Trafic d’héroïne à Villefranche : condamnations en série

  • Les faits qui datent de 2010 ont été jugés mercredi devant le tribunal de Rodez.
    Les faits qui datent de 2010 ont été jugés mercredi devant le tribunal de Rodez. CP
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R.B.

Justice. Huit personnes originaires du Villefranchois et d’Albi ont été jugées mercredi par tribunal correctionnel de Rodez dans une affaire de trafic et consommation d’héroïne.

L’affaire, révélée par un simple signalement à la gendarmerie de Villefranche-de- Rouergue, avait fait grand bruit à l’époque. Elle avait permis, après une longue enquête, de mettre à jour un important trafic de stupéfiant, de l’héroïne en l’occurrence, entre l’Espagne, le Villefranchois et Albi (Tarn). Et même si au final des quantités dérisoires de drogues avaient été retrouvées par les forces de l’ordre, selon les écoutes téléphoniques, mais aussi et surtout selon les aveux des principaux mis en cause lors de leur garde à vue, entre fin 2010 et juin 2012, ce sont plusieurs kilos d’héroïne qui auraient été acheminés depuis l’Espagne pour être consommés et parfois revendus «entre amis», en Aveyron et dans le Tarn. Des allers-retours réguliers «parfois deux par semaines», pour acheter à chaque fois une trentaine de grammes.

Sept ou 8 grammes par jour

Des faits qui ont conduit hier huit personnes à la barre du tribunal correctionnel de Rodez. Les prévenus dans cette affaire, tous trentenaires, voire davantage - un 9e, actuellement en détention, a bénéficié d’un renvoi - avaient en commun au moment des faits d’être de gros consommateurs de drogue. Jusqu’à 7 ou 8 g d’héroïne par jour pour certains. «Les voyages en Espagne finançaient ma consommation. Sur 10 g achetés, j’en revendais trois, le reste c’était pour moi. J’étais complètement accro», confesse l’une des Albigeoises mises en cause. Si cette dernière et son cercle d’amis (4 personnes) ont été pris dans les filets des enquêteurs villefranchois, c’est qu’ils ont eu parfois à faire «en dépannage», à celle qui alimentait en héroïne un petit réseau d’amis Villefranchois. Mercredi, tour à tour à la barre du tribunal, tous les prévenus ont fait savoir qu’ils ont cessé de consommer de l’héroïne, qu’ils suivent un traitement de substitution et qu’à des degrés divers, ils regrettent leurs gestes.

Sursis et obligations de soins

Pas de quoi, toutefois amadouer le substitut du procureur Antoine Wolff, visiblement très agacé «de voir certains prévenus minimiser leurs actes en parlant de petit trafic. Le petit trafic l’est uniquement dans l’esprit de ceux qui le commettent !»Le représentant du ministère public requiert par conséquent des peines allant de 6 à 30 mois de prison et des amendes de 3000 à 10000€. Les juges du siège seront finalement beaucoup plus sensibles aux arguments des avocats de la défense. Les huit prévenus ont finalement été condamnés à des peines allant de 24 mois de prison dont 18 mois de sursis, 2 ans de mise à l’épreuve et 2000€ d’amende pour la peine la plus lourde, à 4 mois de prison avec sursis, pour la plus clémente. Tous sont également soumis à une obligation de soins.

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