Avec les «Baroudeurs de l'espoir», Diane Antakli s’engage pour la Syrie

  • Diane Antakli (deuxième en partant de la gauche) a fondé «Les Baroudeurs de l’espoir» avec trois amis : Sandra Gafari, Mohamed Zayani et Maria de la Bastida.
    Diane Antakli (deuxième en partant de la gauche) a fondé «Les Baroudeurs de l’espoir» avec trois amis : Sandra Gafari, Mohamed Zayani et Maria de la Bastida. LC
  • Diane Antakli vit à Paris depuis dix ans, elle travaille pour la chaîne Arte.
    Diane Antakli vit à Paris depuis dix ans, elle travaille pour la chaîne Arte. LC
Publié le , mis à jour
A paris, Lola Cros

Association. Née à Espalion d’un père syrien et d’une mère française, Diane Antakli a créé l’association «Les Baroudeurs de l’espoir» pour venir en aide au peuple syrien, face à l’urgence du terrain. Rencontre.

Quitter le costume de spectateur. Se lever de son fauteuil. Pour enfin devenir acteur. C’est la formule qu’aime Diane Antakli pour résumer l’état d’esprit de l’association qu’elle a créée en novembre dernier avec trois amis, «après avoir longtemps observé». Elle aime aussi le mot «baroudeur». Le nom est tout trouvé, ils seront «Les Baroudeurs de l’espoir».

«Redonner espoir» 

De l’espoir, Diane Antakli en a... malgré tout. Après cinq ans d’une guerre qui ravage sa deuxième patrie -son père est Syrien, très engagé sur le sujet, la jeune Espalionnaise, installée à Paris, «garde espoir. Pour tous ceux qui se battent au quotidien au risque de leur propre vie pour aider les plus démunis contre la faim, la soif, les bombardements quotidiens. Ne serait-ce que pour eux, bien sûr que je garde espoir!» Pourtant, la trentenaire sent son peuple lassé. «Les Syriens se sentent abandonnés à leur sort, sans perspective, confie la jeune femme. À nous de leur redonner espoir.» 

«Comme une piqûre de rappel»

Et si les médias semblent prendre leurs distances avec le conflit, «notre association doit agir comme une piqûre de rappel. Il faut rappeler cette réalité qui ne s’est pas tue parce que la couverture faiblit. La situation - catastrophique - reste strictement la même.» Ainsi, les Baroudeurs se sont concentrés sur deux axes principaux, en évitant soigneusement de glisser sur les terrains politique et religieux: l’aide médicale d’urgence et la rescolarisation des enfants.

«La quasi-totalité des hôpitaux est détruite à Alep, aujourd’hui l’urgence c’est d’assurer la logistique et la coordination entre tous les services d’urgence, détaille Diane Antakli. Aussi, nous travaillons à la rescolarisation des enfants, pour les sortir de la guerre, ne serait-ce qu’une journée par semaine.»

Diane Antakli (deuxième en partant de la gauche) a fondé «Les Baroudeurs de l’espoir» avec trois amis : Sandra Gafari, Mohamed Zayani et Maria de la Bastida.
Diane Antakli (deuxième en partant de la gauche) a fondé «Les Baroudeurs de l’espoir» avec trois amis : Sandra Gafari, Mohamed Zayani et Maria de la Bastida. LC

100 bénévoles sur le terrain

Compte tenu de l’impossibilité de se rendre sur le terrain, les Baroudeurs de l’espoir travaillent en partenariat avec une centaine de bénévoles syriens. «Ils appartiennent à une association structurée de confiance, «Les Maristes bleus», nous les avons rencontrés et accueillis à Paris pour établir notre collaboration, explique la présidente. Tous les mois, nous recevons un rapport très détaillé de leur part sur l’avancée de l’aide, et pour savoir précisément comment est utilisé l’argent que nous envoyons. Nous publions ces rapports sur notre site et envoyons une newsletter à nos donateurs pour assurer une transparence totale.»

Pas question pour la jeune femme de gaspiller le moindre euro. C’est d’ailleurs le principe des Baroudeurs, «1 donné = 1 investi». Ni frais de structure, ni d’organisation. «Je suis convaincue que les Français sont sensibles aux valeurs de solidarité et de générosité. Nous donnons tous une pièce de temps à temps à une personne dans la rue, des objets à Emmaüs... Alors pourquoi pas aider ces peuples ? Parce qu’ils sont loin ? s’interroge la jeune femme. Ils ont besoin de nous !»

«Il n’y a pas de petite action»

D’ici juin, elle espère récolter 20000, puis 100000 pour la fin de l’année. Déjà, le réseau des «baroudeurs» compte 30membres, autant de personnes prêtes à mettre à disposition leurs compétences. Comptables, avocats, webmasters font partie de l’équipe. Manque encore à l’appel un blogueur. Et Diane Antakli de rappeler qu’«il n’y a pas de petite action». «Tout un chacun peut participer avec des initiatives individuelles aux quatre coins de la France». Seule compte l’urgence du terrain. 

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