Les Emirats libèrent un otage britannique au Yémen

  • Des tanks de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, circulent près du port d'Aden, le 3 août 2015
    Des tanks de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, circulent près du port d'Aden, le 3 août 2015 AFP/Archives - Saleh al-Obeidi
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Centre Presse Aveyron

La force des Emirats arabes unis participant à l'opération anti-rebelles au Yémen a réussi à libérer un otage britannique détenu depuis plus de 18 mois par Al-Qaïda, au grand soulagement de Londres.

La libération de cet ingénieur du secteur pétrolier de 64 ans, enlevé en février 2014 à Sanaa et conduit ensuite dans la province du Hadramout (sud-est du Yémen), a été annoncée dimanche simultanément à Londres et à Abou Dhabi.

L'otage, identifié par l'agence officielle WAM des Emirats comme étant Robert Douglas Semple, a été libéré par les forces émiraties lors d'une opération de renseignement dans un lieu non précisé et emmené ensuite à Aden. Il a été évacué dans la nuit de samedi à dimanche de cette ville du sud du Yémen à bord d'un avion militaire vers Abou Dhabi.

"Je me réjouis de confirmer qu'un otage britannique détenu au Yémen a été libéré par les forces des Emirats arabes unis", a déclaré le ministre des Affaires étrangères britannique Philip Hammond, dans un communiqué, en soulignant qu'il est "sain et sauf".

"Nous sommes très reconnaissants envers les Emirats arabes unis pour leur aide", a ajouté le chef de la diplomatie britannique qui se trouvait dimanche à Téhéran pour rouvrir l'ambassade du Royaume-Uni en Iran.

Selon l'agence WAM, le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, a personnellement téléphoné dans la nuit au Premier ministre britannique David Cameron pour l'informer de la libération de l'otage qui était aux mains de "l'organisation terroriste d'Al-Qaïda".

"Merci aux Emirats pour leur aide", a tweeté plus tard M. Cameron.

Depuis Abou Dhabi, l'ex-otage a pu parler au téléphone à son épouse et pourra retourner dans son pays une fois tous les examens médicaux effectués.

Les autorités émiraties ont présenté cette libération comme le témoignage de leur détermination à "lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes".

- Présence militaire émiratie -

Elles ont révélé du même coup leur implication directe sur le théâtre des opérations au Yémen alors qu'elles restaient évasives jusqu'ici sur le déploiement de leurs soldats dans le sud du pays.

Les Emirats sont l'un des piliers de la coalition montée en mars par l'Arabie saoudite qui a lancé notamment une campagne aérienne pour empêcher des rebelles chiites yéménites, soutenus par l'Iran, de prendre le contrôle de l'ensemble du pays.

L'implication directe des Emirats au Yémen et la fourniture d'armes et d'équipements aux forces anti-rebelles ont été essentielles dans les succès militaires de ces derniers qui ont pu reprendre depuis la mi-juillet Aden et quatre autres provinces du sud aux rebelles Houthis.

Peu d'informations ont filtré sur l'ex-otage pendant sa période de détention.

Des centaines de personnes ont été enlevées au Yémen au cours des quinze dernières années, notamment par des tribus qui utilisent les otages comme monnaie d'échange dans leurs conflits avec le gouvernement. Pratiquement toutes les personnes enlevées ont été libérées saines et sauves.

L'an dernier, un instituteur britannique enlevé en février avait été relâché sain et sauf à la suite de négociations menées par le gouvernement à Sanaa.

Mais en décembre dernier, un otage américain d'Al-Qaïda avait trouvé la mort lors d'une opération ratée des forces spéciales américaines qui visait à le libérer. Un otage sud-africain avait également été tué lors de cette opération.

Début août, une Française, Isabelle Prime, a été libérée grâce à une médiation omanaise, sans que l'on sache si elle avait été détenue par Al-Qaïda ou un groupe tribal.

Arrivée en 2013 au Yémen, Isabelle Prime travaillait pour la société Ayala Consulting, basée en Floride et spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale. Elle avait été enlevée à Sanaa en février 2015 avec son interprète yéménite qui avait été libérée quelques semaines plus tard.

Sa libération et celle de l'ingénieur britannique sont intervenues en pleine guerre contre les rebelles chiites Houthis qui a paradoxalement permis à Al-Qaïda de prendre Moukalla, capitale de la province du Hadramout, et de se montrer à visage ouvert à Aden ces derniers jours.

Source : AFP

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