Ras-le-bol chez les employés de la maison de retraite de Firmi

  • La lettre ouverte pourrait être suivie d’autres actions si le manque de dialogue perdure.
    La lettre ouverte pourrait être suivie d’autres actions si le manque de dialogue perdure. Philippe Boscus
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Social. Dans une lettre ouverte adressée à la population, les agents dénoncent une prise en charge des résidents très dégradée et un dialogue social depuis trop longtemps en berne.

À lire la lettre ouverte adressée par les employés de la maison de retraite de Firmi à la population, rien ne va plus, ou presque dans l’établissement. Des salariés visiblement excédés et qui n’arriveraient pas à se faire entendre ni de leur direction, ni du maire de la cité, président du CA : «Monsieur le Maire laisse les pleins pouvoirs au directeur, se déchargeant de ses responsabilités sous prétexte de ne pas comprendre les subtilités de nos métiers».

“Bulle de sérénité“

Selon les personnels signataires, la «dégradation de la prise en soins des résidents»ne serait pas un phénomène nouveau, puisqu’ils disent en avoir informé la direction «maintes et maintes fois», mais il se serait aggravé depuis l’extension de la structure. «Depuis cette extension, qui était présentée dans le bulletin municipal annuel comme une “bulle de sérénité “, le personnel soignant s’est vu petit à petit pris au piège avec une structure fermée où l’on “entasse “jusqu’à 36 résidents en journée. Ladite “bulle de sérénité “ayant alors laissé place à un lieu d’accumulation de tensions, d’agressivité, de cris et de chutes».

«Intolérable pour les résidents»

À ce qui précède, ils ajoutent «la suppression de postes de soins pour créer un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA)», qui se verrait à présent qualifier de «non officiel» par le directeur. Et les personnels de dénoncer donc «la création d’une Unité Alzheimer et d’un pôle d’activités, sans budget pour assurer leur bon fonctionnement, et donc sans personnel supplémentaire». Tous les services seraient touchés: accueil de jour, pôle d’activités et de soins adaptés, pôle Alzheimer, Ehpad, service d’entretien, ce qui entraînerait de nombreux dysfonctionnements: horaires de coucher tardifs pour les résidents les plus dépendants (22h30), et un seul agent pour s’occuper et répondre aux urgences (de 13h30 à 18 heures) pour 46 résidents. «Cela devient intolérable pour les résidents, les familles et le personnel»,conclut la lettre ouverte «à l’heure où l’on parle d’humanitude [sic], quand nous parlons dignité, on nous répond budget».

Une action collective

La maison de retraite de Firmi compte 83 lits dont quinze lits dans l’Unité Alzheimer. Elle emploie entre 70 et 80 agents, dont un volet important d’agents non titulaires. Les employés tiennent à préciser que cette lettre ouverte résulte d’une vraie action collective. Elle est au demeurant signée par une écrasante majorité des personnels soignants. «Cette action est pour nous une façon de tirer la sonnette d’alarme car, exceptées les réunions du comité technique de l’établissement, il nous est absolument impossible de voir la direction, de communiquer. Nous sommes tenus de communiquer par écrit. Que l’on soit confronté à un manque de moyens, c’est une chose, mais que le dialogue social n’existe plus, que l’on n’ait plus aucune écoute, aucune considération, c’est une autre chose qui ne fait que conforter des conditions de travail dégradées et une usure professionnelle de plus en plus exacerbée». Contacté par téléphone, le maire Jean-Pierre Ladrech n’a pas souhaité communiquer pour le moment. Il a toutefois tenu à préciser qu’un conseil d’administration administre et qu’un directeur d’établissement dirige !

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