Des réfugiés débarquent par milliers au Pirée, pression accrue sur le nord de l'Europe

  • Des migrants débarquent au port du Pirée, le 1er septembre 2015, à Athènes
    Des migrants débarquent au port du Pirée, le 1er septembre 2015, à Athènes AFP - ANGELOS TZORTZINIS
  • Des migrants manifestent à la gare de Budapest, le 2 septembre 2015, en Hongrie
    Des migrants manifestent à la gare de Budapest, le 2 septembre 2015, en Hongrie AFP - ATTILA KISBENEDEK
  • Des migrants débarquent au port du Pirée, le 1er septembre 2015, à Athènes
    Des migrants débarquent au port du Pirée, le 1er septembre 2015, à Athènes AFP - Angelos Tzortzinis
  • Les réfugiés et migrants en Europe
    Les réfugiés et migrants en Europe AFP - K. Tian/I.Véricourt/S.Malfatto, sim/abm
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Centre Presse Aveyron

Près de 4.500 réfugiés et migrants juste débarqués au Pirée étaient à pied d'oeuvre mercredi pour poursuivre leur odyssée vers le nord de l'Union européenne, où un renforcement des contrôles frontaliers commençait à s'imposer.

Ces nouveaux arrivants sur le continent, Syriens pour la plupart, ont été transférés mardi soir et mercredi à bord de deux bateaux spécialement affrétés de Lesbos. L'île est devenue l'un des principaux points d'accès à l'Europe pour réfugiés et migrants de par sa proximité avec la Turquie, par où transitent les flux migratoires.

Depuis le début de l'année, la Grèce a comptabilisé le chiffre record de 160.000 arrivées, parmi les plus de 350.000 personnes au total qui ont tenté le passage de la Méditerranée. La plupart ne font que passer, les autorités grecques les laissent passer et emprunter la route des Balkans généralement en direction de l'Allemagne, mettant au passage la Hongrie sous haute pression.

Une centaine de migrants ont ainsi manifesté mercredi devant la principale gare de Budapest, alors que la police empêchait 2.000 d'entre eux de monter dans des trains pour l'Autriche et l'Allemagne.

Mardi, 2.284 personnes, dont 353 enfants, sont encore entrés dans le pays, qui a compté au total plus de 50.000 arrivées en août, en dépit de la clôture de barbelés érigée le long de la frontière avec la Serbie.

La fuite vers l'Europe a aussi fait de nouveaux morts. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déjà comptabilisé 2.643 personnes noyées en tentant de franchir la Méditerranée depuis le début de l'année.

Les corps sans vie de neuf Syriens ont été repêchés mercredi matin par des garde-côtes turcs après le naufrage de deux embarcations qui essayaient de rallier l'île grecque de Kos, en mer Egée. Huit de leurs compagnons ont été portés disparus.

L'Allemagne, première destination des demandeurs d'asile en Europe, a indirectement encouragé cet exode en renonçant à renvoyer les Syriens vers leur pays d'entrée dans l'UE, s'engageant du même coup à traiter leurs demandes d'asile.

Plusieurs centaines de réfugiés et migrants ont continué d'y affluer mercredi. Mardi, un afflux record de 3.709 personnes sans visa avait été enregistré, des migrants venus pour la plupart en train jusqu'à Munich via la Hongrie puis l'Autriche.

- Plus de contrôles aux frontières -

Si elles défendent la liberté de circulation dans l'UE, un des succès de la construction européenne, les autorités allemandes ont du coup demandé à leurs voisins de mieux contrôler les frontières.

L'Italie s'est affirmée mercredi prête à le faire au tunnel du Brenner la reliant à l'Autriche. Un tel renforcement des contrôles mis en place par l'Autriche à sa frontière avec la Hongrie avait suscité lundi des embouteillages monstres.

La province italienne frontalière de Bolzano a aussi annoncé qu'elle allait accueillir temporairement "entre 300 et 400 réfugiés" pour soulager la Bavière.

Car en Italie aussi, le flux ne tarit pas: près de 1.200 migrants ont été secourus mercredi au large des côtes libyennes par la marine militaire italienne et deux navires affrétés par l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

La mise en place d'une réponse européenne coordonnée doit être au centre jeudi d'entretiens à Athènes entre les autorités grecques et le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, attendu en compagnie du commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos.

Les deux responsables européens ont entamé une tournée dans les pays qui se trouvent en première ligne, auxquel il est demandé de mieux canaliser et enregistrer les migrants.

Le gouvernement grec a annoncé mercredi qu'il allait dégager des moyens en ce sens, ainsi que pour améliorer la prise en charge des arrivants, livrés pour l'essentiel à eux mêmes.

Mais les 28 restent divisés sur la réponse à apporter à cette crise migratoire, avant une nouvelle réunion d'urgence prévue le 14 septembre.

L'Allemagne, qui s'attend à devoir enregistrer 800.000 demandes d'asile en 2015, un record européen, milite pour la mise en place de quotas d'accueil par pays, une idée rejetée par de nombreux Etats.

La liaison ferroviaire entre la France et l'Angleterre a par ailleurs été interrompue pendant des heures dans la nuit de mardi à mercredi après l'intrusion de migrants sur les voies de l'Eurostar, près de l'entrée française du tunnel sous la Manche, bloquant des centaines de passagers.

Source : AFP

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