Grèce: nouvelle réunion de la zone euro, Tsipras à Bruxelles

  • Le Premier ministre grec Alexis Tsipras entre le président français François Hollande et le Premier ministre espagnol Mariono Rajoy le 22 juin 2015 à Bruxelles
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras entre le président français François Hollande et le Premier ministre espagnol Mariono Rajoy le 22 juin 2015 à Bruxelles AFP/Archives - EMMANUEL DUNAND
  • Le Premier ministre français Manuel Valls reçu par le 23 juin 2015 à Francfort
    Le Premier ministre français Manuel Valls reçu par le 23 juin 2015 à Francfort AFP - ARNE DEDERT
  • La Grèce et ses créanciers
    La Grèce et ses créanciers AFP - T. Eberding
  • Manifestation contre les mesures d'austérité le 23 juin 2015 à Athènes
    Manifestation contre les mesures d'austérité le 23 juin 2015 à Athènes AFP - LOUISA GOULIAMAKI
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Centre Presse Aveyron

La Grèce sera mercredi au centre d'une nouvelle réunion décisive des ministres des Finances de la zone euro, qui espèrent conclure un accord évitant au pays un défaut de paiement fin juin.

L'Eurogroupe doit se retrouver en fin d'après-midi à Bruxelles, pour la troisième fois en une semaine, afin d'évaluer les propositions grecques avant le sommet de l'Union européenne jeudi et vendredi qui devrait aborder la dette grecque.

De son côté, le Premier ministre grec Alexis Tsipras rencontrera les dirigeants de l'UE, de la BCE et du FMI, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et Christine Lagarde.

Alexis Tsipras avait déjà eu lundi au siège de l'Union européenne des entretiens avec les dirigeants des trois institutions à l'occasion d'une réunion extraordinaire des chefs des pays de la zone.

Athènes y avait présenté ses nouvelles propositions sur des économies de 8 milliards d'euros à effectuer en 2015 et 2016, jugées positives par les créanciers en vue de la conclusion d'un accord visant à débloquer des prêts à la Grèce, qui risque un défaut de paiement fin juin.

Le Premier ministre français Manuel Valls, lors d’une rencontre avec la presse allemande mardi à Francfort, a estimé qu'Athènes et ses créanciers était "très près" d'un accord. "Le sommet d’hier (lundi) a permis de constater que le gouvernement grec a pris ses responsabilités avec des propositions courageuses" en présentant des propositions "sérieuses", a-t-il dit.

Même son de cloche d'Athènes où le porte-parole du gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, a indiqué que "les 48 prochaines heures seront décisives".

- 'Travail intensif' -

Les discussions avaient repris entre experts mardi à Bruxelles où certains négociateurs grecs sont restés jusqu'à l'Eurogroupe de mercredi.

Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des Affaires économiques, souhaite présenter ce jour-là "les paramètres d'un accord", à la veille d'un sommet européen, prévu de longue date à Bruxelles jeudi.

Ce sera moins de cinq jours avant la date-butoir d'un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros dû par la Grèce au FMI, qui alimente les craintes de défaut de paiement.

Le déblocage d'une tranche de prêt des créanciers toujours en suspens (7,2 milliards d'euros), ou un geste financier de la BCE, sera nécessaire pour qu'Athènes honore cette échéance. Or rien ne sera possible sans ratification de l'accord par plusieurs parlements d'Europe, dont ceux de l'Allemagne et de la Grèce.

Dans ce calendrier serré, "un travail vraiment intensif" reste à faire avec la Grèce, avait souligné lundi la chancelière Angela Merkel. Il s'agit notamment de travailler "sur deux sujets", selon M. Moscovici, qui a cité la répartition des différents taux de TVA et la réforme des retraites.

Le gouvernement grec continue aussi d'insister pour que l'accord règle la question de la dette, sujet sur lequel les partenaires d’Athènes se sont montrés beaucoup plus prudents.

Le retour prévu de la TVA à 23% dans le secteur de la restauration, en vigueur entre 2011 et 2013, est déjà qualifié de "baiser de la mort" par le président de l'association des chaînes de restauration (SEPOA), Thanassis Papanikolaou.

D'autres protestations se font entendre au sein de Syriza, la gauche radicale au pouvoir depuis cinq mois, sans pour l'instant menacer l'approbation d'un accord au parlement où le parti dispose de 149 députés sur 300, associé au petit parti de droite souverainiste Grecs indépendants (Anel, 13 députés).

- 'Un accord contre le peuple' -

La Grèce a de surcroît accepté le principe d'une prolongation de son plan d'aide actuel au-delà du 30 juin, alors qu'elle souhaitait sortir de la tutelle de ses créanciers.

Des députés de l'aile gauche de Syriza ont dénoncé les nouveaux sacrifices demandés à la population. L'un d'eux, Vangelis Diamantopoulos, a écrit sur sa page Facebook que "la tactique du +il n'y a pas d'alternative+ ne peut pas être la marque de la gauche".

Mais plusieurs ministres sont venus au secours d'Alexis Tsipras, évoquant, comme le vice-ministre de la Réforme administrative, Georgios Katrougalos, "un mal nécessaire". Le Premier ministre avait défendu lundi soir des propositions qui préservent "la justice sociale".

Plusieurs milliers de sympathisants du syndicat du Parti communiste (Pame) ont manifesté mardi soir à Athènes pour dénoncer un "accord contre le peuple".

Les bourses européennes, dont celle d'Athènes, voyant s'éloigner le scénario du pire, ont pour leur part grimpé toute la journée. A New York, Wall Street a légèrement progressé, le Nasdaq battant un record pour la seconde séance consécutive, dans un marché tranquille face à l'avancée des négociations sur la Grèce.

Mercredi matin en Asie, la bourse de Tokyo a ouvert en nouvelle hausse pour atteindre un niveau inédit en 18 ans et demi, portée notamment par les espoirs d'accord sur le dossier grec.

Le conseil des gouverneurs de la BCE a de nouveau relevé mardi matin le plafond du financement d'urgence (ELA) qu'elle apporte aux banques grecques depuis plusieurs mois. Face aux retraits des épargnants, c'est la quatrième fois que la BCE augmente ce plafond en une semaine.

Source : AFP

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