Hollande en visite surprise chez les ex-Fralib, donne des signes à la gauche

  • Le chef de l'Etat François hollande (c) écoute le 4 juin 2015 deux employés de la nouvelle société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions, la Scop-Ti, ex-Fralib
    Le chef de l'Etat François hollande (c) écoute le 4 juin 2015 deux employés de la nouvelle société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions, la Scop-Ti, ex-Fralib POOL/AFP - PHILIPPE LAURENSON
  • Le président de la République, François Hollande, rend visite le 4 juin 2015, aux ex-Fralib à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône
    Le président de la République, François Hollande, rend visite le 4 juin 2015, aux ex-Fralib à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône POOL/AFP - PHILIPPE LAURENSON
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Centre Presse Aveyron

En visite surprise jeudi à Gémenos chez les ex-salariés de Fralib, devenue coopérative de production, François Hollande envoie un nouveau message à la gauche à la veille du congrès du PS, même si un nouveau recours au 49-3 semble possible pour faire passer la controversée loi Macron.

Cette visite intervient deux semaines après celle que le chef de l'Etat avait effectuée à Carcassonne auprès des salariés de Pilpa, qui ont eux aussi opté pour la reprise en Scop (société coopérative de production) de leur fabrique de glace.

"Je vous condamne à réussir, vous n'avez pas le droit d'échouer", a lancé le chef de l'Etat aux coopérateurs, soulignant la caractère exemplaire de leur lutte avant de dévoiler les nouveaux logo et slogan de l'entreprise : "Scop-Ti engagé sur l'humain, engagé sur le goût".

Pendant quatre ans, après la décision du groupe anglo-néerlandais Unilever de délocaliser la production de Gémenos en Pologne, les "Fralib", ex-producteurs des thés Lipton et infusions de l'Eléphant, étaient devenus le symbole du combat contre les délocalisations, veillant jour et nuit sur leurs machines.

En mai 2014, ils avaient réussi à arracher à Unilever un accord de fin de conflit, d'un montant total de 19,26 millions d'euros pour pouvoir monter leur projet, y investissant toutes leurs indemnités de licenciement (au total 177.00 euros).

Pour François Hollande, cette visite, maintenue secrète jusqu'au dernier moment, est un gage de fidélité à ses engagements depuis la primaire socialiste. Il était déjà venu à Gémenos en août 2011, avant de participer en février 2012, à un meeting de soutien à Paris. Il les avaient reçus trois mois après son élection à l'Elysée le 31 août 2012. Depuis, il a régulièrement suivi ce dossier.

Revêtant la blouse verte des salariés pour visiter l'entreprise, le président a goûté le fameux thé "1336", emblématique du nombre de jours de lutte menée face au géant Unilever, avant de parapher les trois contrats d'embauche signés jeudi et portant l'effectif à 27 salariés.

- 'Engagement tenu' -

"Vous nous aviez déclaré que vous étiez à nos côtés en tant que candidat et que si vous deveniez président vous le seriez en tant que président de la République. Au cours de ces longs mois de lutte et aujourd'hui encore, vous avez tenu cet engagement", a affirmé le directeur de l'usine, Marc Décugis.

Gérard Cazorla, délégué CGT devenu président de la Scop, ne s'est lui pas privé de lancer une petite pique sur les lois Macron, à propos des embauches du jour : "Nous, nous ne nous interrogeons pas pour savoir comment faciliter leur licenciement avant de les embaucher en CDI", a-t-il lancé avec un large sourire.

Pendant que le président labourait en territoire de gauche, certains s'inquiétaient à Paris, à la veille du congrès du PS, après les déclarations du ministre de l'Economie Emmanuel Macron évoquant un nouveau recours au 49-3 s'il en était besoin pour faire passer sa loi.

Evoquant de plus en plus souvent de façon allusive l'échéance de 2017 lors de ses interventions, le chef de l'Etat multiplie les déplacements à la rencontre des Français. "Il n'est ni en campagne, ni en précampagne", assure toutefois son entourage, soulignant surtout sa volonté de mettre en avant "les réussites" hexagonales, alors que le climat reste économique et social reste morose.

L'agenda du président en juin témoigne de cette volonté de proximité en multipliant les déplacements en province. Les 12, 13, et 14 juin, il se rendra successivement à Nantes, Angers, Le Mans et Bordeaux, des territoires de l'ouest où "il ne s'est pas rendu depuis plusieurs mois", souligne un de ses conseillers.

Source : AFP

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