Sapeurs-pompiers : la mixité gagne du terrain en Aveyron

Elles ne sont désormais plus une exception. Les femmes sapeurs-pompiers ont aujourd’hui leur place autant que les hommes dans les centres de secours. Alors que le Président de la République en 2013, appelait les pompiers à recruter des femmes pour relancer un volontariat en perte de vitesse, le personnel féminin représente aujourd’hui en France plus de 14% de l’effectif total des pompiers.

En Aveyron, «l’effectif féminin représente environ 20%, soit 263 femmes sur 1405 pompiers.», indique Serge Rieutort, responsable du volontariat au sein de l’Union départementale des sapeurs-pompiers, soulignant que le chiffre ne cesse d’augmenter chaque année.

Plus un centre de secours sans mixité

Car si, historiquement, il s’agit d’un métier d’hommes, l’arrivée des premières femmes a été déterminante. «On a tous l’image du pompier musclé, luttant contre le feu et les inondations, mais aujourd’hui, le travail des pompiers, c’est 80% de secours à la personne, et les femmes sont souvent compétentes dans ce domaine», affirme Serge Rieutort. Même si encore aujourd’hui, la majorité des femmes fait partie du Service de santé et de secours médical (où 60% du personnel sont des femmes), on les voit de plus en plus évoluer.«Sur 34 centres de secours en Aveyron, trois sont gérés par des femmes, dont un par une sapeur-pompier professionnelle. Aujourd’hui, il n’y a plus un centre où il n’y a pas de mixité», insiste le responsable. 

«Les femmes sont dotées d’une meilleure capacité d’écoute»

A la tête du centre opérationnel de Decazeville, Véronique Fouquier, 28 ans, gère en effet une équipe de 10 sapeurs pompiers professionnels, et 51 volontaires, dont 4 femmes. «Je ne fais pas de différences et eux n’en font pas non plus. Nous avons tous le même uniforme. Une femme a autant de capacités qu’un homme, mais je ne leur demande pas d’être des hommes, d’être ce qu’elles ne sont pas. C’est le travail et la volonté qui payent», explique-t-elle. 

«Avec des femmes, il y a une belle complémentarité dans les équipes. Elles sont dotées d’une meilleure capacité d’écoute, d’un certain instinct maternel qui rassure, de patience, autant de qualités qui sont des avantages, sur les interventions comme au sein du centre». Passionnée, au cœur de l’opérationnel, Véronique Fouquier regrette néanmoins une «méconnaissance du métier qui fait encore qu'aujourd'hui beaucoup d'entres elles pensent que ce n’est pas fait pour elles». A tort.