Drogue au volant : des chiffres inquiétants pour l’Aveyron

Le procureur de la République de l’Aveyron, Yves Delpérié prévient : «En matière de stupéfiants au volant, j’engage systématiquement des poursuites, les choses sont claires.» L’usage des stupéfiants, constaté chez le chauffard qui a fauché mortellement le policier à Aubin vendredi dernier, est un phénomène devenu de plus en plus visible avec le développement des moyens de détection.

Et l’Aveyron n’y échappe pas. L’an passé, sur plus de 625 contrôles de stupéfiants effectués par les forces de l’ordre dans le département, 507 se sont révélés positifs. Depuis le début de l’année, ce sont 72 conducteurs qui ont été contrôlés, et 55 d’entre eux ont été positifs. Ici, comme au niveau national, la lutte contre l’usage des stupéfiants au volant est érigée en «priorité».

Des dispositifs de détection qui seront simplifiés

Sauf que les systèmes de dépistages «restent chers, déplorent Yves Delpérié, et ils sont longs car ils nécessitent une prise de sang pour la confirmation». «Le gouvernement travaille pour rendre le dépistage des stupéfiants bien plus rapide et moins cher», assure le procureur de la République. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a rappelé, à l’occasion du lancement de l’expérimentation de nouveaux tests de détection salivaire du cannabis, qu’il faisait de la conduite «en état d’addiction» une «priorité absolue».

Les nouveaux tests de dépistage qui sont actuellement expérimentés sont plus simples et peuvent être effectués sur le bord de la route. Ils ont surtout l’avantage de ne pas nécessiter de prise de sang. En clair, ils vont permettre en quelques minutes, et sans manipulation, de savoir si le conducteur a consommé du cannabis, de l’ecstasy, des amphétamines, de la cocaïne ou des opiacés.