Le britannique Kingfisher renonce à acquérir Mr Bricolage

  • Le logo de la chaine de magasins de Mr Bricolage, le 4 avril 2014
    Le logo de la chaine de magasins de Mr Bricolage, le 4 avril 2014 AFP/Archives - Francois Nascimbeni
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Centre Presse Aveyron

Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher a annoncé lundi qu'il renonçait à l'acquisition de Mr Bricolage, à laquelle étaient réticents le conseil d'administration et le principal actionnaire de l'enseigne française, l'ANPF.

Dans un communiqué, Kingfisher a expliqué que l'accord préliminaire d'acquisition conclu le 23 juillet avec les principaux actionnaires de Mr Bricolage prévoyait qu'un feu vert de l'Autorité de la concurrence devait être obtenu avant le 31 mars 2015.

"Kingfisher a constaté le communiqué de l'ANPF (...) du 27 mars où il annonce sa décision de refuser le report de la date butoir du 31 mars", a souligné le groupe britannique dans un communiqué publié à la Bourse de Londres.

"En conséquence, la transaction n'aura pas lieu", a conclu Kingfisher.

L'ANPF, qui détient 41,9% du capital et 49,9% des droits de vote du groupe Mr Bricolage, avait contesté, aux côtés du conseil d'administration de l'enseigne française, des propositions faites à l'Autorité de la concurrence par Kingfisher dans le cadre de l'examen de son projet de rachat.

Le conseil d'administration de Mr Bricolage avait précisé mercredi que ces propositions pourraient "nuire gravement aux intérêts de Mr Bricolage et donc de ses actionnaires". Il avait souligné que les engagements de Kingfisher "s’ils avaient été mis en œuvre, auraient conduit en France à la sortie définitive du groupe Mr Bricolage d’un nombre très élevé de magasins à enseigne Mr. Bricolage et Les Briconautes".

Le journal Le Monde avait fait état de "rumeurs" portant sur la cession d'une soixantaine de magasins, bien que Kingfisher ait officiellement toujours affirmé qu'il ne comptait vendre que 33 magasins franchisés et 11 en gestion direct.

Malgré leurs désaccords, Kingfisher et Mr Bricolage avaient jusqu'à présent affirmé qu'ils ne renonçaient pas formellement à la transaction, à propos de laquelle ils étaient entrés en négociation exclusive en avril 2014.

Kingfisher comptait notamment racheter les 41,9% du capital détenus par l'ANPF et les 25,3% de la famille Tabur, au prix de 15 euros par titre, avant de racheter la part des minoritaires au même prix. Cette transaction valorisait le groupe français à environ 275 millions d'euros en incluant la dette.

Le groupe britannique, déjà propriétaire en France des enseignes Castorama et Brico Dépôt, espérait par ce biais encore renforcer son implantation française.

Une française, Véronique Laury, ex-directrice de Castorama France, vient d'ailleurs prendre la direction générale de Kingfisher.

L'action du groupe bondissait de 2,52% à 366,80 pence vers 09H50 GMT à la Bourse de Londres, s'affichant parmi les toutes premières progressions de l'indice FTSE-100 qui grimpait dans le même temps de 0,45%.

"Avec des élections locales qui ont affaibli encore davantage François Hollande, les marchés montrent qu'une exposition moins grande au marché français en difficulté n'est pas une mauvaise chose", a estimé Alastair McCaig, analyste chez IG.

Kingfisher est le principal groupe de bricolage en Europe et le troisième du monde, avec 1.170 magasins dans onze pays européens et asiatiques, toutes enseignes confondues, employant au total 79.000 personnes. Il doit annoncer ses résultats annuels mardi.

Source : AFP

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