Xavier Beulin demande une réponse européenne "d'urgence"

  • L'abattoir de la Cooperl à Montfort-sur-Meu le 09 Mars 2007
    L'abattoir de la Cooperl à Montfort-sur-Meu le 09 Mars 2007 AFP - Andre Durand
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Centre Presse Aveyron

Agriculture. Le président de la FNSEA Xavier Beulin a réclamé mercredi "d'urgence" une réponse européenne à la crise que connaît la filière porcine, redoutant une absence prolongée de cotation qui serait une "catastrophe"

Le président de la FNSEA Xavier Beulin a réclamé mercredi "d'urgence" une réponse européenne à la crise que connaît la filière porcine, redoutant une absence prolongée de cotation qui serait une "catastrophe". Il a demandé sur la radio RTL que "la Commission européenne et le conseil des ministres européens, sans attendre le 7 septembre, puissent prendre des mesures exceptionnelles de dégagement du marché pour soutenir les cours", sans autre précision.

Mesures d'urgence

Cette réunion du Conseil européen de l'agriculture qui doit se tenir le 7 septembre avait été demandée par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll au plus fort de la crise des éleveurs. "C'est trop tard", juge M. Beulin, en ajoutant que l'absence de cotations jusqu'à cette date serait "une catastrophe en France". Le président du premier syndicat agricole de France a également demandé des mesures "d'urgence pour soutenir les quelques abatteurs qui sont aujourd'hui dans une situation très difficile", ce qui permettrait ensuite de mieux rémunérer les éleveurs.

Xavier Beulin a précisé qu'il fallait des "moyens supplémentaires" du gouvernement afin de mettre en place des "mesures de trésorerie pour soutenir ces entreprises". Depuis lundi, les deux principaux acteurs de l'abattage de porcs, Bigard et la Cooperl, ont suspendu leurs achats au marché au cadran de Plérin jugeant que le prix convenu au sein de la filière de 1,40 euro/kilo était intenable pour les abattoirs, comparé aux prix pratiqués en Allemagne ou en Espagne.

"Beaucoup de viande de porc vers la Russie"

Sur RFI, la vice-présidente de la FNSEA Christiane Lambert a de son côté une nouvelle fois dénoncé la concurrence des éleveurs allemands et espagnols. "Il faut qu'on travaille à armes égales", a-t-elle déclaré. "Allégeons nos normes sociales, sanitaires environnementales, alignons-les sur nos concurrents. C'est comme si vous mettiez sur un ring un poids lourd et un poids plume", a-t-elle lancé.

"L'Allemagne et l'Espagne assoient leur réussite sur des pratiques (sociales, ndlr) inexplicables et intransposables dans notre pays", a-t-elle dénoncé. Elle a par ailleurs souligné le poids de l'embargo russe, "un point très important et qui pèse", précisant que les éleveurs français exportaient avant les sanctions "beaucoup de viande de porc vers la Russie" notamment des pièces peu consommées en France. "Ceci a ajouté une crise à la crise", a-t-elle estimé.

Les producteurs français doivent aussi faire face à l'afflux de viande de porc en provenance d'autres pays européens car "toute la marchandise qui n'est plus exportée vers la Russie" se retrouve sur le marché européen, ajoute Xavier Beulin. Mercredi, le groupe Carrefour a indiqué qu'il continuerait à répercuter "à l'achat les hausses de prix demandées notamment pour le porc à hauteur de 1,40 euro le kg", au lendemain d'engagements dans le même sens des enseignes E.Leclerc, Intermarché et Casino.

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