Aveyron : les papy-boomers dopent les services à la personne

Il y a eu le fameux baby-boom de l’Après-guerre. Il faut désormais composer avec le papy-boom. Et il va falloir d’ailleurs composer de plus en plus. Entre autres conséquences économiques, cette arrivée massive de papy-boomers dope et va considérablement doper les services à la personne dans les années à venir. C’est, dans tous les cas, la conclusion d’une récente étude de l’Insee sur la demande de services à la personne en Midi-Pyrénées.

Plus de 90 000 salariés

En 2010, les services à la personne regroupent 91 000 salariés, souvent à temps partiel, cumulant plusieurs employeurs. Plus de la moitié des heures travaillées sont générées par les particuliers employeurs, un tiers par les associations et environ 5%, à part égale, par des organismes privés ou publics. En 2011, 183000 ménages de Midi-Pyrénées ont déclaré des dépenses de recours aux services, soit 14,6% des ménages fiscaux contre 13,5% en métropole. Près de la moitié des ménages utilisateurs de services à la personne ont 70 ans ou plus. Les couples de moins de 55 ans avec enfants sont également nombreux.

Le recours est, logiquement, plus fréquent pour les ménages au revenu élevé. À revenu comparable, le recours est plus fréquent pour les personnes âgées, excepté pour les ménages aisés de 35 à 54 ans plus souvent utilisateurs que ceux plus âgées de 55 à 69 ans, en raison, de la présence d’enfants. C’est dans le Tarn, où l’offre de services à la personne est très structurée et couvre l’ensemble du territoire, que le taux de recours (16,5%) est le plus important. Viennent ensuite l’Aveyron, le Lot et le Gers (15%), des départements où la population est très âgée. Selon les projections de l’Insee, d’ici à 2025, sous l’hypothèse de maintien des tendances démographiques et des comportements de recours actuels, les besoins des 70 à 79 ans vont dynamiser la demande.

Elle devrait concerner 214 600 ménages fiscaux utilisateurs, dont près de la moitié pour les plus de 70 ans. Deux tiers des nouveaux bénéficiaires (31 500 ménages) auront d’ailleurs plus de 70 ans. Au global, de 2011 à 2025, la progression de la demande est plus rapide en Midi-Pyrénées qu’en métropole (17,2% contre 15%). Cette variation est particulièrement importante (+50,3%) pour les 70-79 ans et aussi très marquée (+23,3%) pour les ménages de moins de 35ans. Toutes tranches d’âges confondues, l’évolution du nombre de ménages utilisateurs de services à la personne serait la plus forte en Haute-Garonne (21,7%), le Tarn-et-Garonne (18,6%) et le Lot (18,3%). En Aveyron, cette évolution serait limitée à 10,6% et toucherait 2000 ménages utilisateurs supplémentaires. Elle concernerait principalement les 70-79 ans (41,2%) mais l’on assisterait à un recul de 6,2% pour les ménages de 35 à 54 ans. En Haute-Garonne, l’évolution de la demande représente la moitié de celle de Midi-Pyrénées, avec 16400 ménages supplémentaires.

15 000 aides à domicile de plus

En Midi-Pyrénées, à l’horizon 2025, la majorité des nouveaux utilisateurs devrait concerner plutôt des services d’aide à l’autonomie, les ménages de 70 ans ou plus représentant les deux tiers des nouveaux utilisateurs. Le dernier tiers concernerait plutôt des activités destinées aux foyers plus jeunes, pour un meilleur confort de vie. En 2012, 26800 aides à domicile, y compris les aides ménagères et travailleuses familiales, et 6700 employés de maison ou personnels de ménage chez les particuliers sont recensés en Midi-Pyrénées.

Face à l’évolution de la demande et pour pallier les nombreux départs à la retraite à venir, des politiques de recrutement sont d’ores et déjà mises en place par les acteurs publics. Selon les hypothèses nationales appliquées à Midi-Pyrénées, le nombre de postes à pourvoir pour les aides à domicile s’établirait autour de 15000. La moitié serait destinée à soutenir la croissance de la demande d’ici à 2022, l’autre moitié à compenser les départs à la retraite. Pour les employés de maison, le nombre de postes à pourvoir serait de l’ordre de 2 000, exclusivement pour remplacer les départs à la retraite. Mais au-delà de ces problèmes de recrutement, pour certains intervenants, comme le directeur de l’Assad (voir ci-contre), cette évolution sociétale pose une autre question centrale : celui de la politique de la vieillesse et du financement des services à la personne.