Tribunal: huit mois ferme et mandat de dépôt pour violences conjugales

"Il n’y a rien de pire qu’un alcoolique qui s’ignore, car il a la certitude qu’il n’est un danger pour personne". Le substitut du procureur de la République, Chérif Chabbi, n’a pas mâché ses mots à l’encontre d’un homme de 34 ans, prévenu de violences conjugales, qui était jugé vendredi, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Rodez.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, à Villefranche-de-Rouergue, les gendarmes sont intervenus au domicile du couple pour mettre fin à la dispute qui avait éclaté entre eux. Le prévenu, déjà sous le coup d’un sursis, était rentré particulièrement éméché d’une soirée, aux alentours de 2 heures du matin. Sa compagne le lui reprochant, ils en sont venus aux mains. Il a reconnu lui avoir "mis quelques gifles" et l’avoir "attrapée par les bras pour la maintenir parce qu’elle (le) frappait". Une version que la présidente de l’audience, Céline Gruson, a eu du mal à entendre: 'À vous écouter, c’est vous la victime!"

L’avocate du prévenu a expliqué devant les magistrats que son client avait "un véritable problème avec l’alcool qui doit être soigné". "Il n’y a aucun élément dans ce dossier qui démontre des violences régulières", a ajouté son conseil.

Le parquet a requis une peine de deux ans d’emprisonnement, dont une année avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans, et notamment réclamé son maintien en détention et une obligation de soins; le tribunal a finalement choisi de condamner le Villefranchois à une peine de huit mois de prison, assortie d’un mandat de dépôt.