Les marchés financiers en pleine tourmente en raison de la crise grecque

  • File d'attente devant un distributeur de billets le 28 juin 2015 à Athènes
    File d'attente devant un distributeur de billets le 28 juin 2015 à Athènes AFP - ANGELOS TZORTZINIS
  • Des traders le 29 juin 2015 à Tokyo
    Des traders le 29 juin 2015 à Tokyo AFP - YOSHIKAZU TSUNO
  • La crise financière grecque
    La crise financière grecque AFP - G. Handyside/J. Storey, jfs/pld
  • Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse le 26 juin 2015 à Bruxelles
    Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse le 26 juin 2015 à Bruxelles AFP/Archives - THIERRY CHARLIER
  • Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à la sortie de son bureau le 28 juin 2015 à Athènes
    Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à la sortie de son bureau le 28 juin 2015 à Athènes AFP - ARIS MESSINIS
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Centre Presse Aveyron

Les marchés financiers, Bourses européennes et asiatiques en tête, étaient plombés lundi par les craintes de voir la Grèce sortir de la zone euro alors que le pays tente de préserver son système financier après l'échec des discussions avec ses créanciers.

Les marchés européens subissaient de plein fouet la dégradation de la situation en Grèce.

Vers 09H30 (07H30 GMT), la Bourse de Francfort perdait 4,23%, Paris 4,00%, Londres 2,15%, Madrid 4,38% et Milan 4,33%.

L'euro faiblissait mais sans excès à 1,1081 dollar, après être passé sous les 1,10 dollar dans les échanges asiatiques, contre 1,1160 dollar en fin de semaine dernière à New York.

Le marché de la dette traversait également une zone de turbulences. Le taux d'emprunt à 10 ans de la Grèce bondissait à 14,574%, au plus haut depuis fin 2012 (contre 10,845% vendredi à la clôture).

Dans la foulée, les dettes des pays du sud de la zone euro souffraient. Le taux de l'Espagne progressait à 2,317% (contre 2,110%) tout comme celui de l'Italie à 2,350% (contre 2,150%).

"Le papillon grec semble sur le point de causer une tempête sur les marchés financiers", résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les marchés voulaient pourtant croire jusqu'à présent à une issue positive, comme le montrait la progression des indices la semaine dernière.

"Les marchés pensaient qu'un accord était possible (...) donc ils réagissent", a commenté lundi le ministre français des Finances Michel Sapin.

Les négociations entre Athènes et ses créanciers ont spectaculairement échoué samedi soir, laissant présager que la Grèce fera défaut de paiement cette semaine et risque de se retrouver éjectée de la zone euro à terme.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a provoqué la stupeur dans la nuit de vendredi et à samedi avec l'annonce d'un référendum sur les exigences de ses créanciers, prévu le 5 juillet, après cinq mois de négociations avec l'UE, la BCE et le FMI.

Le plan d'aide au pays va donc s'achever mardi 30 juin et la Grèce ne devrait pas être en mesure de rembourser une échéance de 1,5 milliard d'euros au FMI le même jour, augmentant la perspective du défaut de paiement et possiblement d'une sortie de la Grèce de la zone euro.

Dans la foulée, la Grèce a annoncé la fermeture des banques jusqu'au 6 juillet et l'instauration d'un contrôle des capitaux. La Bourse d'Athènes restera quant à elle fermée jusqu'au 7 juillet.

De leur côté, les responsables européens se sont voulus rassurants et ont estimé que la zone euro pourrait surmonter une sortie de la Grèce.

Les espoirs d'un accord de dernière minute n'ont toutefois pas entièrement disparu notamment parce que la Banque centrale européenne (BCE) a donné un répit à la Grèce en maintenant intact le plafond de fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques (prêts ELA), alors que beaucoup craignaient qu'elle ne leur coupe les vivres.

- "Des propositions ce midi" -

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, "fera des propositions ce midi" pour tenter d'éviter la sortie de la Grèce de la zone euro, a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. Et le ministre français des Finances Michel Sapin a assuré que la négociation "peut reprendre à tout moment".

Certains analystes, comme ceux de la banque suédois Nordea, estiment pour leur part que la possibilité d'un "Grexit" est prématurée, même si "l'horizon s'est encore assombri".

"Lundi sera une journée volatile, mais nous ne nous attendons pas à une nouvelle crise financière", indiquent-ils.

La zone euro a notamment mis en place de nombreux pare-feux et assaini les banques depuis la crise de la dette de 2010-2012, sans compter les outils à disposition de la BCE et notamment le programme de rachats d'actifs qui est en cours.

"Le Grexit a commencé mais, la BCE aidant, il ne sera pas contagieux au reste de la zone euro", estime Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities.

Les marchés asiatiques ont également accusé le coup. Tokyo a clôturé sur une perte de 2,88%, Sydney a cédé 2,23%, Séoul 1,42% et Taipei 2,39%. Hong Kong a plongé de 3,63% en séance avant de se ressaisir quelque peu pour afficher un repli de 2,55% dans l'après-midi.

De leur côté, les Bourses continentales chinoises ont poursuivi leur mouvement de correction lié à des craintes d'une survalorisation du marché après des mois de hausse.

Après avoir subi une dégringolade spectaculaire vendredi (plus de 7%) et cédé environ 20% ces deux dernières semaines, elles ont connu lundi un bref sursaut avant de replonger dans un marché paniqué. Shanghaï a terminé en baisse de 3,34% et Shenzhen de 6,06%.

Pour Sam Tuck, analyste chez ANZ New Zealand, les marchés entrent dans l'inconnu. "La situation va rester très volatile, beaucoup de choses peuvent changer très rapidement, il n'y a pas de scénario pré-existant", a-t-il dit à l'agence financière Bloomberg News.

Source : AFP

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