Une assistante familiale part en guerre contre le Département

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Elle mériterait à certains égards le titre de mère courage. Bien qu’elle ne soit pas la mère biologique, mais l’assistante familiale qui s’est vue confier en 1994 l’enfant Raphaël par le Conseil Général de l’Aveyron, alors qu’il n’était âgé que de 20 jours et qu’un très lourd handicap avait déjà été décelé. Plus de 20 ans plus tard, Yvette Malric remue ciel et terre afin de pouvoir continuer à s’occuper au moins temporairement de Raphaël, ou du moins le voir régulièrement, alors qu’elle estime que l’institution le lui a arraché injustement.

Sur le plan juridique, son avocate Me Judith Amalric Zermati, a choisi comme angle d’attaque le fait que sa cliente aurait été licenciée par le Conseil Général «sans cause réelle et sérieuse». Mais l’avocate toulousaine pointe en outre un «harcèlement moral» de la part de la même collectivité. Dans le recours en plein contentieux qu’elle a déposé devant le Tribunal administratif de Toulouse en avril dernier, Me Amalric Zermati y précise que «le harcèlement moral» dont sa cliente a fait l’objet, «a conduit à dégrader ses conditions de travail, et in fine, mettre en péril la vie même de Madame Malric».

Le conseil départemental se refuse à tout commentaire

L’avocat relève par ailleurs que la plaignante «a été embauchée en qualité d’assistante familiale par le Conseil Général de l’Aveyron» mais que ce dernier «n’a cependant jamais signé de contrat de travail écrit avec Madame Malric.» Et de pointer «l’hypocrisie des services sociaux qui ont su l’utiliser et ont laissé faire tant que ça les arrangeait, puis l’a remerciée très brutalement dès qu’elle n’en a plus eu besoin», déplore l’avocate jointe par nos soins.

Au-delà, ajoute-t-elle, «voilà comment un jeune adulte très lourdement handicapé est lâché dans la nature dès qu’il atteint l’âge de ses 20 ans, car il n’y a rien pour accueillir ce public, aucune structure adaptée.» C’est d’ailleurs cet aspect qui préoccupe en premier lieu Mme Malric, qui, au fil du temps, a noué une relation forte avec Raphaël, à tel point qu’elle ne peut absolument pas se résoudre à l’abandonner.

Voilà pourquoi au-delà de la plainte qu’elle a déposée contre le conseil départemental, l’ancienne assistante familiale a lancé une pétition et multiplié les démarches y compris auprès des plus hautes autorités administratives et politiques. Pour ne pas laisser tomber Raphaël qu’elle estime en grande souffrance, et même en grave danger… Sollicité par nos soins, le Conseil départemental a préféré ne faire aucun commentaire sur cette affaire, du moins tant qu’elle se trouve entre les mains de la justice.

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