Territoires palestiniens: appels à un "vendredi de la révolution"

  • Des Palestiniens lancent des pierres sur les forces israéliennes de sécurité le 15 octobre 2015 à Bethlehem
    Des Palestiniens lancent des pierres sur les forces israéliennes de sécurité le 15 octobre 2015 à Bethlehem AFP - MUSA AL-SHAER
  • Funérailles le 11 octobre 2015 à Khan Yunis d'un adolescent palestinien de 13 ans tué lors de violences
    Funérailles le 11 octobre 2015 à Khan Yunis d'un adolescent palestinien de 13 ans tué lors de violences AFP - SAID KHATIB
  • Postes de contrôle à Jérusalem-Est Postes de contrôle à Jérusalem-Est
    Postes de contrôle à Jérusalem-Est AFP - V. Breschi / J. Jacobsen, jj/pld/sc
  • Le Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse le 15 octobre 2015 à Jérusalem
    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse le 15 octobre 2015 à Jérusalem AFP - GALI TIBBON
  • Des Palestiniennes masquées lancent des pierre conre les forces de sécurité israéliennes le 15 octoobre 2015 à Betlehem
    Des Palestiniennes masquées lancent des pierre conre les forces de sécurité israéliennes le 15 octoobre 2015 à Betlehem AFP - MUSA AL-SHAER
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les groupes palestiniens ont tous appelé à manifester pour un "vendredi de la révolution" en Cisjordanie et dans la bande de Gaza après la prière hebdomadaire musulmane, alors que le Conseil de sécurité doit tenir une réunion d'urgence sur les violences.

Cette réunion demandée par la Jordanie, seul membre arabe du Conseil, commencera vendredi à 11H00 locale (15H00 GMT) à New York (Etats-Unis). Le groupe des pays arabes à l'ONU avait chargé la Jordanie de cette démarche à l'issue d'une réunion jeudi aprés-midi.

La Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, sont secouées depuis le 1er octobre par des heurts entre jeunes lanceurs de pierres et soldats israéliens, des agressions entre Palestiniens et colons et des attentats, principalement à l'arme blanche, qui font redouter une nouvelle intifada.

La police israélienne a annoncé jeudi soir que seuls les hommes de plus de 40 ans seront autorisés à pénétrer pour la prière du vendredi dans l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, "dans le cadre des mesures destinées à empêcher toute attaque terroriste".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est redit prêt à rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas.

Les violences ont fait 32 morts, dont plusieurs auteurs d'attentats, et des centaines de blessés côté palestinien, ainsi que sept morts et des dizaines de blessés côté israélien. Elles se sont étendues le 9 octobre, après la prière hebdomadaire précisément, à la bande de Gaza, coupée géographiquement de la Cisjordanie par le territoire israélien, et cadenassée par les blocus israélien et égyptien.

Les troubles ont semblé marquer une pause jeudi, pour la première fois depuis plusieurs jours.

Les forces israéliennes étaient déployées massivement à Jérusalem, les policiers et les garde-frontières, fusils en bandoulière, scrutaient les alentours sur les places publiques, aux carrefours et sur les grands axes, déambulant là où on ne les voyait pas auparavant.

- Alerte dans le train -

Trois cents soldats viendront dimanche en renfort à Jérusalem aux policiers, a dit l'armée.

L'un des derniers déploiements importants de soldats dans les villes israéliennes remonte à 2002, au cours de la deuxième Intifada, en même temps qu'une vaste opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, selon une source proche des services de sécurité.

L'appel à l'armée est supposé contribuer à endiguer les violences, mais aussi rassurer la population car les alertes se succèdent, souvent injustifiées, et l'anxiété pousse les Israéliens à s'armer. Des photos publiées dans le quotidien populaire Yediot Aharonot montrent une juive dans le bus armée d'un rouleau à pâtisserie, d'autres encore déambulant avec des manches de pioche ou des manches à balai.

Hormis les armureries, le commerce souffre. "On fait 15% de moins de chiffre d'affaires que normalement", confie Aron Silverberg, gérant d'un magasin de téléphonie mobile du marché de Mahane Yehuda. Le marché, habituellement grouillant, était largement déserté jeudi.

Le gouvernement israélien a annoncé mercredi matin une série de mesures pour endiguer la vague de violences, qui venait de culminer avec la mort de trois Israéliens mardi dans une attaque à la voiture bélier et le premier attentat à l'arme à feu dans un bus depuis le début de l'escalade le 1er octobre.

Les tensions suscitent les appels à la haine sur les réseaux sociaux. "Tout le monde nous suspecte, le racisme est de plus en plus grand", déplorait Shahr Omraq, 51 ans, employé de nettoyage palestinien près d'un arrêt de bus.

- Quelle place pour la diplomatie? -

Les experts soulignent la quasi-impossibilité de contrer les attaques au couteau de la part d'individus isolés.

Les autorités israéliennes comme palestiniennes ont paru jusqu'alors impuissantes à calmer les esprits parmi une jeunesse exaspérée par l'occupation et la colonisation, encouragée par les réseaux sociaux et aiguillonnée par les incantations religieuses.

Pour le gouvernement israélien, la violence provient d'un refus de l'existence même d'Israël et les incitations à la haine proférées selon lui par les dirigeants palestiniens.

"Il est temps que le président (palestinien) Abbas cesse non seulement de justifier les violences, mais d'appeler aux violences", a dit M. Netanyahu à la presse.

Difficile de discerner dans ce contexte exacerbé quelle part peut revenir à la diplomatie. M. Netanyahu s'est redit prêt à rencontrer M. Abbas, y compris en présence du roi Abdallah de Jordanie. Washington a annoncé pour sa part que le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rendrait "bientôt" dans la région.

Alors que les relations entre les grands alliés américain et israélien ont été refroidies par le dossier du nucléaire iranien, Israël a mal pris des déclarations américaines semblant établir un lien entre les violences actuelles et la colonisation.

"Ce que nous voyons n'est pas le résultat d'une vague massive de colonisation", a dit M. Netanyahu, "parce qu'il n'y a pas eu de vague massive de colonisation".

Source : AFP

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