Tribunal de Rodez : 3 ans de prison pour un incendiaire

Vendredi soir, un Ruthénois de 40 ans, en état d’ivresse, met le feu à la boîte aux lettres de son immeuble, situé rue de Laumière. Il alerte alors les policiers qui se charge d’éteindre le sinistre. Plus tard dans la soirée, le même individu met cette fois le feu à son lit, avant de quitter son domicile. Là, c’est un voisin qui alerte les secours qui parviennent à circonscrire le sinistre. Les forces de l’ordre font d’emblée le rapprochement entre les deux incendies et convoquent le locataire qu’ils soupçonnent en être à l’origine. Ce qu’il reconnaît lors de sa garde à vue.

Présenté lundi devant le tribunal correctionnel de Rodez, dans le cadre d’une comparution immédiate, le prévenu, sous curatelle, exprime son mal-être. «Qu’est-ce que vous attendiez ?»l’interroge le président Jean-Marc Anselmi. «Je ne cherchais rien. J’ai mis le feu à la couette, et je suis parti», répond-il, incriminant l’alcool. Mais, comme le tribunal le relève, le prévenu a déjà été condamné pour avoir mis le feu à une église, un hôtel, des voitures et au local d’une association. Il a d’ailleurs effectué deux ans de prison en 2012 pour incendie volontaire. «Avez-vous un profil de pyromane ?» tente alors de savoir le président. Le prévenu s’en défend...

Chérif Chabbi, substitut du procureur de la République, s’agage: «Vous ne faîtes que vous plaindre (...) Vous avez une posture de menteur et de victime».  «Mettez-moi du ferme et voilà... Ça ne sert à rien de me mettre des années de prison; quand je ressortirai, je ferai pareil», rétorque alors le quadréagénaire. Le parquet requiert deux ans de prison et un maintien en détention, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire de dix ans avec injonction de soins (et une peine de deux ans de prison s’il n’est pas respecté). Le tribunal va finalement au-delà du réquisitoire du parquet. L’incendiaire est condamné à trois ans ferme et est maintenu en détention.