Légion d’honneur : Hélène Fraux entre un peu plus dans l’Histoire

  • Héléne Fraux entourée notamment du colonel Arnaud Cambournac (à droite).
    Héléne Fraux entourée notamment du colonel Arnaud Cambournac (à droite). PaDS
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Centre Presse Aveyron

Cérémonie. À la sous-préfecture, hier après-midi, la résistante, aujourd’hui âgée de 97 ans, a été épinglée par le colonel Arnaud Cambournac.

Elle est ici chez elle. Depuis deux ans, une des salles de réunion de la sous- préfecture porte son nom. Hier après- midi, Hélène Fraux avait ainsi quitté sa maison de retraite de Montredon dans le Lot-elle vivait au préalable à Saint-Santin-et s’était donc confortablement installée chez elle, entourée par de nombreux visages connus. Éric Suzanne, le maître des lieux, et le colonel Arnaud Cambournac, président de la section Aveyron de la société des membres de la Légion d’honneur, avaient lancé les invitations pour la cérémonie de remise de décoration.

À 97 ans, Hélène Fraux est effectivement un personnage. Et plus particulièrement une résistante. «Il en reste peu de son acabit en France», a même dit en aparté le colonel Cambournac. Née à Leers, dans le Nord, en janvier 1918, Hélène Vanhoute, devenue Mme Lastrajoli en mai 1940 après son mariage avec un douanier maritime de Boulogne-sur-Mer, craignait une nouvelle occupation du territoire français. «Il était inimaginable de revoir des soldats allemands envahir le pays», lâchera-t-elle avant d’embarquer seule pour l’Angleterre à l’approche des soldats allemands. Elle ne reverra d’ailleurs jamais son époux, décédé durant la guerre.

À Londres, elle rencontre par hasard une famille française qui va l’héberger. À 22 ans, une autre vie commence. Elle apprend qu’un certain général De Gaulle vient de lancer un «appel» sur les ondes. Un an plus tard, elle est l’une des premières engagées à titre civil des Forces françaises libres. Tour à tour, elle est réceptionniste au secrétariat général de la coordination, sténo-dactylo bilingue, se retrouve à Alger dans les services du gouvernement provisoire de la République comme rédactrice auprès de Pierre Mendès-France avant d’atterrir à Paris en septembre 1944 au Ministère des Finances. Elle continuera sa carrière en tant qu’agent supérieur au secrétariat général de l’aviation civile comme chef du bureau des pensions, poste qu’elle occupera presque trente ans avant de prendre sa retraite.

Très émue hier lorsqu’elle a reçu la Légion d’honneur des mains du colonel Cambournac, Hélène Fraux - elle épousa le capitaine Maxime Fraux en 1950, lui-même fait chevalier de la Légion d’honneur - complète ainsi sa vitrine de décorations. Elle est déjà titulaire de la médaille commémorative des services volontaires de la France libre, de l’ordre national du mérite, de la croix du combattant, ainsi que celle volontaire de la résistance mention «extra-Métropolitaine». Pour la plus grande fierté de sa famille.

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