Athènes transmet à Bruxelles une liste de réformes jugée un bon "point de départ"

  • (De g à d): la directrice du FMI Christine Lagarde, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, et le président de l'Eurogroup Jeroen Dijsselbloem, lors d'une conférence de presse le 20 février 2015 à Bruxelles
    (De g à d): la directrice du FMI Christine Lagarde, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, et le président de l'Eurogroup Jeroen Dijsselbloem, lors d'une conférence de presse le 20 février 2015 à Bruxelles AFP/Archives - John Thys
  • Le ministre grec des finances Yanis Varoufakis lors d'une conférence de presse le 20 février 2015, à Bruxelles
    Le ministre grec des finances Yanis Varoufakis lors d'une conférence de presse le 20 février 2015, à Bruxelles AFP/Archives - John Thys
  • Le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors du conseil des ministres le 21 février 2015 à Athènes
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors du conseil des ministres le 21 février 2015 à Athènes AFP - Angelos Tzortzinis
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Centre Presse Aveyron

Athènes a fait parvenir mardi à ses partenaires européens un programme de réformes, condition à la poursuite de leur soutien financier, et accueillie avec bienveillance par Bruxelles qui y voit "un point de départ valide".

"Dans les temps", selon un tweet d'une porte-parole de la Commission européenne, le gouvernement grec a soumis à ses partenaires une feuille de route d'engagements de réformes. Celle-ci est "suffisamment complète pour constituer un point de départ valide" pour qu'Athènes et ses créanciers s'entendent sur la poursuite du financement au pays, a commenté mardi une source de la Commission européenne.

La bourse grecque a bondi de plus de 7% après l'ouverture et les taux d'emprunt grecs se sont nettement détendus dans la matinée.

Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) doivent examiner la liste, puis, sous réserve d'avis positif des trois institutions, les ministres des Finances de la zone euro en débattront lors d'une conférence téléphonique dans l'après-midi. M. Tspiras a pour sa part convoqué un conseil des ministres en milieu de journée pour étudier avec son gouvernement la mise en oeuvre de ce programme.

Ces engagements conditionnent l'extension pour quatre mois du soutien financier des Européens et du FMI, qu'Athènes s'était résigné à demander la semaine dernière. Sans cela le programme d'aide en cours expire samedi, et le pays risque l'asphyxie financière à moyen terme.

Le gouvernement grec de gauche radicale a donné lundi soir un aperçu de sa liste. Elle comprend toute une série de mesures en faveur des plus défavorisés, conformément au programme du parti Syriza, porté au pouvoir fin janvier.

- 'retour à la dignité' -

"Nous avons décidé d'en finir avec l'austérité en pilotage automatique", a martelé le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, interviewé lundi soir par la chaîne de télévision CNN, évoquant "une série de mesures atténuant la pauvreté". "Je peux vous assurer que les gens de la rue sont transportés par ce retour à la dignité", a-t-il ajouté.

Il est notamment question de fourniture d'électricité gratuite à 300.000 familles dans le besoin, d'accès gratuit aux services de soins, distribution de coupons d'aides alimentaires et transport pour les plus modestes.

L'ensemble de ce dispositif avait été évalué par Syriza, avant les législatives du 25 janvier, à 1,8 milliard d'euros.

Athènes promet également la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption, la contrebande d'essence et de cigarettes et la "réorganisation de la fonction publique" pour diminuer la bureaucratie.

Les créanciers d'Athènes - qui lui ont déjà consenti depuis 2010 quelque 240 milliards d'euros de prêts en échange d'une douloureuse cure d'austérité - exigent que les mesures présentées ne remettent pas en cause la stabilité des finances publiques, et ne détricotent pas ce qui a été mis sur les rails par les précédents gouvernements. Cela force Alexis Tsipras, élu sur un message de changement radical, à un délicat grand écart, alors que les premières dissonances se font entendre dans l'aile gauche de son parti.

- voix critiques en Allemagne -

Le Premier ministre, dans une tentative d'apaiser les critiques, rencontre mardi matin le compositeur Mikis Theodorakis, 89 ans, figure de la résistance à la dictature grecque des Colonels et opposant aux politiques d'austérité, qui a dit sa crainte d'une reculade de la gauche.

La pression est élevée aussi du côté des Européens. Au-delà des promesses, il faudra s'assurer "que le plan sera mis en oeuvre", a plaidé mardi sur la chaîne de télévision allemande ARD Frans Timmermans, l'un des vice-présidents de la Commission européenne. "Il n'y a pas beaucoup de marge de manoeuvre", a-t-il prévenu.

En Allemagne, où la prolongation de l'aide à la Grèce doit faire avant la fin de la semaine l'objet d'un vote du Bundestag, chambre basse du parlement, "beaucoup de voix critiques" se sont faites entendre à une réunion du groupe parlementaire des conservateurs bavarois (CSU) lundi soir consacrée au sujet, ont rapporté des sources ayant assisté à la rencontre. Le CSU est le petit frère du parti conservateur d'Angela Merkel CDU.

D'autres parlements nationaux, aux Pays-Bas et en Finlande notamment, doivent se prononcer sur l'extension de l'aide.

Source : AFP

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