PS: les militants choisissent la ligne du parti, participation dans l'expectative

  • Jean-Christophe Cambadelis le 6 mars  2015 à Montpellier
    Jean-Christophe Cambadelis le 6 mars 2015 à Montpellier AFP/Archives - Pascal Guyot
  • Martine Aubry le 9 mars 2015 à Lille
    Martine Aubry le 9 mars 2015 à Lille AFP - PHILIPPE HUGUEN
  • Christian Paul à l'Assemblée nationale le 13 février 2015 à Paris
    Christian Paul à l'Assemblée nationale le 13 février 2015 à Paris AFP/Archives - Stephane de Sakutin
  • Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, le 19 février 2015 à l'Assemblée nationale à Paris
    Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, le 19 février 2015 à l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - MARTIN BUREAU
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Centre Presse Aveyron

Les militants socialistes votent jeudi sur la ligne de leur parti, choisissant entre quatre textes programmatiques avant le congrès du PS à Poitiers, en juin, un vote censé définir l'attitude du Parti vis-à-vis de l'exécutif d'ici à 2017.

Une prudente expectative domine chez les responsables socialistes quant à la participation, plusieurs ténors se gardant d'avancer tout pronostic.

131.000 militants "actifs", selon les chiffres de la rue de Solférino, sont invités à voter dans les 3.200 sections du parti entre 17 et 22h, mais les résultats définitifs ne seront connus que vendredi en fin d'après-midi. De premières tendances pourraient émerger dans la nuit de jeudi à vendredi, indique-t-on au siège du PS.

"80.000 militants, ce sera satisfaisant, si on est à 70.000, ça sera raisonnable. En dessous, ça risque d'être vraiment embêtant", commente sans illusion un responsable socialiste.

Quatre "motions" (textes d'orientation politique) sont en lice. Les militants socialistes devront départager le 28 mai les premiers signataires des deux arrivées en tête: le vainqueur sera le premier secrétaire.

Jean-Christophe Cambadélis, désigné à la tête du parti uniquement par son Conseil national ou "parlement" au moment de l'exfiltration d'Harlem Désir vers le gouvernement, espère cette fois-ci l'approbation des militants.

Toujours soucieux de convergence et de rassemblement dans un parti tiraillé sur son attitude à l'égard du gouvernement, le premier secrétaire est parvenu à obtenir le soutien de la quasi-totalité des ministres, le Premier d'entre eux Manuel Valls inclus, ainsi que de Martine Aubry, l'ancienne numéro un du parti, qui fut pourtant souvent critique du gouvernement depuis 2012. La maire de Lille s'est montrée cependant bien discrète lors de cette campagne pour les motions.

- "Partis sur la pointe des pieds" -

Fort de ces soutiens, Jean-Christophe Cambadélis ambitionne d'arriver en tête. "On espère entre 50 et 55% (des votes). Rien n'est acquis.", déclare, très prudent, ce même responsable socialiste. 50,1% seraient satisfaisant, a assuré le premier secrétaire.

Dans un entretien au Parisien, le député de Paris souhaite que le PS aille "vers un parti de masse" et déplore "l'entre-soi". "Il faut que les militants socialistes se tournent vers les Français et arrêtent de se regarder le nombril".

Les trois autres motions espèrent réunir plus de 50% à elles trois, ce qui porterait un coup sérieux à la crédibilité et l'audience de la motion A.

La motion B, menée par le député Christian Paul, est soutenue par la gauche du parti et les "frondeurs", qui ont donné de la voix contre l'accentuation libérale de la politique de l'exécutif.

"Je ne fais aucun pronostic chiffré ni de participation ni de résultats. Il y a trois mois, on nous disait que c'était un congrès écrit d'avance, que tout était joué et aujourd'hui, c'est exactement le contraire", a déclaré Christian Paul à l'AFP.

Chaque camp reconnaît en privé que, sauf surprise de taille, la motion B arrivera deuxième.

"Si nous n'avions pas été là, le congrès du PS aurait été un moment d'intense tristesse. Nous avons réveillé le PS", a-t-il ajouté.

Contestant tout supposé glissement libéral de l'actuelle majorité PS, Bruno le Roux, chef de file des députés socialistes, a plaidé jeudi: "la gauche, c'est notre ADN. Pas besoin de voter pour une motion dite frondeuse pour que le centre du PS soit vraiment à gauche: il l'est avec Jean-Christophe Cambadélis".

Se voulant la "troisième voie", la motion D menée par la députée Karine Berger, soutient le gouvernement tout en voulant se démarquer à la fois des textes A et B. Elle souhaite une réorganisation complète du parti.

"On est tous très prudents parce que l'on sait que certains militants ont pu partir sur la pointe des pieds. C'est quelque chose qui se concrétisera ou pas dans les jours qui viennent, dans le vote. On espère que le parti est beaucoup plus mobilisé que beaucoup ne le craignent", développe la députée des Hautes-Alpes.

"Ils vont fédérer le ni-ni, mais c'est tout. Cela ne peut faire plus de 10-12%", envisage une personnalité de la motion A.

Enfin Florence Augier, première signataire de la motion C, veut défendre "les militants de terrain et s'inquiète d'une "forte défiance vis-à-vis du parti".

Le poids obtenu par chaque motion déterminera la place de leurs représentants dans les instances dirigeantes (Bureau national, Conseil national) et dans les fédérations, une répartition qui donne lieu généralement à de savantes tractations à l'approche du congrès.

Source : AFP

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