Valls: 50 mesures "concrètes" pour améliorer la vie dans les campagnes

  • Le Premier ministre Manuel Valls (c) entouré de Sylvia Pinel (g), ministre du logement, et Najat Vallaud-Belkacem (d), ministre de l'Education, le 13 mars 2015 à Laon, dans l'Aisne
    Le Premier ministre Manuel Valls (c) entouré de Sylvia Pinel (g), ministre du logement, et Najat Vallaud-Belkacem (d), ministre de l'Education, le 13 mars 2015 à Laon, dans l'Aisne AFP - François Nascimbeni
  • Manuel Valls entouré de g à d de  Thierry Mandon, Marisol Touraine, Patrick Kanner,  Najat Vallaud-Belkacem, et Fleur Pellerin à son arrivée le 13 mars 2015 à la préfecture de Laon
    Manuel Valls entouré de g à d de Thierry Mandon, Marisol Touraine, Patrick Kanner, Najat Vallaud-Belkacem, et Fleur Pellerin à son arrivée le 13 mars 2015 à la préfecture de Laon AFP - François Nascimbeni
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Centre Presse Aveyron

Face au "sentiment d'abandon" et la "tentation de tout jeter par-dessus bord" dans les campagnes, Manuel Valls a présenté vendredi une cinquantaine de mesures "concrètes" pour rapprocher les services publics des citoyens, un engagement d'un milliard d'euros pour l'État.

"La ruralité est trop souvent synonyme d'isolement et d'enclavement", a lancé le Premier ministre à l'issue d'un comité inter-ministériel sur les campagnes françaises à Laon (Aisne), pour lequel près de la moitié de son gouvernement s'était déplacée.

Najat Vallaud-Belkacem (Éducation), Marisol Touraine (Santé), en passant par Stéphane Le Foll (Agriculture et porte-parole), Sylvia Pinel (Ruralité) et Fleur Pellerin (Culture et Communication) étaient notamment présents.

"Je ne suis pas en campagne" électorale, a assuré Manuel Valls aux journalistes qui rappelaient que l'Aisne était l'un des départements que le Front national convoite aux départementales.

"Nous sommes dans le concret et les Français veulent des réponses concrètes pour faire reculer le sentiment d'abandon et la tentation de tout jeter par dessus bord", s'est-il toutefois risqué.

Ce comité a passé en revue les handicaps frappant les campagnes, des déserts médicaux aux difficultés d'accès aux services publics, sans oublier les problèmes de sécurité.

Parmi les principales mesures, Manuel Valls a confirmé la mise en place d'ici à la fin de 2016 de 1.000 maisons de services publics où seront regroupés différents organismes tels qu'EDF, GDF, la Caisse d'allocations familiales (CAF) et Pôle Emploi, soit un triplement de leur nombre par rapport à aujourd'hui.

L'idée est simple: éviter que les citoyens ne s'épuisent dans de multiples déplacements pour leurs démarches administratives. Le réseau de la Poste sera en majorité utilisé à cet effet.

Sur le même principe, 200 maisons ou pôles de santé seront installées d'ici la fin de l'année, venant s'ajouter aux 600 déjà financées depuis 2012. Des mesures incitatives à l'intention des jeunes médecins seront engagées, à l'aide notamment d'un mécanisme de bourses. Marisol Touraine ambitionne de convaincre 1.500 praticiens d'ici 2017. Des expériences de télémédecine vont être réalisées en 2015.

- 'Fracture numérique' -

Le Premier ministre a exprimé aussi son intérêt pour les "services publics itinérants", "qui vont aux citoyens et non l'inverse".

Un autre point noir dans les campagnes réside dans les difficultés d'accès à internet et à la téléphonie mobile.

Manuel Valls s'est engagé à supprimer d'ici la fin de 2016 "les zones blanches", privées d'accès à ces réseaux 2G et 3G, quitte à contraindre les opérateurs par la loi. "La fracture territoriale, c'est aussi la fracture numérique", a-t-il relevé.

"En 2022, la France sera totalement connectée au très haut débit", a promis Axelle Lemaire, secrétaire d'État au Numérique.

Le Premier ministre a évoqué enfin des mesures les plus diverses, allant du maintien de quelque 871 stations-service dans les zones rurales à l'intensification de la lutte contre la délinquance spécifique aux campagnes, comme les cambriolages et les vols d'instruments agricoles.

Ces mesures, dont certaines étaient dans les tuyaux depuis un moment, n'ont pas convaincu l'opposition.

"#Valls dans l'Aisne avec 11 ministres pour des annonces locales = campagne électorale pour le #PS aux frais de l'État #mélange des genres", a tweeté Sébastien Huyghe, l'un des porte-parole de l'UMP.

"Le gouvernement injecte des milliards dans la politique de la ville. #Valls, bon seigneur, promet la 2G pour les campagnes.#Apartheid?" a accusé, également sur Twitter, Nicolas Bay, secrétaire général du FN.

De son côté, le président de la commission du développement durable au Sénat Hervé Maurey (UDI-UC) a reconnu "quelques efforts bienvenus" comme les 1.000 maisons de services mais regretté l'absence de "modalités" pratiques et "moyens financiers" pour ce "catalogue de vœux pieux et de mesures déjà engagées".

A l'inverse, l'Association des petites villes de France (APVF) a "salué" les mesures "mais restera particulièrement attentive" à leur concrétisation qui "doit permettre de répondre aux défis majeurs posés par la dévitalisation des bourgs-centre".

Pour l'Association des départements de France (ADF), "le gouvernement a pris la mesure des enjeux et difficultés des zones rurales". Ces mesures, dont beaucoup nécessiteront le concours des départements, donnent l'occasion à l'ADF de rappeler l'importance de cet échelon territorial, "premier bouclier rural".

Source : AFP

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