Une négociation pas à pas pour dégager un avenir aux laitiers

  • La rencontre s’est déroulée en « terrain neutre », dans les locaux de la Fodsa.
    La rencontre s’est déroulée en « terrain neutre », dans les locaux de la Fodsa. José A. Torres
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PH.R.

Agriculture. Une rencontre était organisée hier entre un représentant de l’industriel Lactalis et des représentants des producteurs de lait locaux.

«On se dit que chaque euro que l’on peut négocier peut sauver une exploitation... On en est là». Avec un sourire frisant le dépit, au détour d’une conversation sur le prix du lait, Jérôme Valière, éleveur laitier, résume la situation de nombre de ses collègues.

Il était de cette rencontre organisée jeudi à la Fodsa, sur terrain neutre pourrait-on dire, entre un représentant de l’antenne de Lactalis de Rodez et des responsables de la filière laitière aveyronnaise. Une rencontre destinée à piocher quelques euros supplémentaires. C’est la manière «douce» choisie par les représentants des producteurs de lait aveyronnais pour répondre à l’appel de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), qui organisait hier une journée nommée «Vérité sur le prix».

«Nous essayons d’établir une relation constructive, en vue notamment de la nouvelle table ronde qui devrait avoir bientôt lieu à Paris», explique Mickael Chavatte, représentant régional des éleveurs laitiers. Durant près de deux heures, il a mené les débats avec Davy Hecht, de Lactalis. Au cours de cet échange, il fut bien évidemment question du prix du lait pour l’année 2015. «En continuant sur cette voie, je pense que l’on peut obtenir un prix de 340 euros en fin d’année, pour atteindre une moyenne annuelle de 320 euros.» Pas de quoi satisfaire cependant les éleveurs. «Cela couvrira à peine nos frais» disent-ils.

Nouvelle table ronde en septembre

Il faut dire que le prix de 312 euros proposé par Lactalis pour la récolte du mois d’août a quelque peu plombé les relations. «C’est vrai. Mais petit à petit, on arrive quand même à poser de bons jalons. Lactalis, pour le mois d’août, a respecté des engagements, à propos des marques distributeurs, mais pas sur les marques nationales. Et s’engage à nous accompagner un peu plus dans les mois à venir. Cela reste positif.» Un propos nuancé soulignant la volonté de nouer une relation durable.

«Ce que nous négocions aujourd’hui, pas à pas, c’est le socle sur lequel nous pourrons nous reposer dans un proche avenir, notre Smic en quelque sorte. Et il faut qu’il soit solide», glisse Mickaël Chavatte Dans quelques semaines devrait donc se dérouler à Paris une nouvelle table ronde, dans la continuité de celle organisée le 24 juillet dernier. Avec de fortes attentes à la clé.

«C’est l’année ou jamais pour dégager un avenir à la production laitière en France», assure Mickaël Chavatte. D’autant que, à l’instar de Jérôme Valière, il n’a pas envie de passer le plus clair de son temps à négocier quelques euros, comme la filière laitière le fait déjà depuis (trop?) longtemps.

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