Sivens: l'Etat met fin à l'occupation de la Zad après le vote du Conseil général

  • Un gendarme évacue un zadiste qui occupait les lieux du projet de construction d'une retenue d'eau dans la forêt de Sivens (Tarn) le 6 mars 2015
    Un gendarme évacue un zadiste qui occupait les lieux du projet de construction d'une retenue d'eau dans la forêt de Sivens (Tarn) le 6 mars 2015 AFP - Pascal Pavani
  • Les gendarmes évacuent les zadistes qui occupaient les lieux du projet de construction d'une retenue d'eau dans la forêt de Sivens (Tarn) le 6 mars 2015
    Les gendarmes évacuent les zadistes qui occupaient les lieux du projet de construction d'une retenue d'eau dans la forêt de Sivens (Tarn) le 6 mars 2015 AFP - Pascal Pavani
  • Les gendarmes se mettent en position pour évacuer les zadistes des lieux du projet de construction d'une retenue d'eau dans la forêt de Sivens (Tarn) le 6 mars 2015
    Les gendarmes se mettent en position pour évacuer les zadistes des lieux du projet de construction d'une retenue d'eau dans la forêt de Sivens (Tarn) le 6 mars 2015 AFP - Pascal Pavani
  • Présentation du projet initial de barrage sur le Tescou, caractéristiques du nouveau projet adopté vendredi et dates clés du conflit avec les zadistes
    Présentation du projet initial de barrage sur le Tescou, caractéristiques du nouveau projet adopté vendredi et dates clés du conflit avec les zadistes AFP - S. Ramis/A-C. Huet/P. Defosseux
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement a mis fin vendredi après-midi à 16 mois d'occupation du site du projet de barrage de Sivens (Tarn), immédiatement après le vote du Conseil général du Tarn pour un ouvrage réduit par rapport au projet initial.

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, avait indiqué que l'expulsion des zadistes opposés à toute retenue d'eau sur le site, devrait suivre rapidement le choix du Département.

Une majorité massive (43 voix sur 46) a approuvé un barrage qualifié de "Sivens light", réduit de moitié environ, et exigé une "expulsion sans délai" des zadistes.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a ainsi ordonné "l'évacuation" dans la foulée. Une partie des 300 gendarmes, qui entouraient la Zad depuis une semaine pour empêcher les heurts avec les agriculteurs pro-barrage qui assiégeaient les zadistes, ont alors pénétré sur le site.

Deux heures plus tard, après avoir cerné les militants, les gendarmes mobiles se sont emparés d'une trentaine de récalcitrants et ont vaincu la résistance de ceux qui tentaient de s'accrocher les uns aux autres sur le lieu même de la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre par l'explosion d'une grenade de la gendarmerie.

Le gros de la troupe a ensuite été escorté vers la sortie du site, marquant la fin de 16 mois d'occupation.

- Vingt-et-une personnes interpellées -

"Le droit et la démocratie ont prévalu sur la violence" s'est réjoui Bernard Cazeneuve devant la presse place Beauvau.

Le ministre a fait état de 21 personnes interpellées, dont une partie en garde à vue pour "des faits de violence ou pour attroupement interdit après sommation". Le Premier ministre, Manuel Valls, a promis "une réponse extrêmement déterminée, extrêmement ferme de l’État" à l'encontre de "ceux qui continueraient sur le terrain à s'opposer à la légitimité des élus du territoire".

Tandis que certains sympathisants des zadistes dénonçaient des brutalités, le ministre a souligné qu'il n'y a eu "aucun blessé nécessitant des soins".

En fin d'après midi, les gendarmes présents sur le site démontaient les cabanes des occupants.

Environ 150 gendarmes resteront sur place dans les prochains jours "à la fois pour empêcher que des zadistes viennent se réinstaller et permettre à des entreprises de nettoyer le site", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministre de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet présent à Sivens.

Le vote du Conseil a fait baisser la tension exacerbée des derniers jours, les agriculteurs levant leur blocus de la Zad suite au lancement de l'évacuation.

Après une semaine d'escarmouches, de tentatives infructueuses de "ravitailler les résistants" et d'accusations réciproques d'agressions, un calme précaire régnait sur le site jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre.

"En raison du climat de violence", le ministre avait fait interdire par le préfet les deux manifestations opposées prévues devant le Conseil général à Albi, pendant les débats de l'assemblée départementale. Une décision finalement acceptée par les deux camps.

Ségolène Royal a estimé qu'"une solution d'équilibre a été trouvée". " Il n'y a ni gagnant ni perdant", a-t-elle dit sur Europe 1.

La FNSEA, premier syndicat agricole français, a salué le "courage" du Conseil général, qui a voté "dans un contexte tendu", et a estimé que le nouveau projet tenait "compte des besoins en eau pour l'agriculture, le tourisme, l'étiage des cours d'eau". Mais le président de sa branche tarnaise, Philippe Jougla, est resté ferme sur un volume d'eau d'environ "900.000 à un million de m3", contre 750.000 m3 environ pour le nouveau projet.

Europe Écologie-Les Verts a jugé que le choix du Conseil "ne règle rien sur le fond".

La "crise de Sivens (Tarn) risque de durer", en a conclu la coordination d'opposants regroupant le Collectif Testet, FNE Midi-Pyrénées et la Confédération Paysanne, estimant que la décision du Conseil était floue.

"Le redimensionnement n'est pas précisé ni la localisation de l’ouvrage. Afin de minimiser l'impact sur la zone humide, (Mme Royal) soutenait l'idée de reculer l'ouvrage de 300 m. Les 43 élus ne s’engagent pas dans ce sens. Cela crée aussi un doute sur la volonté du Conseil Général de réhabiliter la zone humide" de Sivens, critique la coordination d'opposants.

"Nous espérons que la prochaine assemblée départementale saura enfin écouter nos organisations, sinon la +crise de Sivens+ risque de durer", ajoutent les opposants.

Source : AFP

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