée jordanienne dans un communiqué détaillant l'opération "Martyr Maaz", du nom de son pilote exécuté par le groupe jihadiste.

"Des camps d'entraînement et des dépôts d'armes et de munitions ont été touchés", ajoute le communiqué expliquant que les opérations se poursuivront jusqu'à "l'éradication" de l'EI.

Le communiqué ne précise pas le lieu des frappes. La Jordanie, qui fait partie de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, mène habituellement des raids en Syrie, où s'était écrasé en décembre l'avion du pilote Maaz al-Kassasbeh avant qu'il ne soit capturé par l'EI.

- Peuple uni -

Mercredi, le roi Abdallah II avait affirmé que "la riposte de la Jordanie et de son armée sera sévère".

Accompagné du Premier ministre Abdallah Nsour, Abdallah II s'est rendu jeudi après-midi chez la famille du pilote à Karak, à 120 km d'Amman, où une immense tente avait été dressée pour recevoir les condoléances.

Dans une première mesure de représailles, la Jordanie avait exécuté mercredi la jihadiste irakienne Sajida al-Rishawi, condamnée à mort pour des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et Ziad Karbouli, un responsable irakien d'Al-Qaïda.

L'EI avait réclamé la libération de la jihadiste pour épargner la vie du pilote mais Amman avait exigé des preuves de vie de l'aviateur dont l'exécution remonte au 3 janvier selon la télévision officielle.

Pour des analystes, l'atrocité de l'exécution du pilote a poussé l'ensemble des Jordaniens à se ranger derrière leur gouvernement, donnant une "légitimité populaire" à la participation du royaume à la guerre antijihadistes.

La Jordanie, a affirmé l'expert Hassan Abou Haniyeh, "pourrait même envisager une intervention terrestre".

- Journée meurtrière à Damas -

Avec cette terrible exécution, l'EI, fort de dizaines de milliers de combattants, a voulu dissuader ses ennemis arabes et occidentaux de poursuivre leur lutte antijihadistes, selon des experts.

Des responsables américains ont expliqué qu'après la capture du pilote en décembre, les Emirats arabes unis, craignant pour leurs propres pilotes, avaient décidé de suspendre leurs raids aériens dans le cadre de la coalition.

Selon un responsable militaire américain, Washington a positionné dans le nord de l'Irak, où la coalition antijihadistes mène également des raids, des équipes de sauvetage, pour les rapprocher des zones de bombardements, et faciliter d'éventuelles opérations de secours de pilotes.

En 10 jours, L'EI a revendiqué l'exécution de deux otages japonais et du Jordanien. Depuis la mi-août, il a en outre annoncé le meurtre de cinq otages occidentaux enlevés en Syrie.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a reporté sans donner d'explications une réunion prévue à 20h00 GMT au sujet la guerre en Syrie, qui entrera en mars dans sa cinquième année.

L'EI a profité de cette guerre et de l'instabilité en Irak pour s'emparer de larges pans de territoire sur lesquels il impose ses propres lois. Mais les affrontements entre rebelles et régime se poursuivent en Syrie.

Damas a reçu jeudi 120 roquettes tirées par les insurgés, qui ont fait 10 morts et entraîné la fermeture de l'université, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). En réaction, des zones contrôlées par les rebelles dans la grande banlieue ont été visées par 60 raids aériens et missiles sol-sol, qui ont fait 66 morts.

Source : AFP

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