Ligue 1: Marseille après la bombe

  • L'entraîneur de l'OM Marcelo Bielsa avant le match contre Caen, le 8 août 2015 au Vélodrome
    L'entraîneur de l'OM Marcelo Bielsa avant le match contre Caen, le 8 août 2015 au Vélodrome AFP - BERTRAND LANGLOIS
  • Franck Passi, alors entraîneur-adjoint de Marseille, lors du match de L1 contre Bordeaux, le 12 avril 2015 au stade Chaban-Delmas
    Franck Passi, alors entraîneur-adjoint de Marseille, lors du match de L1 contre Bordeaux, le 12 avril 2015 au stade Chaban-Delmas AFP/Archives - Nicolas Tucat
  • Le président de Marseille Vincent Labrune regarde le match de L1 contre Bordeaux, le 12 avril 2015 au stade Chaban-Delmas
    Le président de Marseille Vincent Labrune regarde le match de L1 contre Bordeaux, le 12 avril 2015 au stade Chaban-Delmas AFP/Archives - Nicolas Tucat
  • Le capitaine et gardien de Marseille Steve Mandanda en conférence de presse à La Commanderie, le 6 août 2015 Le capitaine et gardien de Marseille Steve Mandanda en conférence de presse à La Commanderie, le 6 août 2015
    Le capitaine et gardien de Marseille Steve Mandanda en conférence de presse à La Commanderie, le 6 août 2015 AFP/Archives - Boris Horvat
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Centre Presse Aveyron

Président "abasourdi", joueurs "choqués", la déflagration de la démission de Marcelo Bielsa plonge l'Olympique de Marseille dans une crise noire: que faire maintenant?

. Passi, et après?

Dans l'urgence, Franck Passi, un des adjoints d'"EL Loco"(qui a fait honneur à son surnom), prend la direction de l'équipe, a annoncé le président Vincent Labrune dans la nuit de samedi à dimanche, après la défaite à domicile contre Caen (1-0).

Âgé de 49 ans, homme du Sud formé à Montpellier, Passi, déjà surnommé "El Local", a fait ses classes d'entraîneur sur le banc de la réserve de l'OM, avant de devenir adjoint d'Elie Baup à l'été 2012.

Il manque d'expérience mais l'OM doit parer au plus pressé, et doit dès dimanche prochain (14H00) à Reims tenter de redresser la barre. La pression sera maximale sur les épaules de Passi et des joueurs.

La direction du club, vertement critiquée par Bielsa, pourrait s'enquérir d'un remplaçant au pedigree plus étoffé. René Girard ou Frédéric Antonetti sont libres, et des noms ont été proposés à Labrune, comme celui de l'expérimenté Claude Le Roy.

. Quid des hommes de Bielsa?

Le club pourrait être tenté également d'éradiquer toute trace de "bielsisme" dans le staff. Les frères Torrente partis à l'intersaison, ses autres adjoints, Pablo Quiroga et Diego Reyes, pourraient également s'en aller.

Stéphane Cassard, pas directement lié à l'homme de Rosario, devrait rester entraîneur des gardiens.

Le préparateur physique et homme de confiance de l'Argentin, Jan van Winckel, avait lui déjà quitté le club jeudi. Le Belge avait expliqué accepter une juteuse proposition de l'Arabie saoudite, mais peut-être Bielsa l'avait-il déjà prévenu qu'il allait démissionner, puisque sa décision remonte à la nuit de mercredi à jeudi.

Dimanche matin, "El Loco" est passé à la Commanderie.

Certains des joueurs voulus par Bielsa, comme Javier Manquillo, peuvent peut-être s'inquiéter. Le défenseur argentin Milton Casco, avec qui le club était en discussions avancées, viendra-t-il quand même?

. Camouflet pour Labrune

Jeudi tout semblait filer pour le tempétueux couple Bielsa-Labrune. L'entraîneur avait salué les efforts de son président pour le satisfaire sur le mercato, un an après l'avoir publiquement étrillé sur ce sujet.

Il avait même annoncé que le contrat était prêt, qu'il n'y avait plus qu'à la signer, bien qu'il eût déjà secrètement pris la décision de s'en aller! Une retouche de dernière minute a irrité Bielsa, a-t-il dit sans plus de détails, au point de quitter le navire, après une seule journée.

Labrune s'est dit "abasourdi par la décision brutale de Marcelo Bielsa", dans un communiqué publié au cœur de la nuit sur le site du club, en mode gestion post-traumatisme.

Puis dimanche après-midi, le "board" du club en ordre de bataille a étoffé sa communication, annonçant sur son site "refuser de se soumettre à la loi d'un seul homme", et accusant Bielsa de placer "ses intérêts personnels bien au-dessus de ceux de l'institution".

Le président a "du mal à comprendre comment une simple réunion, mercredi, sur des détails techniques de ce contrat (...) puisse être à l'origine de ce départ précipité, alors que tous ses souhaits avaient été exaucés".

Reste que l'homme-lige de la propriétaire, Margarita Louis-Dreyfus, se retrouve face au chaos, admettant dans un euphémisme que cette décision "place le club en difficulté".

. Chagrin d'amour

Les joueurs sont "choqués", a admis Florian Thauvin. Le capitaine, Steve Mandanda, parle d'"une grosse déception et (d')une surprise", ajoutant que l'OM "perd un grand coach".

"On ne va pas se lamenter sur notre sort", enchaîne le gardien international, enjoignant ses coéquipiers à se montrer "soudés, solidaires", et à gagner à Reims.

Mandanda pense également aux "supporters qui l'ont idolâtré, et même par rapport à nous, le timing n'est pas idéal".

Car Marseille s'est réveillée avec l'amertume d'une histoire d'amour qui finit mal. Comment vont réagir les supporters? Que va devenir le minibus peint aux couleurs de "San Marcelo"? Que faire des stocks de tee-shirts à son effigie, numéro un des ventes dans la boutique des ultras en face du stade?

Et que va devenir sa fameuse glacière? Bielsa a jeté un froid arctique...

Source : AFP

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