A La Fouillade, la Fête paysanne partagée entre festivités et militantisme

  • Francis Sabrié, Laurent Reversat et Francis Enjalbert, tous trois porte-parole de la Confédération Paysanne de l’Aveyron.
    Francis Sabrié, Laurent Reversat et Francis Enjalbert, tous trois porte-parole de la Confédération Paysanne de l’Aveyron. Romain Geniez
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Romain Geniez

Manifestation agricole. Vendredi et samedi,  la ferme du Marigot à La Fouillade était le cadre de la Fête paysanne, orchestrée par la Confédération paysanne. Le syndicat en a profité pour donner son point de vue sur la crise actuelle.
 

C’est dans le contexte tendu des manifestations des agriculteurs qui ont émaillé le territoire, tant national que local, que s’est déroulée la Fête paysanne, vendredi et samedi à La Fouillade. L’événement, à l’initiative de la Confédération paysanne de l’Aveyron, a donné l’opportunité à ses porte-parole de formuler une critique acerbe de la politique menée par le gouvernement.

C’est en effet avec désillusion et amertume que Laurent Reversat en dénonce l’ambivalence et les contradictions : « Le gouvernement appelle au patriotisme alimentaire mais conduit en même temps des accords bi et multilatéraux de libre-échange tendant à l’introduction sur le marché européen de produits agricoles issus de pays dotés d’une législation plus laxiste en terme d’hygiène. »

Pompier pyromane

Il en développe la conséquence, inéluctable selon lui: « L’irruption de ces produits couplée à une dérégulation généralisée de l’offre sur le marché (à l’instar de la fin des quotas laitiers depuis le 1er avril) implique mécaniquement une réduction des prix, une asphyxie des producteurs et une réduction de la qualité de la nourriture produite.»

C’est donc une perspective pessimiste qu’ouvrent les mesures d’urgence prises par le gouvernement, lui-même comparé sans détour à un «pompier pyromane» par les porte-parole.

Selon eux, le remède à la position inconfortable des agriculteurs ne réside pas dans une augmentation effrénée de la production destinée à être exportée, mais bien à une réduction du marché à une dimension pertinente et à une régulation des prix.
Un remède qui se situe aux antipodes des aspirations libérales de l’Europe.
 

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