Redevance audiovisuelle : ordinateurs et smartphones bientôt concernés ?

  • La nouvelle présidente de France Télévisions Delphine Ernotte est favorable à une réforme de la redevance, en l'élargissant à d'autres supports (tablettes, ordinateurs...).
    La nouvelle présidente de France Télévisions Delphine Ernotte est favorable à une réforme de la redevance, en l'élargissant à d'autres supports (tablettes, ordinateurs...). Repro CP
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Centre Presse Aveyron

La nouvelle présidente de France Télévisions Delphine Ernotte "se bat" pour que France Télévisions dispose de plus de moyens, et "demande fromage et dessert, c'est-à-dire plus de redevance et plus de pub", a-t-elle déclaré lundi devant l'AJM (Association des journalistes médias). "Sinon, il faudra couper quelque part", a-t-elle averti sans autre détail, une semaine après sa prise de fonction, rappelant que "cette entreprise est déficitaire depuis des années." 

Le budget 2015 prévoit une déficit de près de 10 millions d'euros. Elle a aussi indiqué avoir "divisé son salaire par deux" par rapport à son précédent poste à la tête d'Orange France, sans donner de chiffre. Son prédécesseur Rémy Pflimlin touchait jusqu'à 400 000 euros par an dont un fixe de 322 000, avait révélé BFM Business l'an dernier.

L'Elysée est en train d'arbitrer sur une éventuelle réforme de la redevance, principale ressource de France Télévisions et des autres groupes audiovisuels publics, un point qui pourrait être abordé lors de la conférence de presse de François Hollande le 7 septembre. Delphine Ernotte a mentionné plusieurs pistes pour accroître les recettes de cette taxe, qui a représenté pour son groupe 2,4 milliards d'euros cette année, sur un budget de 2,8 milliards.

Réforme "à l'allemande"

"Je suis favorable à une réforme de la redevance, en l'élargissant à d'autres supports (tablettes, ordinateurs...) ou encore en la fiscalisant, en la faisant varier en fonction des revenus", a-t-elle dit. "Je suis aussi pour une réforme à l'allemande", qui consiste à pré-cocher sur la déclaration d'impôt la case qui mentionne qu'on a accès aux programmes télévisés. Quant à la publicité, qui rapporte à France Télévisions 320 millions par an, elle réclame son extension jusqu'à 21 heures, piste qui semble écartée par le gouvernement.

"France Télévisions finance 50% de la production audiovisuelle française" avec 400 millions d'euros, plus 60 millions dans le cinéma, postes qu'elle ne souhaite pas réduire, a-t-elle précisé. Elle cherche aussi de nouvelles recettes, comme la vente de productions à l'étranger ou encore en faisant payer aux téléspectateurs certains contenus en replay.

"Je n'ai aucun scrupule à proposer des contenus payants. L'avenir est à la monétisation des contenus. Non pas dans un but commercial, mais pour inscrire cette entreprise dans la durée", a-t-elle lancé. Ses goûts personnels en matière de programmes n'entreront pas en compte, a-t-elle promis. "En tant que présidente, j'aime ce que les téléspectateurs aiment, dans le respect des valeurs du service public. Et je n'oppose pas qualité et audience. Dans ce cadre, je ne suis pas contre la téléréalité" sur les chaînes publiques, a-t-elle lancé.

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