Salah Abdeslam est passé à travers les mailles du filet à Bruxelles selon la télé belge

  • L'appel à témoins diffusé par la police française le 15 novembre 2015 pour retrouver Salah Abeslam
    L'appel à témoins diffusé par la police française le 15 novembre 2015 pour retrouver Salah Abeslam POLICE NATIONALE/AFP/Archives - DSK
  • Le ministre de l'Intérieur belge Jan Jambon à Bruxelles, le 4 décembre 2015
    Le ministre de l'Intérieur belge Jan Jambon à Bruxelles, le 4 décembre 2015 AFP/Archives - EMMANUEL DUNAND
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Centre Presse Aveyron

Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir joué un rôle-clé dans les attentats de Paris, a réussi à passer à travers les mailles du filet tendu à Bruxelles par la police au début de sa cavale, a affirmé mercredi soir la télévision publique belge RTBF.

Le dimanche 15 novembre, deux jours après les attaques qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés dans la capitale française, les forces de l'ordre avaient mené une opération de grande ampleur, notamment à Molenbeek, la commune de Bruxelles d'où est originaire Salah Abdeslam et qui a servi de port d'attache à plusieurs membres de cellules jihadistes.

Le lundi 16 novembre dans la matinée, les forces spéciales d'intervention belges avaient investi le numéro 47 de la rue Delaunoy, à Molenbeek, pour tenter de mettre la main sur Salah Abdeslam. Mais l'homme aujourd'hui le plus recherché de Belgique et de France ne s'y trouvait pas.

Selon la RTBF, les enquêteurs ont toutefois "détecté des traces de son passage lors de la perquisition". Pour la chaîne belge, ceci "amène à la conclusion que le suspect est parvenu à filer avant l'intervention des forces de l'ordre".

Comment? "L'hypothèse la plus probable est qu'il a été exfiltré par des complices", qui auraient, selon des informations non sourcées de la RTBF, "profité du va-et-vient des voitures et d'un déménagement pour dissimuler Salah Abdeslam, soit dans un véhicule, soit peut-être dans un meuble".

"C'est aujourd'hui l'hypothèse qui est privilégiée par les enquêteurs", assure la RTBF.

En tout état de cause, l'intervention de la police belge a été retardée de plusieurs heures en raison de l'interdiction légale de perquisitionner pendant la nuit en Belgique, a reconnu mercredi le ministre de la Justice, Koen Geens.

"Nos services nous ont indiqué qu'il n'était pas du tout exclu qu'il soit là et que les heures entre lesquelles on ne peut pas faire de perquisitions, c'est-à-dire 9H du soir et 5H du matin, ne nous ont pas nécessairement aidé à retrouver Salah Abdeslam à ce moment-là", a déclaré M. Geens à la RTBF.

"C'est tout ce que je peux vous dire, je ne peux pas vous certifier - comme on ne l'a pas trouvé, je ne peux pas certifier - qu'il était là", a toutefois ajouté le ministre.

- Chou blanc -

Au lendemain des attentats, le gouvernement belge a annoncé 18 mesures pour renforcer la lutte contre le terrorisme, dont la suppression de l'interdiction de mener des perquisitions entre 21H00 et 05H00 du matin dans les dossiers de terrorisme. Ces mesures devraient entrer en vigueur début 2016.

Pour le parquet fédéral, en charge du volet belge de l'enquête, on ne peut pas parler d'un raté.

"Nous avions une information indiquant que Salah (Abdeslam) pouvait ou avait pu se trouver dans l'habitation en question. Une perquisition a donc été effectuée et n'a rien livré. Affirmer qu'on n'a pas pu l'arrêter parce que nous ne pouvions pas effectuer de perquisitions entre 21h00 et 05h00 et qu'il s'est échappé durant cette tranche horaire est une extrapolation", a expliqué mercredi un porte-parole du parquet, cité par l'agence Belga.

En France, une perquisition doit commencer entre 6 heures et 21 heures. Une perquisition commencée avant 21 heures peut se finir après cette heure. En cas d'infraction liée à la criminalité organisée ou au terrorisme, une perquisition peut toutefois débuter en dehors de ces horaires, sous conditions.

Salah Abdeslam, un Français de 26 ans, est toujours en fuite plus d'un mois après les attentats. Il avait pu passer sans encombre un contrôle routier à Cambrai (nord de la France) le samedi 14 novembre à 09H10, soit une douzaine d'heures après les premières fusillades, alors qu'il se dirigeait vers la Belgique.

"On a joué de malchance. Les autorités françaises m'ont dit que s'il était passé un quart d'heure plus tard, on l'aurait arrêté, parce qu'il aurait été dans notre base de données", a précisé mercredi sur la télévision belge RTL-TVI le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon.

La trace de Salah Abdeslam s'arrêtait jusqu'ici au samedi 14 novembre vers 14H00 dans une rue de Schaerbeek, une autre commune de Bruxelles.

Source : AFP

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