Suarez : «Je sais qu’il m’en reste un peu»

  • Titularisé une seule fois en CFA, Suarez veut «terminer le mieux possible».
    Titularisé une seule fois en CFA, Suarez veut «terminer le mieux possible». Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Maxime Raynaud

Entretien. À 36 ans, il ne vit pas la saison la plus facile de sa carrière. Collectivement et aussi personnellement. L’attaquant du Raf a accepté de revenir dessus, de se livrer.

À 36 ans, il ne vit pas la saison la plus facile de sa carrière. Collectivement et aussi personnellement. L’attaquant du Raf a accepté de revenir dessus, de se livrer. 

Mercredi dernier, vous avez joué et marqué, sur penalty, en amical contre la réserve du TFC (2-0). Vous qui ne jouez pas beaucoup, cela doit vous faire du bien ?

C’est bien pour la confiance. Un attaquant vit par les buts. Mais l’état d’esprit a toujours été bon. La concurrence est ce qu’elle est, et elle est bonne. Seul en pointe, c’est un poste très difficile. C’est usant. Et Séb le fait très bien. “Coup’” (Coupin) aussi. Pour ma part, c’est plus difficile à mon âge. À moi d’aider. Peut-être dois-je être plus exigeant avec moi-même aussi.

C’est-à-dire ?

Actuellement, je suis la formation du DEF (diplôme d’entraîneur de football), j’entraîne les U15 Élite du club aux côtés d’Éric Duraisin, j’assure des spécifiques attaquants pour les U15 et U17, j’ai mes quatre garçons. Mes journées sont bien chargées. Mais c’est moi qui le veux pour m’installer dans ce projet Raf. C’est une saison de transition, entre le terrain et en dehors. L’objectif, c’est de finir le plus honorablement possible. Mais à moi de ne pas me disperser.

Vous avez aussi été victime d’une hernie discale...

Je me suis posé la question de mon niveau pendant la préparation, cet été. Mais ça revient. Et j’ai eu ma chance face à Nice II (défaite 2-1). Je dois faire le dos rond. Je sais que je serai utile. Et je ne vais pas me prendre la tête avec mon temps de jeu. Le niveau du CFA a augmenté. Mais je sais qu’il m’en reste un peu (sourire).

Vous n’avez pas officiellement laissé au repos lors des trois derniers matches. Et il est parfois question que vous arrêtiez votre carrière avant la fin de la saison. Faut-il voir un lien ?

J’irai jusqu’au bout. La décision, je la prendrai en juin. Mais si le coach décide qu’il n’a pas besoin de David Suarez... Bien sûr, quand on se sent un boulet, il faut savoir passer à autre chose. Mais là, ce n’est pas le cas. Même si ces six derniers mois sont plus durs que prévu.

Vous avez subi des sifflets lors de votre sortie face à Nice II. Comment l’avez-vous vécu ?

Ce ne seront ni les premiers, ni les derniers. Quand tu reviens dans ton club, ça arrive. Mais vu mon investissement dans le club, j’ai trouvé ça gratuit. À l’homme, quand mes gamins et ceux que j’entraîne sont en tribunes, ça fait mal. Ceci dit, je préfère que ce soit sur moi que sur mes coéquipiers. Maintenant, notre public est un atout et on en a besoin.

Comment voyez-vous votre après-carrière ?

Déjà, il y a ce diplôme. Je veux me perfectionner d’abord au contact de jeunes, puis d’un groupe au quotidien. Je commence à me créer une identité (d’entraîneur), même si j’ai déjà mes idées bien à moi. Je discute beaucoup avec Laurent (Peyrelade). J’ai de la chance d’avoir à mes côtés quelqu’un d’aussi ouvert. Alors je prends toutes les infos possibles. Parce que je veux transmettre ce que j’ai reçu. À court terme, ce sera au Raf. C’est mon club. Ensuite, on verra.

Prendre en charge l’équipe fanion, cela pourrait vous tenter un jour ?

Si je me sens capable. Pour l’instant, je ne suis pas prêt pour une équipe seniors. Mais je ne ferme aucune porte pour l’avenir, surtout que j’élargi mon réseau avec cette formation où je côtoie Govou, Cris, Savidan, etc. Mais d’abord, le but c’est de terminer le mieux possible et de redresser cette situation collectivement.

Justement, comment expliquez- vous la mauvaise passe actuelle ?

On n’a pas de marge de sécurité dans ce championnat. Personne. Il faut être au taquet, tout le temps. Nous, on doit aussi assimiler l’exigence technique du jeu qui est mis en place. Tout en ne perdant pas de vue le «fighting spirit» qui est propre à Rodez. C’est une mentalité, une culture. Tout le club, des bénévoles aux dirigeants sont dans une dynamique. À nous de la concrétiser sur le terrain.

Êtes-vous optimiste pour la suite de la saison ?

Oui ! Quand je vois la qualité à l’entraînement, vraiment. Le groupe s’est dit des choses avant le match à Sète. Parfois, ça fait mal. Mais il y a toujours eu de la confiance dans ce groupe, dans les principes de jeu. 

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