Restos du Cœur : «On ne fête pas un 30e anniversaire…»

  • Le président Michel Guiraud annoncera samedi son départ pour l’antenne régionale à Toulouse, à la demande des instances nationales des Restos du Coeur
    Le président Michel Guiraud annoncera samedi son départ pour l’antenne régionale à Toulouse, à la demande des instances nationales des Restos du Coeur DL
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Humanitaire. Les 385 bénévoles aveyronnais des Restos du Cœur penseront samedi à leur 30e anniversaire. L’occasion de se poser quelques questions de fond, pratiques ou existentielles…

«Un anniversaire comme le nôtre, ça ne peut ni se fêter, ni se célébrer, ni non plus se commémorer… Samedi prochain, on a simplement l’intention de nous retrouver pour marquer nos 30 ans d’existence», a expliqué sobrement, hier, le président Michel Guiraud. Avant d’ajouter, histoire de bien souligner le fond de sa pensée : «30 ans après, on se porte malheureusement très bien…» 

Ainsi donc, samedi, les «Enfoirés» inventés par Coluche se retrouveront tous à Sébazac, salle de la Doline, pour réfléchir ensemble, mais aussi s’organiser avant le début de la prochaine campagne d’hiver fixée au 1er décembre 2015. La matinée sera consacrée à la partie statutaire, avec la tenue de la traditionnelle assemblée générale annuelle (à partir de 9h30), tandis qu’à 15 heures débutera un échange un peu plus informel dédié à l’organisation à venir.

Accompagner

Et parmi les points qu’il s’agira d’étudier, il y aura notamment la manière d’accueillir les bénéficiaires, avec la volonté de privilégier désormais l’accompagnement de la personne, à la seule distribution de vivres. Les bénévoles inscripteurs auront été formés dans cette nouvelle perspective. L’idée étant de prendre d’abord le temps d’examiner la situation de tout un chacun, avant de voir comment d’un point de vue pratique l’aide alimentaire doit être apportée.

Michel Guiraud en a donné hier les raisons : «Nous avons toujours autant de personnes qui viennent frapper à notre porte. Et on ne peut que constater que la précarité s’installe. Et surtout que celle-ci peut venir très vite, à la suite d’un accident de la vie, comme la maladie, la perte du travail, une séparation… Mais le plus gros problème, c’est qu’il devient de plus en plus difficile de reprendre pied dans la société.»

Au-delà de la stratégie ainsi affinée, les Restos du Cœur veulent aussi profiter de ce moment d’échanges pour s’interroger : «Pourquoi est-on toujours là? Quelle place doivent occuper des associations solidaires dans la société? Celles-ci ne se substituent-elles pas trop à l’État qui, du coup, ne remplit pas le rôle qui devrait être le sien?» Autant de questions existentielles qui ne trouveront évidemment pas de réponse samedi prochain, mais qui méritent à coup sûr d’être posées… Parions d’ailleurs que Coluche ne se serait pas gêné pour le faire !

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