Grande-Bretagne: un suspense à trois inconnues sur le vainqueur, le Brexit et le futur de l'Ecosse

  • Un bureau de vote dans le sud-est de l'Angleterre, le 7 mai 2015
    Un bureau de vote dans le sud-est de l'Angleterre, le 7 mai 2015 AFP - ADRIAN DENNIS
  • Montage de deux portraits du Premier ministre David Cameron et du chef des travaillistes Ed Miliband
    Montage de deux portraits du Premier ministre David Cameron et du chef des travaillistes Ed Miliband AFP - ADRIAN DENNIS
  • Des religieuses sortent d'un bureau de vote de Londres, le 7 mai 2015 Des religieuses sortent d'un bureau de vote de Londres, le 7 mai 2015
    Des religieuses sortent d'un bureau de vote de Londres, le 7 mai 2015 AFP
  • Ed Miliband et sa femme Justine Thornton, à leur arrivée le 7 mai 2015 au bureau de vote de Sutton, près de Doncaster
    Ed Miliband et sa femme Justine Thornton, à leur arrivée le 7 mai 2015 au bureau de vote de Sutton, près de Doncaster AFP - OLI SCARFF
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Centre Presse Aveyron

Les Britanniques votaient jeudi à l'occasion de législatives ultra-serrées à trois inconnues : le nom du vainqueur - qui sera le conservateur David Cameron ou le travailliste Ed Miliband -, le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, et la question de l'indépendance de l'Ecosse.

De Belfast à Cardiff, d'Édimbourg à Londres, plus de 45 millions d'électeurs étaient invités à se rendre dans les 50.000 bureaux de vote ouverts jusqu'à 21H00 GMT. Heure à laquelle sera diffusé un premier sondage de sortie des urnes.

Les lieux sont parfois insolites, avec des urnes ouvertes dans des pubs, des écoles primaires, des églises, un bus scolaire, une caravane, un moulin à vent, une maison de retraite et même un temple hindou, une piscine municipale et un funérarium.

Les principaux dirigeants avaient rempli leur devoir électoral dans la matinée, qu'il s'agisse du Premier ministre sortant David Cameron, accueilli par une poignée de manifestants; du chef de l'opposition travailliste Ed Miliband; du vice-Premier ministre libéral démocrate Nick Clegg et du leader du parti europhobe UKIP, Nigel Farage, tous deux menacés de défaite.

En Ecosse, la chef de file des nationalistes écossais du SNP Nicola Sturgeon est apparue tout sourires : elle espère un raz-de-marée et à terme un regain de soutien pour son rêve d'indépendance.

Seul couac significatif, la police a ouvert des enquêtes sur des tentatives d'intimidation en Irlande du Nord, où plusieurs engins explosifs ont explosé sans faire de victimes ces derniers jours.

Les titres de la presse londonienne soulignaient avec emphase jeudi l'incertitude du résultat, et la gravité des enjeux.

"Le jour du jugement dernier", titrait ainsi le Times conservateur, avec une photo du parlement de Westminster dans un ciel d'apocalypse.

"Cela ne pourrait pas être plus serré", constatait le Guardian de gauche, livrant le dernier sondage ICM. Celui-ci plaçait à égalité conservateurs et travaillistes à 35%, devant l'Ukip à 11% et les libéraux-démocrates à 9%. Environ 14% des électeurs se disaient indécis à quelques heures du scrutin, selon Yougov.

- Elizabeth II s'abstient -

Les citoyens britanniques, les ressortissants du Commonwealth et de la République d'Irlande résidant au Royaume-Uni, âgés de 18 ans ou plus, sont habilités à cocher au crayon le candidat de leur choix. Ils sont 3.971 en lice à l'échelon national.

Sur Facebook, qui veut encourager la participation, mesurée à 65% en 2010, ils étaient près de 2 millions à avoir cliqué un bouton "I am a voter" en milieu d'après-midi. Des centaines de milliers ont dévoilé leur choix sous le mot dièse "#IVoted" sur Twitter, ignorant les restrictions liées à la confidentialité du vote.

La commission électorale ayant découragé les selfies à l'intérieur des bureaux de vote, de nombreux électeurs se sont rabattus sur des photos de chiens attendant le retour de leurs maîtres en train de voter.

Seuls les Lords et les prisonniers ne peuvent pas voter, tandis la reine Elizabeth II s'abstient, en vertu de sa sacro-sainte neutralité.

Les premiers résultats sont attendus aux alentours de minuit. La tenue en parallèle d'élections locales dans tout le pays, sauf à Londres et en Écosse, ralentira le dépouillement.

David Cameron, 48 ans, et Ed Miliband, 45 ans, sont tous deux susceptibles de revendiquer la victoire après une nuit blanche, si le résultat est aussi serré que prévu. Les chiffres définitifs ne sont pas attendus avant vendredi après-midi.

Dans le cas probable où aucun des deux grands partis n'obtient la majorité absolue de 326 sièges à la chambre des Communes, des tractations commenceront immédiatement avec les plus petites formations, ravies de se voir transformées en "faiseurs de roi".

- Combinaison gagnante -

En 2010, cinq jours avaient été nécessaires pour aboutir à la formation d'un gouvernement de coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates. Mais les experts envisagent des négociations autrement plus compliquées et longues, avec à la clef une combinaison politique potentiellement instable.

Le parti centriste des Lib-dems est bien placé, comme en 2010, pour offrir ses services à droite ou à gauche, s'il conserve suffisamment de sièges pour faire la différence.

Le SNP espère rafler une cinquantaine des 59 circonscriptions écossaises essentiellement aux dépens du Labour, quitte à les soutenir paradoxalement à Westminster.

Les autres petits partis demeurent marginaux dans l'équation : l'Ukip, malgré ses 14% dans les sondages, peinera à décrocher plus de cinq députés. Les Verts en escomptent un avec 5% et les unionistes du DUP nord-irlandais au moins neuf.

Une réélection de Cameron raviverait les appréhensions des autres capitales européennes, le dirigeant tory ayant promis de tenir un référendum pour ou contre le maintien du Royaume-Uni dans l'UE d'ici fin 2017, qui risque de se traduire par un "Brexit", une contraction pour "British-exit".

Source : AFP

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