Vente de Rafale à l'Inde: les yeux braqués sur l'Elysée

  • Le Premier ministre indien, Narendra Modi (g), est reçu par le président français François Hollande à l'Elysée le 10 avril 2015
    Le Premier ministre indien, Narendra Modi (g), est reçu par le président français François Hollande à l'Elysée le 10 avril 2015 Pool/AFP - Ian Langsdon
  • Le Premier ministre indien, Narendra Modi (d), est reçu par le président français François Hollande à l'Elysée le 10 avril 2015 Le Premier ministre indien, Narendra Modi (d), est reçu par le président français François Hollande à l'Elysée le 10 avril 2015
    Le Premier ministre indien, Narendra Modi (d), est reçu par le président français François Hollande à l'Elysée le 10 avril 2015 AFP - Alain Jocard
  • Fiche technique de l'avion de combat Rafale en négociation avec l'Inde
    Fiche technique de l'avion de combat Rafale en négociation avec l'Inde AFP - V.Lefai/P.Deré
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Centre Presse Aveyron

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, effectuait vendredi à Paris une visite susceptible de déboucher sur une annonce majeure concernant le projet de vente à Delhi de dizaines d'avions de combat français Rafale.

Il s'agirait d'une très bonne nouvelle pour l'avion de Dassault qui n'a connu son premier succès commercial qu'en février dernier, avec la vente de 24 Rafale à l'Egyte, après une série de six échecs à l'export.

M. Modi est arrivé à 16H00 (14H00) à l'Elysée pour des entretiens avec le président François Hollande, alors que des représentants des deux pays discutaient d'arrache-pied pour faire avancer les négociations lancées il y a trois ans.

M. Hollande a indiqué qu'il espérait "avancer" sur ce dossier au cours de cette visite. "Mais il y aura d'autres rencontres et nous verrons bien comment nous pouvons finaliser ce possible contrat", a-t-il ajouté, à quelques heures de sa rencontre avec M. Modi.

"Il y aura une annonce" sur les Rafale à l'issue des entretiens à l'Elysée, a affirmé dans l'après-midi une source proche du dossier, sans plus de précisions, alors que les deux dirigeants doivent faire des déclarations à la presse vers 18H00 (16H00 GMT).

Le format d'acquisition tout comme le nombre d'appareils concernés a toutefois évolué, selon une source gouvernementale française et des médias indiens.

La négociation porte désormais sur l'achat d'une flotte de "jusqu'à 40" appareils, voire 60 à 63 appareils qui ne seraient plus construits en Inde mais achetés "sur étagère", directement en France, selon le journal Hindustan Times et le spécialiste indien des questions de défense, Saurabh Joshi. Le contrat pourrait ainsi atteindre jusqu'à 7 milliards d'euros.

Depuis des mois, le contrat en discussion, soit la vente de 126 avions dont 108 seraient fabriqués en Inde, achoppe sur différents obstacles, le dernier en date portant sur le coût global du contrat, plus élevé que prévu en raison de la nécessité de constituer une chaine d'assemblage et de sous-traitants en Inde.

Selon la presse indienne, M. Modi, arrivé au pouvoir en 2014, veut désormais sortir de l'impasse devant l'urgence à moderniser l'armée de l'air indienne, équipée en partie d'antiques Mig-21 et 27 russes, et a décidé pour cela de procéder à une acquisition sur étagère plus que d'attendre des transferts de technologie.

"La question des Rafale est toujours en discussion et nous devrions être en mesure d’avancer sur des bases mutuellement acceptables", a seulement lâché M. Modi jeudi au quotidien français Le Figaro.

- Le 'Make in India' à l'honneur aussi-

Sur fond de relations tendues avec l'Inde et la Chine, l'Inde, l'un des plus gros importateurs d'armes du monde, s'est lancée dans un vaste programme de modernisation de sa défense, d'un coût de 100 milliards de dollars.

Le nucléaire devrait également figurer au coeur des discussions, avec l'espoir côté français de progresser sur la vente de six réacteurs nucléaires EPR à l'Inde, soit une capacité de 10.000 mégawatts.

Le dirigeant nationaliste hindou, banni d'Europe après des émeutes antimusulmanes dans son Etat du Gujarat en 2002, effectue à Paris puis Berlin son premier déplacement en Europe, où il devrait cette fois recevoir un accueil fastueux, fort des performances économiques de l'Inde qui affiche une croissance supérieure à la Chine.

Vendredi matin, il a été reçu au siège du patronat français (Medef) pour des discussions axées sur la promotion de l'Inde comme base industrielle, notamment à l'export, et pôle d'investissement. Il visitera aussi samedi le site d'Airbus, à Toulouse (sud-ouest).

"Je me réjouis de me rendre en France pour renforcer l'implication française dans notre programme +Make in India+ (Venez fabriquer en Inde, ndlr), en particulier dans le secteur de la défense", a-t-il écrit sur son compte Facebook.

M. Modi, largement élu il y a près d'un an sur la promesse de relancer l'investissement et l'emploi, mise sur sa capacité à imposer l'Inde comme plateforme de production et d'exportation.

Le dirigeant indien fera ensuite étape en Allemagne, première économie de la zone euro, pour inaugurer la plus grande foire industrielle du monde à Hanovre et rencontrer la chancelière Angela Merkel.

Source : AFP

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