Mexique: élections sur fond de manifestations violentes

  • Déploiement policier le 6 juin 2015 à Chilapa dans l'état de Guerrero
    Déploiement policier le 6 juin 2015 à Chilapa dans l'état de Guerrero AFP - Pedro PARDO
  • Des manifestants détruisent des bulletins de vote le 6 juin 2015 à Tixla dans l'état de Guerrero
    Des manifestants détruisent des bulletins de vote le 6 juin 2015 à Tixla dans l'état de Guerrero AFP - Pedro PARDO
  • Des policiers mexicains après des manifestations violentes le 6 juin 2015 à Zirahuen dans l'état de Michoacan
    Des policiers mexicains après des manifestations violentes le 6 juin 2015 à Zirahuen dans l'état de Michoacan AFP - ENRIQUE CASTRO
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Centre Presse Aveyron

Les Mexicains ont commencé à voter dimanche pour des élections législatives et locales sous tension, des manifestants ayant brûlé des bulletins de vote dans l'Etat du Guerrero et des enseignants menaçant de bloquer le scrutin.

Le gouvernement fédéral a déployé d'importants effectifs militaires et policiers pour tenter de garantir la sérénité des opérations de vote menacées de perturbations par des enseignants radicaux mobilisés contre une réforme de l'Education.

Malgré le dispositif, des manifestants et des parents des 43 étudiants probablement assassinés l'an dernier par un cartel lié au pouvoir local se sont emparés de matériel électoral à Tixtla et l'ont brûlé, empêchant ainsi l'ouverture d'au moins trois bureaux de vote.

"Tant qu'ils ne nous rendent pas nos fils, il n'y aura pas d'élections", affirme le père d'un des étudiants, qui refuse toujours de croire à la mort du jeune homme.

Ces incidents interviennent au terme d'une semaine marquée par des manifestations dans les Etats de Guerrero, Oaxaca et Chiapas, où une branche dissidente d'un syndicat d'enseignants a brûlé des milliers de bulletins de vote et saccagé plusieurs sièges de partis traditionnels.

Les forces de l'ordre sont particulièrement mobilisées à Oaxaca où les enseignants ont bloqué l'accès des dépôts de carburant provoquant des pénuries dans les stations service, avant que les autorités n'interviennent pour évacuer les manifestants.

"Les Mexicains veulent et ont le droit de voter en paix. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires dans le respect de la loi pour garantir ce droit", a déclaré le porte-parole du président Peña Nieto, Eduardo Sanchez.

- Un test pour Peña Nieto -

Le syndicat des enseignants (CNTE) réclame le retrait de la réforme de l'éducation, un projet phare du chef de l'Etat. D'autres personnels éducatifs dénoncent la collusion entre les hommes politiques et les cartels de la drogue.

Pendant la campagne électorale, au moins quatre candidats ont été tués, dont trois dans les Etats de Guerrero et Michoacan, en proie aux violences des narcotrafiquants.

Au moins dix personnes ont été tuées dans le Guerrero (sud) samedi lors d'affrontements "entre membres d'une même milice d'autodéfense", a indiqué le gouvernement de cet Etat, l'un des plus violents du pays.

"La probabilité que la violence puisse jouer un rôle dans le déroulement de l'élection, en limitant le vote ou en affectant les résultats, atteint un niveau sans précédent dans l'histoire de la démocratie mexicaine," estime Javier Oliva, expert en sécurité de l'Université autonome de Mexico.

Malgré ces incidents, les autorités ont exprimé leur confiance quant au bon déroulement du scrutin qui permettra d'élire 500 députés, neuf gouverneurs et environ 900 maires.

Ces élections constituent un test à mi-mandat pour le président Nieto et son parti, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui devrait emporter la majorité simple, en dépit des manifestations et des scandales politiques qui ont émaillé son mandat.

Un candidat dans l'Etat industriel de Nuevo Leon pourrait toutefois créé la surprise: Jaime "El Bronco" Rodriguez, qui a rompu avec le PRI, est donné favori dans les sondages. Il pourrait profiter du rejet des partis traditionnels et décrocher le premier siège de gouverneur indépendant de l'histoire du Mexique.

Source : AFP

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