Valls entame en Colombie son premier déplacement sud-américain

  • Le Premier minstre Manuel Valls le 24 juin 2015 à l'Elysée à Paris
    Le Premier minstre Manuel Valls le 24 juin 2015 à l'Elysée à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls entame jeudi en Colombie son premier déplacement latino-américain en tant que Premier ministre, où le plus hispanique des chefs de gouvernement français doit notamment porter des dossiers commerciaux, climatiques et sécuritaires.

M. Valls, né espagnol et donc parfaitement bilingue, est arrivé mercredi soir à Bogota pour un dîner avec des membres de la société civile colombienne.

Mais la visite entre réellement dans le vif du sujet jeudi, avec notamment une rencontre avec le président colombien Juan Manuel Santos à 10h15 heure locale (15h15 GMT), suivie d'une conférence de presse commune.

Le Premier ministre est accompagné de sa compagne Anne Gravoin, qui participe pour la première fois à un voyage officiel de Matignon. La délégation comprend aussi une quarantaine d'hommes d'affaires et deux membres du gouvernement: Fleur Pellerin (Culture) et Matthias Fekl (Commerce).

Au programme prévu est venu s'ajouter un dossier d'actualité de dernière minute: celui de l'affaire des écoutes par les services américains des trois derniers présidents français (Chirac, Sarkozy, Hollande), révélée par le site WikiLeaks en collaboration avec Libération et Mediapart.

Manuel Valls avait légèrement décalé mercredi son décollage pour Bogota, afin de s'exprimer sur le sujet à l'Assemblée nationale à Paris. Il avait dénoncé des "pratiques inacceptables" d'écoutes par les États-Unis, "un pays ami", et réclamé "un code de bonne conduite" entre pays "alliés".

Le déplacement de M. Valls vise principalement à renforcer les échanges économiques franco-colombiens, qui ont déjà triplé depuis 2005 pour avoisiner 1,6 milliard d'euros, et à s'assurer du soutien de Bogota pour arracher un accord contraignant sur les émissions de gaz à effet de serre en fin d'année lors de la COP 21 organisée en France.

Paris se montre confiant sur l'engagement de la Colombie en faveur d'un accord, même si le pays est un producteur significatif de pétrole et de charbon, les deux principales sources mondiales de CO2.

Après une matinale cérémonie de levée des couleurs au lycée français de Bogota, Manuel Valls ouvre un forum économique franco-colombien destiné à renforcer les liens commerciaux.

- Soutien au processus de paix -

La France n'est pour l'heure que le huitième partenaire commercial de la Colombie, mais ses entreprises sont les premiers employeurs privés dans le pays, via notamment le groupe de supermarchés Casino et sa filiale locale Exito.

Le voyage, qui suit la venue de M. Santos en France en janvier, est aussi l'occasion pour Manuel Valls d'afficher le soutien de la France au processus de paix avec les Farc - sur fond de reprise des hostilités entre l'armée et la guérilla marxiste ces dernières semaines.

Dans un entretien publié par le quotidien colombien El Tiempo jeudi, Manuel Valls se dit "impressionné" par la détermination du président Santos à parvenir "à un accord de paix durable et juste".

"La France se trouve naturellement aux côtés de la Colombie pour la soutenir dans la période de post-conflit", assure M. Valls, qui doit visiter dans l'après-midi le centre "Mémoire, paix et réconciliation" dédié aux victimes des conflits civils colombiens.

L'aide française à la mise en place d'une gendarmerie, mais aussi des coopérations en matière de droit et de justice (modernisation du cadastre, règlements des différends individuels liés à la guerre civile) seront notamment sur la table.

Le conflit colombien, le plus ancien d'Amérique latine, a fait officiellement quelque 220.000 morts et plus de six millions de déplacés en plus d'un demi-siècle.

Dans le domaine de la sécurité, la collaboration franco-colombienne s'illustre aussi par la présence récente (depuis 2013) dans le pays d'une poignée de policiers français engagés dans la lutte contre le trafic de cocaïne.

Le déplacement officiel se poursuit vendredi à Medellin, la deuxième ville colombienne, objet d'une transformation spectaculaire par rapport à son triste visage de capitale du trafic de la cocaïne dans les années 90.

M. Valls se rendra ensuite vendredi après-midi et samedi en Equateur, où il rencontrera le président socialiste Rafael Correa.

L'occasion de revenir sur le dossier WikiLeaks: le fondateur du site Julian Assange, qui refuse de se rendre en Suède pour répondre à des accusations de viol, est protégé par l'ambassade équatorienne à Londres.

Source : AFP

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