Jérusalem: nouveaux affrontements sur l'esplanade des Mosquées

  • Les forces israéliennes se mettent en position, le 28 septembre 2015 sur le toit de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem
    Les forces israéliennes se mettent en position, le 28 septembre 2015 sur le toit de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem AFP - THOMAS COEX
  • Les forces de sécurité israélienne se protègent le 28 septembre 2015 alors qu'elle se dirigent vers une des principales entrées de la mosquée al-Aqsa
    Les forces de sécurité israélienne se protègent le 28 septembre 2015 alors qu'elle se dirigent vers une des principales entrées de la mosquée al-Aqsa AFP - THOMAS COEX
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Centre Presse Aveyron

L'esplanade des Mosquées à Jérusalem était le théâtre lundi de nouveaux affrontements entre des jeunes Palestiniens retranchés dans l'emblématique mosquée Al-Aqsa et des policiers israéliens déployés en nombre sur le site, où les célébrations de la fête juive de Soukkot ont relancé les tensions.

Tôt le matin, les deux camps se sont longtemps regardés en chiens de faïence, se faisant face, s'interpellant mais sans s'affronter. D'un côté une dizaine de jeunes Palestiniens, le visage masqué et pierres à la main, de l'autre des policiers israéliens postés à la porte de l'esplanade par laquelle entrent les fidèles juifs et les touristes.

Cette atmosphère de tension a ensuite dégénéré une nouvelle fois. Les Palestiniens et autorités musulmanes disent redouter une recrudescence des visites de juifs sur l'esplanade et des velléités israéliennes d'imposer un contrôle sur Al-Aqsa, comme le revendiquent notamment des groupes juifs qui appellent à se rendre régulièrement sur le site ultra-sensible, révéré par les juifs comme le mont du Temple, leur lieu le plus saint.

A 07H00, une demi-heure tout juste avant l'ouverture de l'esplanade aux non-musulmans, les pierres ont volé d'un côté, les grenades lacrymogènes et assourdissantes de l'autre, et la police israélienne s'est déployée sur les 14 hectares de l'esplanade.

La dizaine de lanceurs de pierres s'est aussitôt barricadée dans la mosquée, où une quarantaine de jeunes se trouvaient toujours dans la matinée, tandis que les fidèles musulmans restés après la prière de l'aube ont été expulsés manu militari de l'esplanade, le troisième lieu saint de l'islam.

Selon la police, les manifestants, qui ont passé la nuit de dimanche à lundi dans la mosquée ont lancé des bouteilles incendiaires en direction des policiers, ce qui a provoqué un début d'incendie à l'entrée du bâtiment. La police a dénoncé dans un communiqué "une exploitation cynique d'un lieu saint".

- Feux d'artifice et pétards -

Une demi-heure plus tard, la porte des Maghrébins s'est ouverte aux touristes et aux fidèles juifs qui ont pu accéder à l'esplanade où retentissaient les explosions des feux d'artifice et autres pétards jetés sur la police depuis l'intérieur de la mosquée ainsi que des tirs de grenades par la police positionnée devant les portes et sur le toit du lieu de culte.

En prévision d'affrontements, la police israélienne avait interdit jusqu'à nouvel ordre l'accès de l'esplanade aux Palestiniens de moins de 50 ans, une mesure habituelle dans les situations de tension.

Pendant ce temps, visiblement peu perturbés par les événements, des groupes de visiteurs prenaient la pose devant le Dôme du rocher, recouvert de faïence bleue et surmonté d'un dôme doré, tandis que des fidèles juifs sont également entrés sur l'esplanade.

Les visites de juifs sont "interdites" par le grand rabbinat d'Israël, affirme un panneau à la porte des Maghrébins, pour ne pas désacraliser le Saint des Saints où se trouvait l'Arche de l'Alliance évoquée par la Bible. Mais des rabbins nationalistes, très souvent proches des colons encouragent ces visites notamment à l'occasion de la fête de Soukkot.

Les Palestiniens accusent Israël de planifier une partition du lieu saint comme cela a été pratiqué au Caveau des Patriarches à Hébron (Cisjordanie occupée), un autre lieu saint pour les deux religions.

Pour eux, les récentes visites de députés et d'un ministre israélien, Uri Ariel (Agriculture) qui se sont récemment rendus sur l'esplanade constituent des preuves que les autorités soutiennent de tels plans.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'en défend. Il n'a cessé de répéter qu'il n'avait aucune intention de remettre en cause les "statu quo", ces règles imposées après l'occupation de la Vieille ville en 1967 qui autorise les juifs à se rendre sur l'esplanade mais pas y prier.

Des dénégations qui ne convainquent pas les jeunes jeteurs de pierre d'al-Aqsa qui se sont préparés à des affrontements durant les célébrations de Soukkot.

Soukkot ou la fête des cabanes, qui a débuté dimanche soir et dure huit jours attire traditionnellement de nombreux Israéliens dans la Vieille ville de Jérusalem.

Source : AFP

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